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Entreprises : comment s’engager dans la durabilité ?
La notion de durabilité est devenue centrale au fil des années pour les entreprises, quel que soit leur domaine d’activité. Mais il va sans dire que le développement durable s’apparente à un effort complexe qui impactera le modèle économique de nombreuses sociétés. On fait le point sur les manières de s’engager dans la durabilité.

​La durabilité, qu’est-ce que c’est ?

Selon la Commission des Nations Unies sur l’environnement et le développement, le développement durable se définit comme la réponse aux besoins du présent, sans pour autant compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il s’agit donc de mettre en place un développement économique qui soit axé à la fois sur la question environnementale, mais aussi le social et le bien-être. L’enjeu est donc, pour les entreprises, d’équilibrer tous ces éléments de durabilité.

​QUEL EST LE NIVEAU D’IMPLICATION DES ENTREPRISES DANS LA DURABILITÉ ?

Depuis plusieurs années, les entreprises sont au cœur des problématiques liées au développement durable. Pour certaine, leur impact sur l’environnement est important, celles-ci utilisant des ressources naturelles comme l’eau ou l’énergie de façon conséquente. Il faut aussi savoir que, quel que soit le fonctionnement d’une société, les conditions de travail des salariés ou encore le cycle de vie d’un produit auront des répercussions environnementales. Pour remédier à cela, les entreprises sont toujours plus nombreuses à revoir leurs business models, bien qu’elles n’aient pas toutes le même degré d’implication.

​POURQUOI UNE SOCIÉTÉ ADOPTERAIT-ELLE UN COMPORTEMENT DURABLE ?

Pour une entreprise, adopter un comportement durable a plusieurs enjeux. S’il s’agit généralement d’améliorer l’image de marqué et de se démarquer de la concurrence, intégrer le développement durable à la stratégie permet aussi de réduire certains coûts. Par ailleurs, les impacts sur le personnel seront positifs et il se peut que cela donne lui à une nouvelle dynamique au sein de la société. Mais alors, comment intégrer la durabilité dans une entreprise ?

​Mettre en place une stratégie de durabilité dans une entreprise

La première chose à faire pour intégrer le concept de durabilité est de mettre sur pied une équipe dédiée. Sa taille, ainsi que son expérience, dépendront de la société en elle-même. Par exemple, pour une PME ou TPE, il peut s’agir de personnes à qui le sujet tient à cœur. Pour les grands groupes, mettre les moyens dans une équipe de professionnels garantira l’efficacité et la mise en place d’une stratégie adéquate.

Il faut ensuite évaluer les besoins de l’entreprise et déterminer les principaux domaines d’intervention. L’objectif restant ici de pointer les risques environnementaux, mais aussi sociaux auxquels pourrait s’exposer la société. Une évaluation de ce type permet donc de déterminer les points sur lesquels les efforts devront se concentrer en termes de durabilité.

​FIXER DES OBJECTIFS

En tant que chef d’entreprise, c’est à vous de définir les objectifs à atteindre. Il s’agit d’une façon d’asseoir sa légitimité auprès de ses collaborateurs et de montrer que la question de la durabilité est l’une de vos préoccupations. Et ces objectifs peuvent être scindés en deux groupes. Ceux à mettre en place au sein de l’entreprise, et ceux en externe. Il pourra aussi bien s’agir de recycler à l’aide de poubelles spécifiques, mais aussi de travailler sur la compostabilité des emballages. D’autres groupes préféreront axer leurs missions sur l’utilisation d’une énergie 100 % renouvelable, à l’exemple de celles qui se sont engagées dans le groupe RE100. Évidemment, lorsque les objectifs à atteindre auront été définis, il sera important de mettre en place une stratégie de communication interne et externe autour du sujet. De cette façon, les consommateurs sauront ce qu’il se passe au sein de l’entreprise et cette démarche peut aussi amener à de nouveaux partenariats.

