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La bière lyonnaise Ninkasi part à la conquête de la France

Les ouvertures de bars Ninkasi vont fleurir dans les mois à venir. Outre de nouvelles enseignes franchisées en région, la firme lyonnaise de Christophe Fargier envisage de se déployer en France. A ce développement, la bière Ninkasi devrait aussi profiter d’ici trois à quatre ans d’un nouvel outil de production, toujours basé à Tarare.

La bière Ninkasi s’attaque à la France

Christophe Fargier a décidé de « challenger » sa stratégie de développement, comme il l’expliquait vendredi en conférence de presse. Le boss de la bière Ninkasi souhaite en effet exporter son concept à un plus grand marché : la France.

« Nous avons mené une réflexion et avons saisi des opportunités de nous développer au niveau national », a-t-il expliqué. « Le marché de la bière est en pleine explosion, et nous voulons prendre des parts de marché aux industriels », a poursuivi Christophe Fargier. Heineken ou encore Kronenbourg n’ont qu’à bien se tenir.

Le concept Ninkasi, qui a séduit les lyonnais, se lance à l’assaut du marché national.

Un changement stratégique pour Ninkasi qui avait jusqu’ici essentiellement développé son offre à Lyon et en région. Jusqu’ici systématiquement refusées, les candidatures de franchises hors des frontières rhônalpines sont à présents étudiées. Une aubaine, dans la mesure où elles représentent 60 % des sollicitations reçues par Ninkasi, d’après Christophe Fargier. Avec un droit d’entrée de 40 000 euros, ça se bouscule au portillon.

Pour commencer, Ninkasi visera le Sud-Est et Paris à partir de l’année prochaine. L’entreprise sera d’ailleurs présente au Salon de la franchise en 2021. Pas étonnant quand on sait que sur 19 établissements, la firme compte 10 franchisés pour 9 sites en propre.

Dans cette aventure, Christophe Fargier ne part pas à l’aveugle : il sait déjà que sa bière et son concept peuvent plaire. « Monoprix a distribué notre bière sur Paris et ça s’est très bien vendu », affirme le boss de la micro-brasserie aux 25 millions d’euros de chiffre d’affaire. Mieux que la célèbre Guinness, même !

Recrutement, ouvertures en région et fonds de dotation pour la culture

Quid des produits que les parisiens et autres retrouveront dans les futures enseignes ? « Nous sommes fiers d’avoir 70 % de nos achats qui sont locaux », souligne Christophe Fargier. « On risque de capitaliser sur l’excellence gastronomique de notre région, il n’y a aucune raison de ne pas retrouver les mêmes produits qu’à Lyon », précise-t-il.

Ninkasi n’exclut évidemment pas d’intégrer des produits spécifiques à chaque région dans son offre. Tout en conservant une formule gourmande – « on ne vient pas manger healthy au Ninkasi » – très prisée par ses clients.

Pour accompagner ce développement, la société va recruter des personnes présentant une expertise sur ces sujets. Les ouvertures vont aussi s’intensifier. De quatre établissements par an, Ninkasi passera à cinq ou six.

Le Parc OL aura lui aussi son Ninkasi à la fin de l’année.

Parmi ceux-là, on pourra compter sur Villefranche, déjà annoncé, et qui devrait arriver fin février. Christophe Fargier a aussi annoncé une ouverture près de Clermont-Ferrand avant l’été, à Dijon d’ici le mois d’août et enfin au Parc OL en novembre. La firme vise aussi Valence et Annemasse, avec des projets avancés, et lorgne sur Chambéry.

Autre cheval de bataille de Ninkasi : la culture. Depuis ses débuts, l’entreprise met un point d’honneur à promouvoir des artistes sur scène. « Plus de 1700 artistes ont joué sur nos scènes avec 157 000 spectateurs l’an passé », se félicite Christophe Fargier. Outre le développement de la pépinière d’artistes du Ninkasi Music Lab, la firme a créé un fonds de dotation en 2019 pour structurer son projet culturel.

« Nous allons collecter 250 000 euros, dont 150 000 euros qui proviennent du Ninkasi et le reste des entreprises de notre écosystème », dévoile Christophe Fargier.

Un nouvel outil de production et une levée de fonds prévus

Côté bière, hors de question de quitter le bastion historique de Tarare pour Ninkasi. L’usine historiquement installée au nord de Lyon alimentera le réseau national, avec « son eau exceptionnelle », selon Christophe Fargier.

Mais avec le développement du whisky estampillé Ninkasi et ses 1000 fûts espérés par an, la micro-brasserie risque de se retrouver à l’étroit. Aujourd’hui à 25 000 hectolitres de bière produits chaque année, Ninkasi envisage de quadrupler sa production.

Christophe Fargier, président de Ninkasi, devrait initier la création d’un nouvel outil de production toujours à Tarare à l’horizon 2024.

Pour ce faire, l’entreprise a déjà prévu de créer un nouveau site à l’horizon 2024, toujours à Tarare donc. Selon son schéma directeur, le projet pourrait coûter 20 millions d’euros. Une prévision qui peut varier « de 20 à 30 % » d’après Christophe Fargier.

Afin de trouver les fonds nécessaires, Ninkasi envisage plusieurs pistes, comme l’actionnariat salarial. Actuellement, l’entreprise est détenue aux deux tiers par son patron, à 20 % par le fonds d’investissement Maelo et le reste par une quinzaine de cadres. « On envisage une levée de fonds au printemps 2022 avec 7 à 10 millions espérés », conclut Christophe Fargier.

L’ancien site pourrait lui être réaffecté à d’autres activités que Ninkasi envisage de développer à l’avenir…