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De la rue Garibaldi aux Brotteaux : Carlos Camino, le  chef du Miraflores qui a récemment déménagé vise la 2ème étoile

Une parenthèse gastronomique bien brève ! Quelques mois après avoir déménagé de la rue Garibibaldi en décembre pour s’installer dans son nouveau restaurant boulevard des Belges aux Brotteaux, le Miraflores a dû, comme tous ses confrères, fermer ses portes le 15 mars, deux jours après son inauguration officielle, le 12 mars ! Pour les rouvrir le soir du samedi 6 juin (le 3 juin pour la brasserie).

Pas évident lorsqu’on a fortement investi et emprunté pour se lancer dans une nouvelle aventure interrompue pendant près de deux mois et demi. Son nouvel établissement a représenté un investissement de 1,2 million d’euros.

Carlos Camino, le chef du Miraflores est en effet l’une des étoiles montantes de la gastronomie lyonnaise. Et ce qui ne gâche rien, l’une des plus atypiques aussi car il est le seul à Lyon à proposer une cuisine fusion voyageant entre la France et le Pérou, son pays d’origine.

Auréolé d’une première étoile Michelin en 2017, il rêve déjà avec son nouveau nouveau restaurant, d’une seconde…

En général, lorsqu’on interroge un chef sur ses ambitions en matière d’étoile, celui-ci joue le plus souvent les faux modestes ; assurant qu’il n’y pense pas tous les matins en se rasant.

Sûr de son talent sans pour autant avoir attrapé la grosse tête, Carlos Camino ne cache pas qu’il escompte, en s’appuyant notamment sur son nouvel établissement mieux équipé, plus confortable, un deuxième macaron Michelin.

Il compte sur son nouveau cocon qui lui ressemble, aux tons particulièrement chauds et à sa grande et nouvelle cuisine pour se dépasser ; avec l’aide de son épouse Nadège qui règne, elle, sur la salle.

                                      La salle du restaurant gastronomique, le Miraflores

Un bar à ceviches

Rue Garibaldi, son petite empire culinaire ne dépassait pas 60 mètres carrés, il opère cette fois sur près de 300 mètres carrés.

Autre innovation, il a développé deux restaurants en un.

On rentre dans l’établissement par un “bar à ceviches”, Yka, en quelque sorte la brasserie du restaurant gastronomique aux prix doux (ceviches entre 15 et 16 euros). Si vous l’ignoriez encore le ceviche, le plat fétiche du chef et typique d’Amérique du Sud est un plat de fruits de mer ou de poissons crus qui « cuisent » dans une marinade acide, généralement du citron vert, et servis froids. Il en existe une infinité de variantes.

On y déguste donc à l’intérieur ou depuis peu au sein d’une terrasse des plats de la cuisine traditionnelle péruvienne, là aussi revisités par le chef.

Trois pays/trois menus en un

Quelques pas supplémentaires et après être entré dans ce “bar à ceviches”, l’on pénètre dans le restaurant gastronomique qui le jouxte et qui offre en temps normal 26 couverts , seulement ramenés à 22 couverts, seule la table d’hôtes étant mise actuellement en sommeil pour pouvoir respecter les règles sanitaires.

C’est au sein de cette enclave péruvienne à Lyon que le chef donne libre court à sa créativité en utilisant au maximum des produits venus de son pays, accompagnés de fruits et légumes de la région.

“La cuisine n’aime pas l’approximation”, aime à dire le chef qui fêtera ses 40 ans à la fin de cette année.

Du bio sur toute la ligne

Dans sa cuisine on trouve beaucoup de poissons, de céréales et surtout précise-t-il “beaucoup de biodiversité”. Et d’ajouter. “On pense souvent que le Pérou, c’est le Pacifique. C’est vrai. Mais c’est aussi la montagne avec les Andes et encore 60 % de forêt amazonienne, ce qui explique la richesse des ingrédients…”

Lors de ses séjours réguliers au Pérou, il s’imprègne des nouvelles tendances culinaires du pays ; va à la recherche de produits oubliés… A noter, ce qui est encore rare dans la plupart des restaurants, il privilégie les produits bio, tant pour les fruits et légumes locavores que ceux provenant du Pérou.

A l’aune de la diversité péruvienne, il propose trois menus le soir (menu “Costa” inspiré de la côté Pacifique, à 85 euros) ; le menu “Sierra” avec des produits provenant de la montagne et de la culture andine, à 125 euros ; et enfin un menu “Selva” qui trouve son inspiration dans l’Amazonie péruvienne, à 180 euros ; et deux à midi : menu “Costa” ; ainsi qu’un menu affaires à 60 euros.

Samedi 6 juin, jour de réouverture, le restaurant était plein à craquer : “on aurait pu multiplier le nombre de couverts par quatre s’exclame Nadège, l’épouse du chef. Un bon signal pour la suite..?

-Miraflores et Yka, 112/114 boulevard des Belges, Lyon 6ème. Tel. 04 78 24 49 71. Du mardi au samedi midi et soir pour la brasserie Yka, désormais dotée d’une terrasse qui va encore s’agrandir et se végétaliser. Possibilité depuis le 11 mai de plats à emporter issus de la brasserie.Uniquement le soir pour le restaurant gastronomique : du mardi au samedi.

Photo : le chef, Carlos Camino, à droite, avec son second