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Il talonne Gérard Collomb dans les sondages : Bruno Bernard, le candidat Vert à la Métropole est aussi  chef d’entreprise

Parmi les candidats qui se disputent le siège de présidence de la Métropole lyonnaise figurent deux chefs d’entreprise : David Kimelfeld, mais aussi le candidat Vert, un parfait inconnu pour la plupart des Lyonnais : Bruno Bernard à la tête d’une société de 25 salariés et de 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un inconnu qui est aussi serial entrepreneur qui se paye le luxe de talonner le médiatique Gérard Collomb dans les derniers sondages et espère provoquer la surprise.

A l’heure actuelle  évoquer la possibilité de voir un élu Vert à la tête de la Métropole lyonnaise n’a rien de farfelu. Ce qui provoquerait une onde de  choc au moins aussi importante que celle qui a vu l’élection d’Eric Piolle à la mairie  de Grenoble lors des dernières municipales.

Alors que pour les électeurs métropolitains, il s’agit d’un parfait inconnu, à deux mois du scrutin, Bruno Bernard, le candidat d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) s’offre le luxe de talonner Gérard Collomb, sondage après sondage : (25 % des prévisions de vote, contre 27 % pour Gérard Collomb, lors du dernier).

D’autre part,  c’est son avis, mais aussi celui de nombreux observateurs : la fusion des listes après le premier tour devrait s’avérer, certes envisageable, mais très compliquée dans le cadre du jeu politique actuel.

Dans ce cas et éventuellement dopé par les voix de gauche au 2ème tour, Bruno Benard, 49 ans, pourrait alors arriver en tête du deuxième tour qui pourrait se traduire par une triangulaire, voire une quadrangulaire. Resterait ensuite à trouver une majorité au 3ème tour, celui de l’enceinte métropolitaine, ce qui serait alors une autre paire de manches !

Bref, ceci pour dire que le candidat Vert mérite que l’on s’intéresse de près à lui. D’autant que les Verts ont choisi un candidat au profil en droite ligne avec le goût de l’électorat lyonnais pour les personnalités centristes.

Lors du vote au sein d’EELV, pour désigner le candidat aux élections métropolitaines, Bruno Bernard s’est largement imposé avec 70% des voix.

Le candidat Vert n’est pas un écolo sectaire barbu, mais un écolo pragmatique.  Une facette forgée par son métier : il est chef d’entreprise.

Avant de prendre du recul et de déléguer pour mener la campagne électorale, il dirigeait IDF, une entreprise de 25 salariés et de 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, spécialisée dans le désamiantage.

Une entreprise du Bâtiment qu’il a créée en 2005 après avoir quitté la société O’net dont il avait dirigé avec succès la filiale désiamantage.

Serial entrepreneur

Plus atypique encore pour le milieu Vert, le candidat d’EELV est un serial entrepreneur. «  J’ai récemment calculé : je possède 17 parts sociales dans des entreprises » , explique-t-il à Lyon-Entreprises.

Des entreprises appartenant aussi bien au secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) qu’à l’économie classique. Il a ainsi participé à la création d’un bar à vins à la Part-Dieu avec son frère, mais aussi un restaurant,  un club de sport, et plus récemment une micro-brasserie bio qui vise à fournir de gros volumes de fûts de bière pour de gros événements.

« Je suis un chef d’entreprise, cela influe sur ma façon d’être, d’agir et de penser … », déclare-t -il ainsi d’emblée devant les journalistes du Club de la presse de Lyon qui l’ont invité mardi dernier.

Son programme économique est donc loin d’être celui d’un radical.

« L’économie est compatible avec l’écologie : je ne suis pas un décroissant », lance-t-il.

Pour lui « la vision économique de Gérard Collomb est obsolète. Elle attire les cadres en grande nombre, fait grimper les loyers, mais laisse de côté une partie de la population, avec 80 000 chômeurs de catégorie A dans la Métropole. »

« Pour un territoire plus équilibré »

Il milite donc « pour un territoire plus équilibré où le développement économique serait plus diffus, où le déplacement des salariés serait moindre et plus tourné vers la population. »

Il précise « Il faut modifier l’équilibre : attirer moins de grosses entreprises et développer plus d’emplois de proximité. »

Côté infrastructures, il refuse bien évidement l’Anneau des Sciences défendu becs et ongles par Gérard Collomb et prône un fort investissement du Sytral, l’instance d’organisation des transports dans la métropole, dans les transports collectifs, à hauteur de 3 milliards d’euros.

En matière de mobilité, parmi ses projets phares : « la création au sein de la Métropole d’un réseau express pour les vélos, favorisant les distances longues, jusqu’à 15 ou 20 km avec des vélos électriques : 250 km de voirie pourraient ainsi passer de la voiture aux vélos. »

Et d’ajouter : « Au cours d’un mandat de six sans, on peut multiplier par trois les déplacements en vélo. »

Une liste dans chacune des 14 circonscriptions

Cette fois EELV. veut jouer tout seul sa carte : le parti écologiste part sans allié au 1er tour dans la bataille et a investi 14 listes dans les 14 circonscriptions en lice.

A l’aune de la lutte qui va s’amplifier au fil des semaines à venir d’ici le 15 mars, cette campagne s’annonce à la fois chaude et passionnante…