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La plupart des chantiers du BTP à l’arrêt en Auvergne-Rhône-Alpes dans l’attente d’un Guide des bonnes pratiques sanitaires

Dans le secteur du BTP on a l’habitude d’être cash et de dire les choses. C’est ainsi qu’en fin de semaine dernière on a eu droit à des échanges musclés entre le gouvernement, les artisans de la Capeb et la Fédération Française du Bâtiment dirigée par le Rhônalpin Jacques Chanut qui conseillait de mettre, contre l’avis du gouvernement, ses entreprises à l’arrêt.

Ça a chauffé entre le secteur du BTP et le gouvernement la semaine dernière.

 » Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics reçoit depuis mercredi 18 mars des consignes contradictoires avec notamment une circulaire du Ministre de l’Intérieur et une intervention de la Ministre du Travail demandant aux entrepreneurs de reprendre les chantiers. Les mesures d’accompagnement pourtant largement communiquées par les plus hautes autorités pourraient être remises en cause… »

 » En l’état actuel, cette situation est totalement inadmissible et irresponsable », pouvait-on entendre en milieu de semaine dernière au sein de la Fédération Française du Bâtiment (FFB).

Pour la FFB qui a demandé à ses troupes d’arrêter les chantiers et donc de travailler pour ne pas mettre en danger les salariés, il s’agissait de faire en sorte que les chefs d’entreprise puissent s’appuyer sur un guide des « bonnes pratiques » réalisé avec les pouvoirs publics avant de poursuivre la tâche.

Ce guide, fruit de discussions qui se sont prolongées jusqu’à samedi est attendu pour ce mardi 24 mars.

« Il  va apporter des consignes claires quant aux garanties à mettre en place pour la sécurisation des salariés. Et cela, pour les entreprises qui souhaitent maintenir leur activité ou qui le peuvent », précise la FFB.

Réalisé en lien avec les professionnels intervenant sur les chantiers et avec l’appui des experts de l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics, ce Guide doit donner, pour toutes les entreprises de toutes tailles, une série de recommandations pour « assurer des conditions sanitaires satisfaisantes sur les chantiers » et poursuivre les activités.

Activité partielle

Pour les autres entreprises qui ne voudront pas reprendre le travail, la Fédération du Bâtiment avait souhaité qu’un amendement vienne préciser clairement le point des mesures d’activité partielle pour les salariés du BTP dans la loi. C’est désormais chose faite.

En effet, le projet de loi d’urgence adopté dans la nuit de samedi à dimanche au Parlement précise que « toutes les entreprises quelle que soit leur taille bénéficieront des mesures d’activité partielle pour leurs salariés si elles le souhaitent pendant la période de confinement. » Donc y compris le BTP.

Conformément au souhait de la FFB, c’est donc bien le libre choix des entreprises qui doit s’appliquer.
« Nous souhaitons que ceux qui veulent ou peuvent travailler (chantier isolé ou coactivité distanciée) puissent le faire en toute sécurité et que ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas ne soient pas plus pénalisés qu’ils ne le sont déjà », insiste ainsi Samuel Minot, le président de la Fédération BTP Rhône et Métropole.

Pour lui, « Il convient de protéger les entreprises qui sont tenues de travailler, notamment pour des travaux d’urgence ou sur des sites stratégiques, comme les hôpitaux par exemple. L’essentiel est de veiller à la sécurité des personnes et des biens. »
 
« Pour rester dans l’action, pour garantir le bon fonctionnement de l’économie, il appartient à chacun d’entre nous d’identifier s’il a les moyens de réamorcer l’activité de son entreprise, avec comme préoccupation majeure la sécurité de nos collaborateurs », assure Samuel Minot.

Le souhait du gouvernement une fois tous ces préalables établis est « qu’en matière de travaux publics, les grands maîtres d’ouvrage au niveau national et les préfets au niveau local coordonnent et priorisent les chantiers à poursuivre ou à relancer. »

Les chantiers de la Région à l’arrêt

Le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes a mis de son côté ses chantiers à l’arrêt, notamment ceux en cours dans les lycées dont il a la charge, à la suite de la demande insistante des professionnels.

Tous les problèmes rencontrés sur les chantiers étaient alors listés : «  partage d’espaces de travail restreints sur les chantiers de construction ou de rénovation avec l’interaction de plusieurs corps d’état, ou encore déplacement impossible des équipes car aucune entreprise ne peut disposer d’un parc automobile suffisant… »

Lesdits chantiers vont-ils reprendre ? Toutes les difficultés ont-elles disparu ? Pas si sûr…