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Elle lance une Mini-Moke électrique : la société caladoise Burby’s s’introduit en Bourse en décembre

Brillante HEC, inscrite aux barreaux de Paris et de New York, consultante chez McKinsey Marine Bouhy aurait pu embrasser une carrière internationale. Elle a préféré rejoindre la société caladoise paternelle Burby ‘s, qui a de vastes ambitions dans la voiture électrique à commencer par la Mini-Moke qui renaît de ses cendres. Une aventure qui l’enthousiasme au plus haut point et va passer par la case Bourse dès décembre.

On a l’habitude de dire que la Bourse vend d’abord des perspectives. Une image tout à fait adaptée pour la société Burby’s, basée à Villefranche-sur-Saône qui, commercialise depuis 2005 des véhicules électriques fabriqués en Chine par le groupe Eagle : des voiturettes pour les parcours de golf (golfettes), mais aussi des minibus jusqu’à 29 places, ou des mini-camions électriques.

Une société possédée à parité par Alain Bouhy et Jean-Christophe Burnichon.

Elle se sent désormais pousser des ailes.

Elle recèle des ambitions tout bonnement mondiales. Deux raisons à cela : l’entreprise caladoise est désormais propriétaire d’une marque mythique des années 60, restée dans l’inconscient collectif : la Mini-Moke

 Citroën a ressuscité il y a peu sa Méhari en l’électrifiant.

 Burby’s vient de faire de même avec la mini-Moke, une voiture née au départ sur un chassis de la Mini britannique qui avait connu une grand succès avant de disparaître.

Burby’s est propriétaire de la marque. Est ainsi visé, « le marché des véhicules de loisirs et de luxe, une niche à fort potentiel au niveau mondial dont la croissance est portée par celle des véhicules électriques », explique Alain Bouhy, président du conseil de surveillance.

Et d’ajouter : «  Notre cible est claire. Elle se traduit en trois lettres : SBM, en l’occurrence, Sun, Beach et Money, nous visons une clientèle privée, ainsi que celle des loueurs automobiles et des hôtels de luxe situés dans des zones littorales touristiques ».

33 000 euros la e.Moke

Un marché de niche-prix d’une e-Moke électrique, 33 000 euros hors bonus écologique-qui a le grand avantage d’être délaissé par les grands constructeurs, car trop petit pour eux.

Burby’s, rebaptisé Moke Burby’s a récupéré la marque et la construit dans une usine chinoise avant d’envisager de développer parallèlement un deuxième pôle de fabrication en France dans un lieu pour l’instant non dévoilé. Villefranche-sur-Saône où la société est en train de faire construire un grand show-room et son siège social, de manière bien visible, le long de l’A6 ? C’est là où prendront place les douze salariés de la société. Des effectifs qui devraient vite grimper à vingt, selon Marine Bouhy.

«C’est parti : 150 e-Moke ont déjà été commercialisées au cours des six derniers mois, en France, Italie, Allemagne, Tahiti, Ile-Maurice », se félicite Marine Bouhy, la jeune présidente de Moke Burby’s.

La gamme complète sera d’ailleurs présentée lors du prochain Mondial de l’Auto à Paris du 4 au 14 octobre prochains.

 A l’horizon 2020, une gamme de véhicules autonomes sur laquelle travaille le groupe, devrait voir le jour.

Le choix de la Bourse

Pour tenir cet objectif ambitieux, mieux vaut partir avec un capital conséquent. Les actionnaires ont choisi : ce sera la Bourse, avec l’appui de Louis Thannberger qui a à son actif l’introduction de plusieurs centaines de sociétés dont bon nombre dans la région Rhône-Alpes.

 Cette introduction devrait se faire à sa manière : par la petite porte, via le compartiment Access, l’ex-Marché libre, très souple. Il s’agit de lever au départ 4 millions d’euros.

 L’entreprise pourra ensuite, selon ses besoins, procéder à des augmentations de capital et le cas échéant, passer à une autre échelle en arrivant sur le marché réglementé.

 Ceci pour le futur car désormais il faut que Moke Burby’s passe le premier cap de l’arrivée en Bourse, programmé pour début décembre.

 Le business plan proposé aux investisseurs est ambitieux et devrait tirer le cours vers le haut : l’entreprise qui prévoit cette année un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros, vise 22 millions d’euros en 2022 avec un résultat net escompté de 2 millions d’euros.

 Pour la présidente Marine Bouhy, l’arrivée en Bourse a trois objectifs : la notoriété, le développement du groupe à l’international et la production de la gamme Moke en France ou à tout le moins, d’une partie de la gamme.

 Le marché sera le juge de paix de cette forte ambition d’ici la fin de l’année…