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Memscap participe à l’industrialisation d’un cœur artificiel

La société rhônalpine Memscap et Carmat (Vélizy) viennent de signer un accord de partenariat pour le développement et l’industrialisation d’un cœur artificiel implantable. La pré-série démarre cette année pour une fabrication industrielle qui pourrait débuter dès 2012.

En Europe, aux Etats-Unis, un certain nombre de sociétés travaillent d’arrache-pied sur la mise au point d’un cœur artificiel pour pallier le manque cruel de donneurs en la matière.

Issue d’EADS, en collaboration avec le chirurgien du cœur Alain Carpentier qui a créé à cet effet une Fondation, la société française Carmat figure parmi les entreprises les plus en avance dans ce domaine.

Née en 2008, Carmat est une société spécialisée dans la mise en œuvre de biomatériaux et de technologies de pointe appliqués au domaine du cœur artificiel. Elle est issue de l’avionique dans la mesure où, de manière surprenante, un certain nombre de technologies de l’aviation se révèlent transposables pour la fabrication d’un cœur artificiel.

C’est la raison pour laquelle, pour fournir les capteurs indispensables au bon fonctionnement d’un cœur artificiel, Carmat a fait appel à la société Memscap, spécialiste des Mems (systèmes micro-électro-mécaniques), située à Crolles près de Grenoble  : 15,4 millions de chiffre d’affaires, 130 salariés dans le monde dont 35 en Isère. La majorité des avions volant dans le monde utilisent des capteurs de Memscap pour calculer les pressions au niveau de la cabine de l’avion, à l’extérieur, au niveau des portes, etc.

Une technologie que Memscap applique depuis des années dans d’autres domaines dont celui de la pression sanguine, des systèmes de dialyse, etc. « Nous avons travaillé un an pour adapter notre technologie au cœur artificiel et la compléter avec de nouveaux brevets », explique Jean-Michel Karam, Pdg de Memscap.

Cette compétence a amené Carmat à s’associer à Memscap pour  l’accompagner dans son prototype de cœur artificiel qui respecte les critères de biocompatibilité avec le corps humain.

« Le système est composé d’une partie implantable, d’une partie portable très légère, ainsi que de produits externes qui permettent l’alimentation électrique de la prothèse et le suivi du patient. Rien à voir avec les énormes cœurs artificiels que doivent actuellement traîner les patients. Les capteurs Memscap permettent de réguler automatiquement les débits et fréquences cardiaques en fonction des besoins physiologiques du patient, tel que l’effort physique  », précise le dirigeant de Memscap.

Ce prototype de cœur artificiel qui respecte les critères de biocompatibilité avec le corps humain est breveté. Ses fonctionnalités sont similaires à celles d’un cœur naturel, tant au plan anatomique qu’au plan physiologique.

« Nous avons choisi Memscap comme partenaire car nous avions besoin d’une société expérimentée dans le domaine des microsystèmes, capable de nous fournir des produits d’une qualité sans faille, à la précision très élevée, sans dérive temporelle et présentant une grande robustesse sur de longues périodes », précise de son côté Marc Grimmé, directeur technique de Carmat.

La phase de pré-série est programmée pour cette année. Le premier cœur artificiel devrait également être implanté chez un patient en 2010 pour une industrialisation, si le calendrier est tenu, à partir de 2012.

« Le marché est énorme. Il concerne des millions de patients dans le monde » assure Jean-Michel Karam.