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Grand Emprunt : l’Université de Lyon repart à l’assaut de l’Initiative d’excellence

A leur grand dépit, les Universités de Lyon et de Saint-Etienne, ainsi que les Grandes Ecoles réunies au sein du PRES avaient vu, en début d’année, le projet d’Initiative d’excellence ou Idex leur passer sous le nez. Mis en place dans le cadre du Grand Emprunt, cet Idex vise à doter une poignée d’Universités en France de moyens leur permettant de lutter à armes égales avec leurs homologues étrangères. A la clef, 165 millions d’euros ! L’Université de Lyon/PRES vient de relancer sa candidature en y joignant cette fois un organisme commun rhônalpin de transfert de technologie (SATT) avec Grenoble qui pourrait faire pencher favorablement la balance.

Le PRES (Pole de Recherche et d’Enseignement Supérieur) qui regroupe les Universités de Lyon et de Saint-Etienne, mais aussi les Grandes Ecoles avait jusqu’alors tout gagné ce qui se présentait à sa portée : le Plan Campus du gouvernement, les labex et autre equipex mis au concours pour redonner à l’Université et à la recherche français le tonus, les financements et les équipements dont elles ont bien besoin.

C’est ainsi que ce même PRES avait posé en début d’année sa candidature la fleur au fusil au projet Initiative d’Excellence (ou Idex) visant, dans le cadre du Grand Emprunt, à doter de moyens, cette fois, une toute petite poignée d’Universités françaises pour qu’elles puissent se mesurer à armes égales avec leurs grandes homologues européennes et mondiales. Patatras : à leur grande surprise, il a vu sa candidature refusée par le jury international chargé de faire un tri dans les projets proposés. Il en fut de même d’ailleurs, pour le PRES de Grenoble, lui aussi, retoqué.

Or, une nouvelle possibilité s’ouvre pour obtenir ce label et le budget qui l’accompagne. Michel Lussault, le président du PRES et tous les établissements qui l’accompagnent sont bien décidés cette fois à remporter cet Idex. Il se sont donnés le plus d’atouts possible. Ainsi, le PRES a constitué un consortium où l’on retrouve le CNRS, l’Inserm, les HCL, ainsi que deux pôles de compétitivité, LyonbioPôle et Axelera chimie-environnement.

L’une des critiques exprimées par le jury était la dispersion des forces rhônalpines avec une double candidature de Lyon/Saint-Etienne et de Grenoble.

Pour Michel Lussault qui vient d’être réélu président du PRES lyonnais, il n’est pas possible en l’état actuel des choses de proposer un unique projet rhônalpin, trop complexe à mettre en œuvre : « ce serait déraisonnable », assure-t-il.

En revanche, il propose, cette fois, la création d’une structure de valorisation des brevets, commune à l’ensemble de tous les établissements de recherche de Rhône-Alpes, en collaboration donc avec le PRES de Grenoble : il s’agit d’un SATT (Société d’Accélération du Transfert de Technologie) dont le siège serait basé à Lyon. « Plus qu’un symbole ! Ce sera la plus grande société de transfert de technologie de France qui aura une vraie visibilité à l’échelon international », s’exclame le présodent du PRES.

Lors de la première tentative de candidature, le jury avait critiqué la gouvernance du consortium lyonnais candidat à l’Idex. Cette fois, une charte a été signée par l’ensemble des établissements concernés, « traduisant un engagement ferme ». Ainsi, chacun des établissements par exemple s’engage à consacrer 10 % de ses ressources humaines à l’Idex.

A l’issue du processus qui prendra quatre ans, en cas de succès, « nous nous engageons sur la création d’un nouvel établissement qui remplacera le PRES qui devrait alors disparaître », précise Michel Lussault. Il n’y aurait plus plus qu’une grande entité, dite la nouvelle Université, dans laquelle seraient fondus tous les membres du consortium.

Enfin la nouvelle entité sera logée au sein d’une Fondation de coopération scientifique qui serait dénommée IHE-LSE (Institut des Hautes Etudes Lyon Saint-Etienne), elle même abritée par la Fondation pour l’Université de Lyon présidée par Alain Mérieux.

Le nouveau dossier sera déposé le 8 décembre sur le bureau du ministère. L’équipe du PRES défendra ensuite au cours du mois de janvier son nouveau projet, avec une réponse du jury attendue début février.

A la clef, 165 millions d’euros, sous la forme d’un capital de 1,2 milliard d’euros apporté par le Grand Emprunt et rapportant plus de 41 millions d’euros par an.

Dans cette nouvelle mouture, l’apport des différentes composantes du consortium est accentué : il représente les trois/quarts du coût global du projet évalué sur quatre ans à 643 millions d’euros (*).

Et si, une nouvelle fois, le PRES échoue, y-a-t-il un plan B ? « Nous avons tellement travaillé à ce projet qu’il n’est pas question de l’abandonner, même en cas d’échec. Nous mettrons seulement un peu plus de temps à le réaliser », assure Michel Lussault qui se refuse croire à cette hypothèse.

(*) Les 643 millions du budget du projet sur quatre ans se ventilent ainsi : 25 % émanant de l’Idex, 40 % des établissements d’enseignement supérieur, 16 % du CNRS et de l’Inserm, 7 % des collectivités territoriales, 7 % des Hospices Civils de Lyon et autres et 5 % d’entreprises privées.

Photo (DL) : Michel Lussault, qui vient d’être réélu président du PRES. Ce Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur rassemble dix-huit Universités et Grandes Ecoles à Lyon et Saint-Etienne (EM.Lyon n’en fait pas partie, mais est néanmoins partenaire associé).