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Michel Mercier précise la mise en œuvre et les contours de la future Euro-Métropole lyonnaise

Ancien président du Conseil Général du Rhône dont il est aujourd’hui le 1er vice-président, Michel Mercier (UDI, Centre) s’est engagé à la surprise générale au côté de Gérard Collomb (PS), maire de Lyon et président du Grand Lyon dans le projet d’Euro-Métropole. Et ce, avec l’appui du gouvernement, dans le cadre d’une loi qui devrait être votée cette année. Qu’est ce qui a motivé cet engagement qui retire au département du Rhône les deux tiers de sa substance, quelles compétences pour la future métropole de niveau européen, quels financements ? Michel Mercier a répondu à toutes ces questions lors d’une rencontre organisée par le Club de la Presse de Lyon.

« J’ai toujours été favorable à une grande métropole lyonnaise »

Michel Mercier :Pour mettre en œuvre cette Euro-Métropole, je n’ai pas eu à forcer mon tempérament. J’ai toujours été favorable à la création d’une grande métropole lyonnaise.

 La loi est en phase de rédaction, mais la partie lyonnaise est déjà écrite. La loi devrait passer devant un conseil de ministre qui devrait se dérouler lors de la deuxième quinzaine du mois de mars 2013. Le vote de l’assemblée devrait suivre au cours de l’été. En tout cas, le processus législatif devrait être terminé avant la fin de l’année 2013.

Mai cela ne veut pas dire qu’elle sera mise en application dans la foulée. Elle le sera très probablement en 2014, voire même plutôt en 2015 car il faudra que la nouvelle architecture territoriale soit aussi validée par des élections. L’idée est de la mettre en œuvre d’ici 2015 .

La loi amenant la création de l’Euro-Métropole lyonnaise se base sur l’article 72 alinéa 1 de la Constitution sur les collectivités à statut spécial. Il n’y aura pas de conseillers généraux pour l’Euro-Métropole, même si son statut sera équivalent ou proche de celui d’un département. Il s’agira d’une collectivité territoriale particulière.

 « Il faut parfois savoir transgresser »

On nous a accusé, moi et Gérard Collopmb d’aller trop vite sur cette affaire. Nous avons simplement donné notre position, mais parfois il faut transgresser, ce qui permet d’aller vite, fort et bien.

Les autres collectivités concernées, que ce soit Marseille ou Lille ne seront pas obligées d’adopter le modèle lyonnais. Je pense qu’il y aura autant de statuts que de métropoles concernées. Nous allons trouver notre propre voie. Nous sommes d’accord pour aller vite fort et loin.

Ce n’est pas parce que le modèle lyonnais est exportable qu’il sera exporté. On le voit bien à Marseille où le gouvernement a toutes les peines du monde à convaincre les élus de donner le jour à une telle métropole dans la cité phocéenne. C’est la raison pour laquelle quand nous avons rencontré le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, pour lui présenter notre projet, nous avons immédiatement obtenu son accord et son soutien.

 « Toutes les compétences transférées »

Ce que j’entends pour l’instant en retour, c’est que les habitants du Rhône sont plutôt satisfaits qu’on ait supprimé une couche de l’administration locale. Cela montre que nous ne sommes pas une amicale d’élus conservateurs adeptes du statu-quo.

En ce qui concerne les compétences, c’est simple : la loi transfère toutes les compétences du département à l’Euro-Métropole sur le territoire de cette dernière.

 « 45 000 allocataires du RSA : imaginez le choc culturel ! »

Imaginez le choc culturel que cela va provoquer à la Communauté urbaine qui va hériter de 45 000 allocataires du RSA ! Je n’ai aucun doute à cet égard : cela va changer à la fois la vie du département et le rôle de la communauté urbaine.

Le futur musée de la Confluence actuellement en construction sera transféré à l’Euro-Métropole. Son coût de fonctionnement sera de l’ordre de 20 millions d’euros. Nous avons des collections sensationnelles qui vont pouvoir être exposées. Ce sera un musée de la civilisation d’aujourd’hui, comme il en existe au Québec ou à Montréal, un musée compréhensible par tout le monde, à commencer par les jeunes.

 « Pas de problème de financement »

 Il n’y aura pas de problèmes de financement dans la mesure où la future Euro-Métropole percevra sur son territoire les mêmes impôts que touche actuellement le département et que nous mettrons en œuvre des synergies sources d’économies. Les simulations financières que nous menons montrent que les ressources seront les mêmes, selon un rapport entre l’Euro-Métropole et le futur département du Rhône reconfiguré, de 75 % d’un côté et de 25 % de l’autre.

Le Grand Lyon grossit mais, il n’y aura, à mon avis, pas de risque de sécession, toutes les communes et les cantons qui ne seront pas concernées par l’Euro-Métropole resteront dans le département du Rhône. Mais, bien sûr, rien n’empêchera demain des modifications territoriales.

Je fais le pari que la future métropole conservera les « Maisons du Rhône » qui sont importantes en matière sociale et sanitaire, les personnels sont très compétents,  ils font bien leur travail.

 Nous avons convenu avec Gérard Collomb qu’elles subsisteront, après leur transfert à l’Euro-Métropole.