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Les travaux du tunnel de la Croix Rousse à Lyon auront un impact économique non négligeable

Déjà bon nombre d’automobilistes s’en sont rendu compte : les travaux qui visent à créer un second tunnel sous la Croix Rousse destiné à la fois à la sécurité et aux transports doux (bus, piétons et cyclistes) ont débuté. Si l’investissement-très lourd- 220 millions d’euros aura un impact économique positif, les conditions des travaux qui se traduiront par des fermetures répétées (puis ensuite non stop pendant six mois et demi en 2013 !) en aura aussi, mais négatif, cette fois ! Pour pallier ces difficultés, le Grand Lyon a développé un système d’alertes à la fermeture destiné aux professionnels (taxis notamment) et particuliers, via e.mail et SMS.

S’il n’est pas aussi vital que le tunnel de Fourvière pour le trafic national et international, le tunnel de la Croix Rousse, avec ses 50 000 véhicules/jour, constitue un vrai poumon routier, permettant d’irriguer toute la rive droite de la Saône.

Or, construit en 1952, ce tunnel a sérieusement vieilli. Ses cinq centrales de ventilation sont à bout de souffle, provoquant de fréquents dysfonctionnements. Il va falloir reprendre l’ensemble des réseaux qui courent le long du tunnel. Mais de surcroît, ce dernier ne correspond plus à la législation européenne, renforcée suite au drame du tunnel du Mont Blanc. Il faut qu’il soit impérativement accompagné d’un second ouvrage de sécurité, parallèle à l’actuel et relié à lui par onze passages « intertubes ».

C’est ce second tunnel que Gérard Collomb a décidé de dédier aux transports doux : il sera destiné aux bus (plus ou moins verts), trolleybus, mais aussi aux cyclistes et piétons, sachant que ces derniers devront tout de même marcher sur une distance de 1,8 kilomètre. Si en voiture, la traversée se fait vite, à pied, il faudra compter une bonne demi-heure…

Les travaux de ce second tunnel ont débuté début septembre. Une énorme machine munie de fraiseuses grignote actuellement la roche. Or, si celle-ci avance sans difficulté lorsqu’elle est friable, des tirs de mine s’avéreront nécessaires dès qu’elle se heurtera à des minéraux plus durs, ce qui ne saurait tarder.

Par sécurité, ces tirs qui s’opéreront deux à quatre fois par jour selon les périodes (hormis les week-ends) nécessiteront la fermeture du tunnel existant pendant une heure et demi, à chaque fois, avec tous les problèmes que l’on peut imaginer. Pour pallier ces importantes difficultés annoncées, le Grand Lyon a mis au point un système d’alerte gratuit, via e.mail ou SMS. Il suffit de s’inscrire sur le site dédié (www.tunnelcroixrousse.fr)

Il faut qu’au moment du tir, la sécurité soit préservée, sachant que le second tunnel est construit à petite distance de l’actuel : tout juste vingt mètres. Après chaque tir de mine, une vérification devra être opérée sur le tunnel actuel pour vérifier qu’aucun dégât n’a été provoqué.

Ces fermetures ponctuelles se dérouleront jusqu’au mois de juin 2012.

La dernière phase sera encore plus douloureuse. Le tunnel actuel sera totalement fermé pendant six mois et demi, d’avril à novembre 2013. Trois cents ouvriers du leader du BTP Vinci s’activeront 24 h sur 24 simultanément au début, à la sortie et au centre du tunnel pour procéder à une réfection profonde et complète de l’ouvrage qui prendra la forme d’une course contre la montre, mais pourrait bien alors provoquer une thrombose de la circulation.

Ce sera donc sans nul doute avec soulagement et à la satisfaction générale que les deux tunnels seront inaugurés, si les délais sont tenus, en mars 2014. Les travaux auront représenté un investissement très lourd : 220 millions d’euros. A mettre en parallèle avec le coût des embouteillages qui ne manqueront pas de voir le jour, il est vrai, eux, plus difficilement chiffrables…

Photo (Martyniak) : Le second tunnel dont les travaux ont débuté sera dédié à la sécurité et aux modes de circulation doux.