Municipales 2026 : Jean-Michel Aulas fait son entrée en politique et rassemble au H7

Le lancement était attendu. Ce vendredi soir, dans le quartier de la Confluence, Jean-Michel Aulas a officiellement donné le coup d’envoi de sa campagne pour les élections municipales de mars 2026. L’ancien président de l’Olympique Lyonnais, figure majeure du paysage économique et sportif lyonnais, a réuni plus d’un millier de personnes au H7, symbole de l’innovation et de l’entrepreneuriat à Lyon.
Une entrée en politique sous le signe du collectif
La mise en scène a rappelé les grandes soirées sportives de l’OL : drapeaux distribués, badges floqués aux couleurs de son mouvement « Cœur lyonnais », ambiance festive et ferveur militante. Mais cette fois, ce n’est pas sur un terrain de football que Jean-Michel Aulas joue son avenir, mais sur celui de la politique locale.
Celui qui a dirigé pendant plus de trente ans le club lyonnais a choisi de se présenter comme « le candidat de la société civile », refusant l’étiquette des partis traditionnels, tout en officialisant son rapprochement avec la droite et le bloc central.
« Un territoire se construit avec toutes ses forces vives », a-t-il martelé, en référence à son ambition de bâtir un projet qui associe entrepreneurs, associations, collectivités et citoyens.
170 jours pour convaincre
Sur scène, l’ancien dirigeant s’est montré déterminé : « Il nous reste 170 jours pour convaincre ». Une phrase qui sonne comme un compte à rebours vers mars 2026. Le ton est donné : la campagne sera courte, intense, et placée sous le signe du terrain et de la proximité avec les Lyonnais.
Plutôt que d’inviter des figures politiques nationales, Jean-Michel Aulas a choisi de donner la parole à des habitants, venus témoigner de leur attachement à la ville et de leurs aspirations pour son avenir. Ce choix illustre sa volonté d’apparaître comme un rassembleur, attentif aux préoccupations locales, et non comme un candidat porté par les appareils partisans.
Une alliance stratégique avec la droite lyonnaise
Si Jean-Michel Aulas insiste sur son statut de candidat de la société civile, il n’avance pas seul. Il a d’ores et déjà officialisé son union avec la droite locale et le bloc central. Le symbole fort de la soirée fut d’ailleurs la présence de Pierre Oliver, maire LR du 2ᵉ arrondissement, qui a renoncé à briguer la mairie pour soutenir l’ancien patron de l’OL.
Cette alliance lui permet de consolider une base électorale solide, tout en cherchant à élargir son audience auprès d’un électorat déçu par les clivages traditionnels. Aulas veut jouer la carte du consensus, de la gestion et de l’efficacité, des thèmes qui résonnent particulièrement dans un contexte lyonnais où la politique municipale divise souvent.
Le choix du H7 : un symbole entrepreneurial
Le lieu choisi n’est pas anodin. En lançant sa campagne au H7, espace totem de la French Tech Lyonnaise, Jean-Michel Aulas envoie un signal fort au monde économique. Cet ancien hangar rénové au cœur de la Confluence est devenu en quelques années un hub de l’innovation, accueillant incubateurs, start-ups et acteurs de la transformation numérique.
En investissant ce lieu pour son premier grand rassemblement politique, l’ex-président de l’OL met en avant sa proximité avec l’écosystème entrepreneurial et son ambition de faire de Lyon une métropole toujours plus attractive et innovante.
Un outsider devenu favori potentiel ?
La candidature de Jean-Michel Aulas n’est pas anodine. Fort de sa notoriété et de son image de bâtisseur, il bénéficie d’un capital sympathie considérable, notamment auprès du monde économique et sportif. Mais la politique municipale ne se résume pas à la gestion d’un club ou d’une entreprise. Sa capacité à convaincre au-delà de son cercle de supporters reste l’une des grandes inconnues de cette campagne.
Il devra également composer avec les forces en présence : une majorité écologiste installée à l’Hôtel de Ville, des forces de gauche encore influentes, et des oppositions multiples qui chercheront à le pousser dans ses retranchements.
Lyon face à un tournant
L’entrée en politique de Jean-Michel Aulas illustre un tournant pour la vie municipale lyonnaise. En misant sur un profil issu de la société civile, une partie de la droite et du centre mise sur une alternative crédible, capable de rassembler au-delà des clivages.
Le lancement réussi au H7, devant un millier de personnes, marque en tout cas un premier succès d’image. Reste désormais à transformer l’essai dans une campagne qui s’annonce disputée, où l’expérience du dirigeant d’entreprise sera mise à l’épreuve de la politique locale.