Hôtellerie dans la métropole lyonnaise : stabilisation du nombre de chambres en 2017, mais ce n’est que provisoire…
Les récentes inaugurations ou lancements de futurs hôtels sont sans doute trompeurs. L’année 2017 a constitué une pause dans le développement du parc hôtelier de la Métropole lyonnaise.Au 31 décembre 2017, le Grand Lyon bénéficiait d’une capacité d’accueil de 14 454 chambres, très précisément, soit une (petite) hausse de l’offre hôtelière de 0,47 %. Une stabilisation qui fait suite à une croissance régulière cette dernière décennie. Mais vu les projets, ça devrait bientôt repartir, de manière encadrée car le PLU-H va permettre une vraie régulation…
Bientôt la métropole lyonnaise devrait passer le cap des 15 000 chambres ! Très probablement en 2019.
Sept hôtels sont annoncés pour 2018 et 2019 dont une Auberge de Jeunesse privée de 168 lits d’une enseigne allemande et le futur Intercontinental 5 étoiles du Grand Hôtel-Dieu qui méritera bien son nom ; ce qui va rajouter 144 chambres au parc hôtelier du Grand Lyon (*).
Après plusieurs années de hausse régulière du parc hôtelier, l’année 2017 apparaît comme une année de transition avec une toute petite hausse du nombre de chambre : + 0,47 %, soit très précisément au 31 décembre, 14 454 chambres comptabilisées par la CCI Lyon-Métropole.
Un Schéma qui va devenir contraignant
On peut y voir là une conséquence du Schéma de Développement de l’Hébergement Touristique (SDHT) qui n’avait jusqu’à présent rien de contraignant , mais qui permettait de baliser et d’encadrer les nouveaux arrivants.
Ça va changer car le PLU-H (Plan Local d’Urbanisme et de l’Habitat) qui devrait être adopté par la Métropole à la fin de cette année sera juridiquement « opposable » et va permettre une vraie régulation, à partir de la fin de cette année.
Ce qui fait que grosso modo, la demande hôtelière dans la Métropole est en phase avec l’offre. On a ainsi vu le nombre de nuitées croitre de 4,4 % de 2016 à 2017, puis de 12,9 %, de 2015 à 2017.
Une des conséquences de la notoriété croissante de Lyon sur le marché très disputé des « cityBreak », la capitale des Gaules ayant, on le sait remporté en 2016 le prix de la « Meilleure destination de week-end d’Europe », World Travel Award.
Cet équilibre entre l’offre et la demande s’est ainsi traduit par un taux d’occupation moyen l’année dernière de 69,3 %, ce qui est plutôt un bon score, en augmentation de 2,5 points, toutes catégories confondues.
Baisse du prix moyen
En revanche, le prix moyen a connu une légère baisse : – 2,3 %. Il a atteint 86,2 euros HT par chambre.
A noter que toutes les catégories enregistrent une diminution de leur prix moyen à l’exception des hôtels une étoile. Mais rien d’alarmant. D’autant que le revenu par chambre, le fameux RevPAR, le ratio fétiche des hôteliers est lui à la hausse : + 1,2 % pour atteindre 59,7 %.
Plutôt bon signe par ailleurs : le parc hôtelier de la Métropole monte en gamme, tout en se diversifiant. Il y a plus d’hôtels 4 étoiles, donc, mais aussi l’arrivée d’un nouveau concept hôtelier, les « hostels », sortes d’auberges de jeunesse privées, newlook : deux établissements de ce type ont ouvert leurs portes, représentant 208 chambres. Lyon avait pris du retard dans cette catégorie : on estime les besoins à combler à près de 800 lits.
Vu les projets, ceux-ci devraient être rapidement comblés : ces lits dont un certain nombre sont en dortoirs, n’entrent pas dans le décompte du Schéma Hôtelier.
Dans le même temps, ce qui explique aussi cette stagnation en 2017, cinq hôtels d’entrée de gamme, notamment des Formule 1 du Groupe Accor se sont fermés à la clientèle particulière pour être transformés en hébergements d’urgence, notamment en direction des migrants.
356 nouvelles chambres créées
Lorsque l’on fait le bilan, on constate ainsi que le solde correspond à 356 nouvelles chambres créées, avec ouverture de cinq hôtels de milieu et de haut de gamme, l’année dernière (Villa Maïa, Park Saône, le Mob Hôtel, un B&B et un Ibis dans le « Carré de Soie » de Vaulx-en-Velin), ainsi que deux résidences hôtelières.
Telle est l’autre constatation : les résidences hôtelières continuent à croître (un peu) sous l’œil courroucé des professionnels de l’hôtellerie qui trouvent cette concurrence quelque peu déloyale. En fait, leur nombre n’évolue que peu (autour de 40), un certain nombre ayant été transformées en résidences étudiantes.
Ainsi, les résidences hôtelières offrent aujourd’hui dans le Grand Lyon, une capacité d’accueil de 3 631 appartements, soit une augmentation de l’offre, de 4,16 %.
Mille chambres supplémentaires
Le Schéma de Développement de l’Offre Touristique (SDHT) prévoit la création de mille chambres supplémentaires d’ici 2020. A mi-parcours, cet objectif est donc réalisé à hauteur de 36 %.
Pour l’instant, on est dans les clous ; et avec le vote à la fin de l’année du nouveau PLU-H, on devrait le rester…
(*) Vont ouvrir cette année ou au début de 2019 : « La Maison Nô », un 4 étoiles de 45 chambres annoncé rue du Bât d’Argent, dans la Presqu’île lyonnaise ; une Auberge de Jeunesse de l’enseigne allemande Meiniger de 168 lits ; le Kopster 3 étoiles actuellement en construction à côté du Grand Stade de Décines ; un Boutique/Hôtel de 19 chambres dans le quartier d’Ainay ; un autre hôtel à Limonest ; ainsi qu’une autre Auberge de Jeunesse privée de 170 lits au Parc Blandan ; et enfin, donc, le très attendu Intercontinental 5 étoiles du Grand Hôtel-Dieu (144 chambres).