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Jeudi 8 juin : envol du premier dirigeable made in Rhône-Alpes à l’initiative des deux patrons d’Airstar et de Koesio

L’ambition de ses deux créateurs, Pierre Chabert et Pieric Brenier est grande. Ils sont tous les deux à l’origine du 1er dirigeable à propulsion électrique Koesio Kinetic, zéro émission qui va bientôt prendre son envol et qui selon eux pourrait bien révolutionner le fret aérien. Il est à presque 100 % Made inRhône-Alpes…

Il s’élancera le 8 juin prochain,  de la vallée du Grésivaudan, à 15 minutes de Grenoble, très précisément à Le Champ-près-Forges, pour son vol inaugural qui devrait attirer beaucoup de curieux.

Selon ses constructeurs, ce ballon dirigeable constitue un véritable concentré d’innovations technologiques.

Ces mêmes constructeurs tenteront même de battre le record du monde de vitesse ballon dirigeable, à partir de la fin 2023.

Ce projet un peu fou est issu de la rencontre des deux hommes habités par les mêmes envies, les mêmes passions, Pierre Chabert et Pieric Brenier.

Le premier est un touche-à-tout, créateur de la société iséroise Airstar, spécialisée dans les ballons éclairants, que l’on trouve notamment la nuit sur les travaux d’autoroutes.

Il est fasciné depuis toujours par l’aéronautique.

Le second est un entrepreneur à succès, patron d’une autre société iséroise, Koesio, spécialisée, elle, dans le numérique et le traitement de l’information, des TPE/PME jusqu’aux grands comptes publics comme privés.

Tous deux sont persuadés contre toute attente et un passé en la matière mitigé que les dirigeables constituent l’avenir : que ce mode de transport écologique et silencieux peut être performant et représenter une alternative pertinente et crédible.

Ce ne sera pas leur coup d’essai. Déjà il y a dix ans, Pierre Chabert a traversé la Manche à l’aide d’un étrange ballon aux allures…de soucoupe volante.

Bref ces deux pionniers entendent réhabiliter un mode de transport tombé en désuétude et qui pour eux pourrait révolutionner le fret aérien de manière totalement décarbonatée.

Gonflé à l’helium, un gaz neutre et non pas à l’hydrogène, comme le Hindenburg qui explosa en vol en 1937 peu après son décollage, ce dirigeable à propulsion électrique a pour majeure partie des fournisseurs des entreprises iséroises et rhônapines.

« A hauteur de 95 % » confirme Pierre Chabert : les textiles, techniques et composites sont issus du Groupe Porcher, à Saint-Quentin- Fallavier ; le tissage de l’enveloppe de Diatex et les ailerons proviennent des alentours de Lyon. Et on y trouve bien évidemment Airstar, la société fondatrice et toujours au soutien…

Pourquoi justement l’hélium ? Les pionniers des vols en ballon s’élevèrent d’abord grâce à l’air chaud, avant d’utiliser de l’hydrogène, puis du dihydrogène, gaz porteurs plus légers que l’air qui permettaient la sustentation même des plus gros dirigeables.

Gros problème, comme l’histoire l’a donc montré, ces mêmes gaz étaient inflammables et explosifs.

L’hélium en revanche, utilisé dans ce cas précis est un gaz inerte, c’est-à-dire que, dans des conditions normales de pression et de température, il ne connait pas de réaction chimique et ne s’enflamme donc pas. pas de gros fait divers à attendre donc de ce vol inaugural.

Il ne reste plus qu’à attendre le 8 juin pour voir en Isère ce dirigeable se déplacer dans un silence ouaté, tout juste perturbé par le très léger sifflement de ses hélices, bien évidemment propulsées à l’électricité…