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L’usine Safran et ses 250 emplois qui devait s’installer à Lyon repoussée à la fin de la décennie…

Décidément, le projet d’usine Safran qui devrait s’installer à Lyon est né sous de maauvais auspices.

Rappelez-vous, le directeur du groupe de haute technologie, équipementier dans les domaines de l’Aéronautique, de l’Espace et de la Défense, avait expliqué qu’il envisageait de la construire à l’étranger trouvant les contraintes françaises trop fortes. Ce fut in fine, Feyzin qui avait emporté l’adhésion de l’entreprise. Sauf que dans un entretien à l’Usine Nouvelle, le directeur général de Safran vient d’annoncer que cette usine représentant 250 emplois allait être retardée. Du fait de la crise dans le secteur aéronautique.

C’était la bonne nouvelle de l’année 2019, annoncée par Emmanuel Macron lui-même : l’équipementier aéronautique Safran allait construire à Feyzin une usine de freins d’avions carbone.

L’Etat et les collectivités avaient prévu de leur côté pour déclencher le choix d’investissement à Lyon, d’apporter 26 millions d’euros d’aides publiques dans le projet qui devait générer 250 emplois.

Or, Le directeur général de Safran vient de doucher l’espoir de l’arrivée relativement prochaine d’une telle usine : « Concernant l’usine de production de disques carbone de Feyzin, le calendrier initial va être revu », a en effet annoncé Olivier Andriès à l’hebdomadaire L’Usine nouvelle.

Un investissement envisagé à hauteur de 230 millions d’euros

Safran avait prévu d’investir 230 millions d’euros sur ce site programmé pour 2024.

Déjà la gestation de cette usine avait été compliquée à l’époque : la lenteur des discussions pour aboutir à cet accord avait conduit le boss de Safran à l’époque, Philippe Petitcolin, à se plaindre des difficultés à implanter de nouvelles usines en France, évoquant alors les Etats-Unis.

L’usine ne verra donc pas le jour avant la fin de la décennie.

« Il y a un travail en cours, de deux ou trois ans pour la mise au point des procédés innovants qui amélioreront la compétitivité économique et l’efficience environnementale de cette production. Mais avec la crise, la capacité d’investissement va glisser de trois à quatre ans », a détaillé Olivier Andriès à L’Usine Nouvelle.

Ce qui est par ailleurs un peu surprenant, Airbus ayant annoncé peu après une forte montée en puissance de ces lignes de production, annonçant “vouloir préparer l’avenir en sécurisant une cadence ferme de 64 avions produits par mois (A320/A319 et A321), d’ici le deuxième trimestre 2023”. Et ce contre 40 produits actuellement.

Et de demander parallèlement “à ses fournisseurs de préparer l’avenir”…

Un chiffre d’affaires en recul de 33 %

Le trafic est en passe de repartir, après l’effondrement du trafic aérien et en conséquence une forte baisse d’activité pour les les constructeurs Airbus et Boeing et partant pour leurs fournisseurs, les équipementiers aéronautiques.

Cette forte baisse se lit dans le chiffre d’affaires de Safran en 2021 : il s’est contracté de 33 % en 2020, à 16,5 milliards d’euros.

Safran emploie actuellement 79 000 salariés, dont 44 000 en France.

Seul point positif : s’il est reporté dans le temps, le projet n’est pas abandonné.

Une fois lancé, cette usine confortera la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec près de 350 entreprises du secteur, 30 000 salariés et 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, comme la troisième région d’importance pour l’industrie aéronautique en France.