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Une inquiétude grandissante : la sécurité, première préoccupation des Français

Selon la dernière analyse de l’Insee, 590 000 ménages d’Auvergne Rhône Alpes sont en situation de vulnérabilité énergétique en 2021. Une réalité qui touche particulièrement l’ouest de la région, où l’ancienneté du bâti, les conditions climatiques et le niveau de vie constituent des facteurs déterminants.

Une vulnérabilité énergétique comparable à la moyenne nationale

L’étude révèle que 17,3 % des ménages de la région sont vulnérables sur le plan énergétique, un niveau proche de celui observé en France métropolitaine (17,4 %). Pour être considérés comme vulnérables, les ménages doivent consacrer au moins 9,2 % de leur revenu disponible aux dépenses énergétiques liées à leur logement.

Cette vulnérabilité est principalement liée à trois facteurs : la qualité du logement, le climat et le niveau de vie. L’usage réel du chauffage ou de l’électricité n’est, quant à lui, pas pris en compte.

Une situation plus marquée à l’ouest de la région

Les disparités territoriales sont fortes. Les départements du Cantal (37 %), de la Haute-Loire (30 %) et de l’Allier (28 %) affichent les taux les plus élevés de ménages concernés. Dans certains EPCI de ces territoires, plus d’un ménage sur deux est vulnérable, comme dans le Pays Gentiane (72 %), Sumène-Artense (66 %) ou Chavanon Combrailles et Volcans (58 %).

À l’inverse, le Rhône (11 %), l’Isère (14 %) et la Haute-Savoie (14 %) figurent parmi les départements les moins touchés. Autour de Lyon, plusieurs intercommunalités comme la Vallée du Garon (8 %) ou la Côtière à Montluel (9 %) affichent des taux nettement inférieurs à la moyenne régionale.

Le poids déterminant du niveau de vie

L’Insee observe un effet très marqué du revenu : 55 % des ménages vivant sous le seuil de pauvreté sont vulnérables, contre 12 % pour les autres ménages. Au total, les ménages pauvres représentent 42 % de l’ensemble des ménages vulnérables, alors qu’ils ne constituent que 13 % de la population régionale.

Les dépenses théoriques d’énergie en Auvergne Rhône Alpes atteindraient en moyenne 1 820 euros annuels, un niveau plus élevé qu’en France métropolitaine (1 730 euros). Pour les ménages vulnérables, ce montant grimperait à 2 690 euros, soit 47 % de plus que la moyenne régionale.

Des profils de ménages plus exposés : personnes âgées, jeunes et familles monoparentales

Les personnes âgées figurent parmi les populations les plus concernées. Un ménage de plus de 65 ans sur quatre est en situation de vulnérabilité énergétique. Un ménage sur quatre de moins de 25 ans l’est également, en raison de revenus souvent modestes. :contentReference[oaicite:4]{index=4}

Les personnes vivant seules et les familles monoparentales sont aussi davantage exposées, notamment les femmes seules, plus vulnérables que les hommes seuls (34 % contre 27 %).

Un parc de logements ancien et énergivore

La vulnérabilité dépend aussi du type et de l’état du logement. Les passoires énergétiques (logements classés F ou G au DPE) représentent un logement sur six dans la région et concentrent trois fois plus de ménages vulnérables. Dans le Cantal, un tiers des logements sont classés F ou G.

Le mode de chauffage joue également un rôle clé : quatre ménages sur dix chauffés au fioul sont vulnérables. Ce combustible reste particulièrement présent dans les zones rurales, comme en Cantal (27 %) ou en Haute-Loire (22 %).

Des écarts forts entre territoires

La région demeure l’une des plus froides de France, ce qui accroît mécaniquement les besoins en chauffage. Le climat augmente ainsi le taux de vulnérabilité de 3,3 points par rapport à la moyenne nationale. À l’inverse, la qualité du bâti et un revenu moyen plus élevé dans certains départements contribuent à réduire cet écart.

Les départements de l’Ain, de l’Isère, de la Haute-Savoie et du Rhône présentent ainsi des taux inférieurs à la moyenne métropolitaine, notamment grâce à des revenus plus élevés et un bâti de meilleure qualité.

La rénovation énergétique, un levier essentiel

L’Insee rappelle que la hausse récente des prix de l’énergie accentuerait encore le phénomène : avec une augmentation uniforme de 20 % des prix de l’énergie, la part de ménages vulnérables atteindrait 20,8 % dans la région, soit 3,5 points de plus.

Dans un scénario de rénovation énergétique permettant un double saut de classe des passoires F et G, 119 000 ménages sortiraient de la vulnérabilité, ramenant le taux régional à 13,9 %.