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Il veut concurrencer Red Bull : le fabricant savoyard de boissons énergétiques « Human energy » s’apprête à entrer en Bourse

L’arrivée sur le cote de la société basée à Archamps et dirigée par Christian Beroujon devrait se dérouler au premier trimestre 2014, mais auparavant, cette très jeune société testera la confiance mise en elle, en levant auprès d’un pool d’investisseurs près de 500 000 euros. L’arrivée en Bourse est destinée à accompagner les étapes suivantes de cette entreprise assoiffée de croissance.

 Physique quelque peu baroudeur, Christian Beroujon est entrepreneur dans l’âme. Ce natif de Saint-Julien-en-Genevois dans la banlieue française de Genève, celui qui était à l’origine simple ouvrier, dirige, à l’âge de vingt ans, une entreprise de 530 collaborateurs, puis ouvre à Genève, une concession automobile, qu’il revend. Il crée ensuite deux boutiques de mode et de bijoux de luxe, à Moscou et Kiev, qu’il revend aussi. A chaque fois, avec une belle plus-value.

Il se lance désormais dans l’aventure de sa vie qui consiste tout simplement à concurrencer le leader des boissons énergétiques, Red Bull. Rude morceau, mais il y croit.

Il a créé sa société, une SAS au capital de 200 000 euros, « Human energy », en novembre 2011. Son siège social est basé à Archamps, en Haute-Savoie.  Détenant 70 % du capital, il est accompagné par seize actionnaires.

Des canettes distribuée dans mille points de vente

L’entreprise connaît un départ correct, mais pas fulgurant. Pénétrer les centrales d’achat de la grande distribution n’est pas facile, cela prend du temps, surtout quand on est une marque quasi-inconnue.

A force de ténacité, la machine est désormais en route : Human energy est actuellement distribuée dans mille points de vente en France, dont la moitié en GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) parmi lesquels on trouve les plus grands distributeurs : les hypers Leclerc, Auchan, Carrefour, Intermarché et proximité suisse oblige, Migros ; etc.

La société a aussi effectué ses premiers pas à l’export : en Suisse, bien sûr, elle est à deux pas, mais aussi au Canada.

Cette année devrait se terminer avec 450 000 canettes de boissons énergétiques écoulées, pour 320 000 euros de chiffre d’affaires et un déficit de 260 000 euros. Logique, vu les investissements nécessaires.

De belles marges

Les boissons énergétiques lorsqu’elles sont positionnées haut de gamme, ce qui est le cas de « Human energy » comme en témoigne la précision située sur la bouteille « luxury drink », offre de belles marges.

Il s’agit d’un produit tendance, destiné à un public jeune qui doit être porté par la mode et dont le succès réside dans la recette, l’originalité et l’image.

Aucun doute, il s’agit bien avec « Human energy », d’une boisson énergisante », mais selon son promoteur, elle est « assainie ».

Cela signifie que l’on y trouve de la taurine, de la caféine, pas de colorant, mais un arôme naturel tiré du gingembre, ainsi qu’une faible teneur en sucre. Bref, un hard drink qui veut s’afficher plus « soft » que les autres.

Cette boisson veut s’afficher également bleu blanc rouge. Bientôt c’est l’unité d’embouteillage de Cacolac qui produira la boisson énergisante savoyarde, ce qui va permettre à son promoteur d’arborer le drapeau tricolore sur ses canettes. « C’est très vendeur, les centrales d’achat apprécient », assure Christian Beroujon.

Vu les premiers succès, le Pdg de Human energy a défini un plan de marche pour le moins ambitieux puisqu’il compte, selon son business plan, vendre en 2014, cinq fois plus de canettes qu’en 2013 (objectif :1 950 000), pour un chiffre d’affaires de 1,48 millions d’euros et un résultat net de 90 000 euros ; puis, 3,8 millions de canettes en 2015 (RN escompté de 390 000 euros) et enfin, 10 millions en 2016 et près d’un million de bénéfice.

Un tel rythme énergisant impose de lourds investissements. Si le plan de marche est respecté, le nombre de salariés va vite grossir : comptant actuellement dix-sept personnes, Human energy devrait passer à cinquante salariés à la fin de l’année prochaine.

Il va falloir renforcer le dispositif commercial : Christian Beroujon a prévu d’embaucher un VRP et quatre nouveaux commerciaux chaque trimestre, puis de lancer dès 2015 des campagnes de pub à la télévision. Les réseaux sociaux sont aussi fortement mis à contribution, vue la cible visée.

Un programme assurément vorace en cash

Accompagné par la société lyonnaise Axiona, Human energy vise d’abord lever, en pré-introduction, près de 500 000 euros auprès d’investisseurs, des particuliers et des « family offices », notamment. Ce tour de table serait déjà bouclé à hauteur de 50 %.

L’introduction en Bourse, en l’occurrence, sur le compartiment le plus accessible, le Marché Libre, devrait intervenir au cours du premier trimestre 2014. Il s’agit d’une entrée en Bourse par la petite porte qui devrait, au fil des besoins et de la notoriété grandissante de la société, lui permettre de procéder à des augmentations de capital successives.

Tel est donc le scénario idéal dessiné par Christian Beroujon et Richard Vincent d’Axiona. D’ici là, les étapes à franchir ne manquent pas. On comprend que ce marché en pleine expansion des boissons énergétiques qui croît de 17 % par an, fasse saliver. La soif de capitaux que la démarche sous-tend ne pourra être étanchée que par la confiance dans l’entreprise et ses objectifs king size.