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En rachetant la filiale ingénierie de Daimler-Benz, Akka devient leader européen de l’ingénierie automobile

A l’heure où l’on parle beaucoup de la coopération franco-allemande, la société Akka Technologie est en passe de racheter 65 % du capital de MBtech, la filiale ingénierie de l’industriel allemand Daimler-Benz, la maison-mère de Mercedes et de Smart. L’opération fait passer la société lyonnaise de 7 000 à près de 10 000 salariés pour un chiffre d’affaires qui avoisinera les 900 millions d’euros. Cette opération de croissance externe illustre la stratégie gagnante de Maurice Ricci, Pdg d’Akka qui avait déjà racheté en septembre Aéroconseil, mais aussi intégré au cours de son histoire bien d’autres sociétés.

« Nous voulons avoir en Allemagne un développement égal à celui que nous connaissons en France c’est un marché colossal pour nous… », avait déclaré en septembre dernier Maurice Ricci, Pdg de la société lyonnaise Akka technologies.

Il avait effectué cette annonce peu après avoir racheté la belle société Aéroconseil, gros client d’Airbus, ses 1 235 salariés et ses 105 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Cette volonté de développement en Allemagne est désormais exaucée. Elle se fait avec, cette fois encore, la plus belle proie qui soit : MBtech, la filiale ingénierie de l’un des fleurons de la très robuste industrie allemande, Daimler-Benz, maison-mère de Mercedes et de Smart.

Akka Technologie va acquérir 65 % de MBtech, Daimler-Benz en conservant 35 % pour des raisons stratégiques, ce qui au passage assure cinq années de contrats à MBtech. Avec ses 3 500 salariés et son chiffre d’affaires de 350 millions d’euros prévus en 2011, MBtech, créé en 1993 par Daimler est rapidement entré dans dans le Top 5 des sociétés d’ingénierie allemandes.

MBtech qui réalise 80 % de son chiffre d’affaires avec le groupe dont elle est issue, a essentiellement pour client l’industrie automobile germanique.

Les liens capitalistiques avec sa maison-mère freinaient le développement de MBtech. Ce passage dans le giron d’Akka va lui permettre de trouver d’autres clients que la marque à l’étoile.

Assurément, une belle opération pour la société dirigée par Maurice Ricci qui jusqu’alors dépendait beaucoup des deux constructeurs français, PSA et Renault, avec une charge de travail tendant, par ailleurs à diminuer.

De surcroît, MBtech affiche une rentabilité opérationnelle de 4 % dotée, estime-t-on chez Akka, « d’importants leviers d’amélioration ». Et de préciser que celle -ci «  atteindra rapidement le niveau de marge normative d’Akka, grâce à la complémentarité des deux groupes, aux synergies et à l’expérience en matière d’intégration et d’optimisation. »

Maurice Ricci a montré qu’il savait, à partir de sa société d’origine, Hysys, réussir toutes les greffes successives qui ont amené le développement TGV de sa société. Avant Aéroconseil et MBtech, Coframi, Octogon, Ekis, Real Fusio…

Grâce à sa dernière acquisition, Akka devient l’un des principaux leaders européens de l’ingénierie industrielle et se propulse à la place de n°1 européen de l’ingénierie automobile. Le groupe qui a installé son siège dans le quartier de Vaise à Lyon pèse désormais près de 900 millions d’euros de chiffre d’affaires et dépasse les 10 000 salariés.

Maurice Ricci avait annoncé lors de son introduction en bourse en 2005 qu’il souhaitait réaliser faire plus du tiers de son chiffre d’affaires hors de France. Avant le rachat de Daimler, l’international représentait 14,5 % de l’activité du Groupe, il dépasse désormais largement cet objectif avec près de 50 % de son chiffre d’affaires à l’international et cinquante implantations à travers le monde.

Enfin, dernier avantage de poids : cette opération permet d’ancrer le groupe en Allemagne, l’un des marchés les plus porteurs en Europe. Akka ne possédait jusqu’à présent que 200 salariés au pays d’Angela Merkel, qui réalisaient du conseil chez BMW à Munich et des tests aéronautiques chez Airbus, près de Hambourg. La société lyonnaise est désormais présente au cœur de l’industrie allemande.

Sauf mauvaise surprise, bien sûr, car ce rachat ne sera pas finalisé avant avril 2012 : il lui faut désormais obtenir le feu vert des autorités européennes de la concurrence.

Photo (DR) : L’ingénieur Maurice Ricci, fondateur et Pdg d’Akka.