Le Japonais Toray salué pour ses investissements en Rhône-Alpes
Le groupe Toray vient d’être récompensé par le prix 2009 de l’investisseur japonais en France. Et ce, notamment pour les lourds investissements que l’industriel nippon a effectué en Rhône-Alpes. Pour 70 millions d’euros, le groupe construit une nouvelle ligne destinée à produire un film plastique révolutionnaire offrant une plus grande protection aux produits alimentaires, permettant de repousser les dates de péremption.
Il ne faut pas désespérer du pays du Soleil Levant ! Alors que l’antenne du Jetro, émanant du ministère de l’industrie japonais, vient d’être rapatriée à Paris, une petite contrepartie a pris la forme d’une cérémonie : le groupe japonais Toray vient de se voir décerner par l’Agence Française pour les Investissements Internationaux, le Prix 2009 de l’investisseur japonais en France. Ce prix vise à distinguer les entreprises japonaises qui ont largement contribué au développement économique en France.
Avec 800 millions d’euros d’investissements en France et la construction actuellement d’une nouvelle unité de production sur son site de Saint-Maurice-de-Beynost dans l’Ain, Toray a fait de la France « le pays majeur dans ses activités au niveau mondial », comme l’a souligné, lors de la cérémonie de remise des prix, Sadayuki Sakakibara, président de Toray Industries.
En effet, au sein de la France, Toray a une prédilection particulière pour la région Rhône-Alpes. Qu’on en juge ! Depuis la fin des années 90, le Japonais a fait bénéficier son site industriel de Saint-Maurice-de-Beynost (Ain) de près de 150 millions d’euros d’investissements.
Ceux-ci avaient pour but de permettre à Toray d’occuper une place de leader dans la production de films magnétiques destinés au marché de l’audio et de la vidéo.
Or, l’avènement du DVD a anéanti la stratégie de développement du groupe nippon.
Au prix d’un plan social mené en 2003, l’industriel avait alors concentré l’activité de son usine rhônalpine dans la fabrication de films pour les applications industrielles et l’emballage.
Malgré ce passé difficile, Toray a décidé à nouveau d’investir, dès 2008, 70 millions d’euros à Saint-Maurice-de-Beynost.
Cet investissement vise à construire un nouvel atelier de 15 000 m2, en voie d’être terminé. D’une capacité de production de 20 000 tonnes par an, il sera opérationnel dès février 2010. La machine qui occupe l’espace sera en rodage dès le mois prochain. La nouvelle ligne est destinée à produire des films métallisés BOPP (films propylène bi-étirés), à haute propriété de préservation, réservés à l’emballage des snacks, chips et autres produits nécessitant une longue conservation.
Ce nouvel emballage doté d’un film métallisé permet de multiplier par quatre les barrières à l’humidité et aux gaz. Une efficacité variable selon les produits, mais ce brevet novateur permet de retarder en moyenne de quinze jours la date de péremption des produits alimentaires ainsi emballés. Autre avantage pour les utilisateurs de ce film novateur : moins épais, il pose moins de problème de recyclage.
La nouvelle activité devrait générer 50 millions d’euros de chiffre d’affaires : la production sera destinée au marché européen.
Cette nouvelle unité devrait créer quelques emplois, mais la nouvelle ligne devrait surtout bénéficier de transferts d’une partie des 450 salariés opérant sur l’ensemble d’un site se déployant sur près de 21 ha. Parallèlement, Toray mène en effet une restructuration sur son activité polyester, dans le but de réorienter sa stratégie.
Une certitude : cet investissement devrait ancrer plus encore le groupe japonais et sa filiale dans le tissu industriel rhônalpin. Toray Plastics Europe est déjà partenaire des pôles Axelera, dans le domaine du recyclage des polymères et des économies d’énergie, et de Plastipolis, dans celui des matières plastiques. Les pôles de compétitivité ont sans doute aussi joué leur rôle dans les choix opérés par l’industriel japonais.
Photo : Le site Toray à Saint-Maurice-de-Beynost, dans l’Ain à quinze kilomètres de Lyon se déploie sur près de 21 hectares.