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L’exécutif écologiste veut réduire drastiquement la place de la publicité dans la Métropole lyonnaise

Le projet pourrait faire grincer des dents d’un certain nombre d’entrepreneurs. L’exécutif EELV/Gauche de la Métropole a choisi le 25 mars, journée internationale contre la publicité pour rendre public son projet de réduction de la pub dans l’espace urbain “au profit d’espaces de créations artistiques”.

L’exécutif est d’ailleurs passé directement aux travaux pratiques en inaugurant une fresque de “street art”, 152 avenue Roger Salengro à Villeurbanne, à proximité d’un panneau publicitaire qui sera prochainement retiré (photo ci-dessus).

Un mur décrépi juste à côté a été confié au collectif d’artistes Zoo Art Show pour créer une fresque d’environ 100 m2. La préfiguration par ailleurs d’un exposition qui devrait regrouper à l’initiative de Zoo Art Show, 200 talents internationaux du Street Art à Lyon, mais c’est une autre histoire…

Villeurbanne pionnière

La commune de Villeurbanne fait d’ailleurs figure de pionnière en la matière, son maire Cédric Van Styvendael et vice-président de la Métropole délégué à la Culture, se félicitant d’avoir déjà réduit par trois la pression publicitaire sur sa commune.

A cette occasion, s’appuyant sur le fait que c’est aussi “la volonté de nombreux élus de la Métropole”, Bruno Bernard, président de la Métropole a annoncé sa décision dans un premier temps de supprimer 45 panneaux publicitaires. Et ce, “en résiliant dès à présent des contrats avec des publicitaires privés sur des terrains métropolitains”. Ce qui représentera pour l’agglomération un manque à gagner de 125 000 euros.

Un première mesure qui est loin d’être la seule sur ce terrain car accompagnée aussi par la décision d’interdire dans la métropole “tout écran numérique”, ce qui, là, n’est pas une surprise.

Autre projet à terme : “dissocier dans le contrat Velov’, le contrat spécifiquement dédié aux vélos et celui de la gestion des panneaux publicitaires”.

Un Réglement Local de la Publicité « plus ambitieux »

Réduire la pression publicitaire dans la Métropole va passer par “un Réglement Local de Publicité métropolitain plus ambitieux” : une réforme menée par Philipe Guelpas Bonaro, le vice-président à la Métropole de Lyon.

L’exécutif s’est donné un an pour élaborer ce nouveau Réglement, “en partenariat avec les professionnels de l’affichage, les maires e et les élus”.

Ce nouveau plan qui sera voté d’ici l’été 2022, affiche, si l’on ose dire, déjà ses fortes ambitions qui devraient passer par “un réduction du nombre et de la taille de l’ensemble des dispositifs de publicité ;’une mise en valeurs des commerces et des entreprises locales, face à de grande multinationale ; ainsi que d’une équité territoriale pour équilibrer la pression publicitaire entre les cœurs de ville et les périphéries.”

Une fois ce “Réglement Local de Publicité” élaboré, les acteurs auront deux ans pour se mettre en conformité pour la publicité ; et dix ans pour les enseignes des commerces.

Suite aux discussions déjà engagées au sein da la majorité, on connaît quelques-unes des propositions qui seront effectuées.

La première consisterait à ne ré-autoriser que la publicité de 2m2 sur le mobilier urbain et le micro-affichage sur les vitrines des locaux et commerces.

Aucun nouveau grand panneau ne verrait alors le jour si ce Règlement local de publicité aboutit. La Ville de Lyon compte actuellement 119 mobiliers urbains de 8m2.

La publicité rapporte 6,5 millions d’euros

L’idée serait aussi de forcer l’extinction des enseignes dès la cessation de l’activité et celle des publicités de 22 h à 7 h du matin ; idem pour le mobilier urbain.

Le futur Réglement Local de la Publicité pourrait également sonner l’interdiction des publicités sur les bâches de chantier.

Il n’est pas sûr que cela soit apprécié des copropriétaires qui trouvent là une aide pour financer les rénovations de leur bien immobilier…

En balance de ce projet se trouvent les apports financiers de la pub à la Métropole, à travers la “taxe locale sur la publicité extérieure” qui rapporte 6,5 millions d’euros à l’Agglomération. Le manque à gagner purrait donc être important.

Qu’en sera-t-il à l’issue de la concertation ?

A suivre…