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Covid-19  et défaillances d’entreprises : des dégâts -relativement-limités en France

Une étude de Coface, expert en assurance crédit à l’international, estime à 58 000 le nombre d’entreprises menacées de faire faillite en 2020 en France à cause de la crise. Des dégâts relativement limités si l’on compare ce chiffre à nombre d’autres pays développés, soit une hausse de 15% des défaillances dans l’Hexagone. Même si c’est évidemment déjà beaucoup trop, ce serait bien moins qu’aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. Selon le spécialiste lyonnais Infolegales, ce seraient les commerces de détail, consommation hors domicile et TPE parmi les plus touchés, et notamment bien sûr déjà les entreprises qui étaient les plus fragiles avant la crise.

Malgré une forte récession attendue (-6 % de PIB ?) en France, notamment en raison de l’effondrement du secteur automobile et la fermeture de la plupart des commerces et de nombreuses entreprises, les défaillances d’entreprise n’augmenteront « que » de 15 % en France, contre 39 % aux Etats-Unis ou 33 % au Royaume-Uni, selon les économistes de la Coface, le spécialiste de l’assurance-crédit à l’international.

Il est vrai que les très importants efforts financiers effectués par le gouvernement à travers le financement du chômage partiel et les nombreuses autres mesures d’accompagnement vont limiter la casse en France, ou à tout le moins la repousser.

     Moins 15 % dans l’Hexagone

Ces prévisions sont basées sur un scénario intermédiaire, tablant sur un redémarrage progressif de l’activité au troisième trimestre et une absence de deuxième vague épidémique au second semestre.

Moins dépendants de leur secteur automobile, les Etats-Unis ne perdraient que 2,9 % de PIB. En revanche, ils seraient les plus touchés par des défaillances d’entreprises, avec un bond de 39 %, en raison du libéralisme et de l’absence de stabilisateur économique.

Avec un bond de 33 %, le Royaume-Uni, déjà fragilisé par le Brexit, et les Pays-Bas seraient également très impactés.

En revanche, la France (+15 %) résisterait donc mieux.

« Les mesures de chômage partiel ont donné une bouffée d’oxygène à court terme qui va lisser le cycle  des défaillances », selon la Coface.

Deux secteurs seraient logiquement épargnés par les défaillances d’entreprises : la pharmacie et l’agro-alimentaire.

Commerces de détail, consommation hors domicile et TPE parmi les plus touchés

De son côté, Infolegale, le spécialiste lyonnais des informations légales, capitalistiques et financières (risque, solvabilité…) sur les entreprises, a publié un premier bilan concernant les défaillances d’entreprises, basé sur des informations concernant les cessations de paiement début avril.

L’entreprise lyonnaise a également réalisé des premières analyses, sur la base des procédures collectives prononcées en visioconférence par les tribunaux de commerce auprès des entreprises se déclarant en cessation de paiement, à début avril également, soit entre le 1er et le 3 avril.

Ainsi, 67 % des entreprises en défaillance relèvent des secteurs fortement impactés dans leurs activités par les mesures liées à la gestion de la crise sanitaire.

Plus précisément, 23 % des procédures concernent le commerce de détail, 20 % la construction et le BTP ; 12 % la consommation hors domicile (bars et restaurants, notamment) ; 6 % les coiffeurs et les métiers de l’entretien corporel ; et enfin 6% les agences publicitaires.

Bien évidemment, les défaillances constatées concernent d’abord des entreprises qui étaient déjà en situation de fragilité : 42 % sont des TPE n’ayant pas de salariés et 30 % des entreprises ayant moins de 5 salariés.

Les petites entités sont les plus touchées : 23 % des défaillances sont celles d’entreprises réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 100 000 euros, 28 % entre 100 000 et 500 000 euros.

“Le processus va se poursuivre. Nous allons assister à une première vague de défaillances importante, à fin avril. Dans les mois à venir, les entreprises vont être aussi globalement impactées par les impayés auxquels elles seront confrontées, du fait de la baisse d’activités et des difficultés de leurs clients, dans de très nombreux secteurs. Traditionnellement, 25 % des défaillances d’entreprises sont directement consécutives à des impayés”, analyse Frédéric Julien, président d’Infolegale, cité par le site « Réussir ».