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Pour la Fédération Nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) d’Auvergne-Rhôna-Alpes « depuis plusieurs années, SNCF Mobilités pratique une politique malthusienne d’abandon de l’offre ferroviaire. Les pouvoirs publics, comme la nouvelle loi (« pacte ferroviaire ») les y oblige, doivent mettre un coup d’arrêt à cette politique catastrophique.

C’est toute l’offre ferroviaire qui est concernée

La régression observée à chaque changement annuel de service concerne toutes les activités ferroviaires :
– les lignes (Saint-Claude – Oyonnax-(Lyon), Abbeville-Le Tréport, Morlaix-Roscoff, Grenoble-Gap…), gares et haltes fermées ou menacées de fermeture se multiplient ;
– des points de vente sont supprimés ou leurs horaires d’ouverture réduits, sans solution alternative ;
– des trains TER sont transférés sur autocar ou supprimés ;
– des liaisons TGV (Lorraine-Côte d’Azur, Strasbourg-Marseille via Lons-le-Saunier), des trains de nuit (Paris-Nice) et des services auto/train sont abandonnés ;
– la vente des billets à bord des trains est surtaxée ; l’exploitant incite toujours à la réservation obligatoire dans les trains Intercités ; la commercialisation par voie numérique ignore toute une partie de la clientèle.
 
Une absence totale de concertation préalable

SNCF Mobilités impose ses décisions de manière discrète, progressive mais unilatérale, sans souci de leurs conséquences, sans concertation avec les associations d’usagers et les collectivités territoriales.

Une stratégie à courte vue

Le rail est une technique à rendement croissant : les voies ferrées et le matériel roulant doivent être utilisés le plus intensément possible. Seul en Europe, le réseau ferroviaire français perd des parts de marché. La contraction de l’offre ferroviaire ne fait donc qu’accuser les difficultés financières de SNCF Mobilités, les baisses de recettes étant toujours supérieures aux baisses des coûts.
 
L’Etat et SNCF Réseau font des efforts pour pérenniser le transport ferroviaire : SNCF Mobilités doit à son tour adopter une stratégie de développement (OUIGO concentre dangereusement l’offre low cost), et non élargir ses offres routières (Ouibus, IDVroom) lourdement déficitaires et concurrentes du train.
 
La FNAUT s’étonne que, face à une réforme ferroviaire ambitieuse qui doit promouvoir et développer le chemin de fer, SNCF Mobilités s’engage dans une voie rigoureusement inverse, contraire aux intérêts des voyageurs, à l’aménagement du territoire et à la concrétisation d’une mobilité durable.
 
La FNAUT demande donc :
– aux Régions de s’opposer fermement à la politique régressive de SNCF Mobilités ;
– à l’Etat d’affirmer sa mission d’autorité organisatrice des services nationaux et d’exiger de SNCF Mobilités qu’elle applique la nouvelle loi en publiant rapidement le schéma national des services de transport. Cette volonté de développement du rail offrirait ainsi une issue au conflit social actuel. »