​L’EXEMPLE DU COMPOSTAGE DES EMBALLAGES PLASTIQUES

Pour les entreprises ayant fortement recours au plastique, il est possible de passer par un compostage industriel. Les matériaux sont alors recyclés selon trois étapes : la phase de préparation, la pourriture intensive et la post-pourriture. Il s’agit d’un procédé naturel qui sert à revaloriser les déchets organiques en grande quantité et qui peut concerner les industries liées à la pharmaceutique, à l’agriculture ou encore l’alimentaire. Le compost industriel sera ensuite réutilisé par les collectivités, notamment pour les espaces verts, mais aussi la végétalisation des autoroutes ou des voies ferrées. Il faut aussi savoir que le tri à la source des biodéchets sera généralisé au 1er janvier 2024, suite à la loi relative à la transition énergétique.

​L’échelle de Lansink, une aide à la durabilité

Pour aider les entreprises à mieux intégrer le concept de durabilité, il est possible de s’appuyer sur l’échelle de Lansink. L’enjeu étant de mieux utiliser les ressources en :

  • Repensant l’utilisation des produits.
  • Prolongeant leur durée de vie.
  • Optimisant les ressources à disposition.
  • Détruisant les ressources arrivées en bout de course et ne pouvant remplir les critères précédents.

La première étape de l’échelle de Lansink réside dans la prévention. Il s’agit, par exemple, d’adopter des comportements écoresponsables dans le processus de production. On distingue alors la prévention quantitative, qui limite le nombre de déchets, et la prévention qualitative. Cette dernière vise à informer et diminuer la dangerosité des déchets produits.

​LA PRÉPARATION AU RÉEMPLOI

Vient ensuite la préparation au réemploi. Il peut s’agir d’un simple contrôle visuel, d’une remise en état ou de réparation. Cette étape concerne donc à la fois les entreprises et les particuliers. Un produit gardera alors son statut, sans jamais passer par la case « déchet ». Il ne s’agit donc pas d’un mode de traitement, mais plutôt d’une composante de la prévention.

​LE RECYCLAGE

Troisième étape, le recyclage. Il faut aussi office de dernier maillon de première nécessité. Si l’on prend l’exemple du plastique, le principe des trois « R » intervient alors :

  • Réduire son utilisation quand c’est possible.
  • Réutiliser les emballages.
  • Recycler ses emballages à une large échelle lorsqu’ils sont en fin de vie.

L’objectif du recyclage est donc de récupérer un matériau, celui-ci constituant le déchet, pour produire de nouveaux objets. Ça peut être le même, à l’exemple du verre de bouteille, mais aussi un produit différent. Le plastique des bouteilles est généralement réutilisé pour la conception de vêtements de type polar. Le recyclage peut se mettre en place directement dans une entreprise. Par exemple, le tri du papier est obligatoire depuis 2018 pour toutes les sociétés de plus de 20 salariés.

​LA RÉCUPÉRATION D’ÉNERGIE

La suite logique est la récupération d’énergie, sur laquelle des entreprises spécialisées ont l’opportunité de se pencher. Le matériau constitutif du déchet est alors incinéré et c’est l’énergie liée à la combustion qui est alors récupérée. La vapeur alimente un réseau de chaleur et peut aussi être convertie en électricité. Ce processus n’a lieu que pour les déchets résiduels qui ne sont pas recyclables.

​Pour conclure

Les solutions pour intégrer la durabilité au sein d’une entreprise se révèlent donc nombreuses, puisque ça ne passe pas forcément par le recyclage. Les initiatives fleurissent et la question du développement durable est de plus en plus intégrée dans les RSE. La durabilité et la transition écologique sont des responsabilités mondiales et les pays riches sont les premiers à devoir adopter des processus de production adaptés. Car il ne faut pas oublier que les pays pauvres sont ceux qui génèrent le moins d’émissions et qui demeurent les plus impactés par le changement climatique.