Né à l’initiative de Bruno Bonnell, le salon Innorobo quitte la ville qui l’a vu naître et prospérer
Inutile de dire que la nouvelle a suscité agacement et volées de bois vert : Catherine Simon, directrice et seule actionnaire du salon Innorobo a décidé de lui faire quitter Lyon pour entamer un tour d’Europe. Et pour commencer en 2016 : Paris…
Décidément Bruno Bonnell, le charismatique patron lyonnais multiplie actuellement les déconvenues.
Il y a eu la déprogrammation de l’émission de M6 dont il est le héros, « The Apprentice » . Puis plus récemment et peut-être plus sérieusement, l’annonce par Catherine Simon, sa directrice, que la salon de la robotique Innorobo allait quitter Lyon qui l’a vu naître et prospérer pour entamer un tour d’Europe. Adieu la capitale des Gaules ?
C’est Bruno Bonnell en tant que président de Syrobo, la structure qui rassemble les entreprises françaises de la robotique qui au départ a eu l’idée de ce salon. Et ce n’est pas un mystère de dire qu’il n’apprécie pas ce départ.
Comme Lyon Mode City
Un départ qui n’est pas sans rappeler celui d’un autre grand salon, qui avait connu aussi une grande médiatisation, Lyon Mode City qui avait, lui aussi, mis le cap sur Paris pour ne jamais revenir.
La prochaine étape d’Innorobo émancipé, avant peut-être Berlin en 2017, est en effet Paris. L’édition 2016 d’Innorobo se déroulera en effet aux Docks, du 24 au 25 mai.
La décision de faire quitter Lyon à ce salon international (40 % d’exposants étrangers l’année dernière) provient de la directrice et unique propriétaire du salon, la Lyonnaise Catherine Simon, à travers sa société, Innoecho. Elle dirige dans le 8ème arrondissement la petite structure (quatre personnes) qui gère cette manifestation au budget (chiffre 2015) de 860 000 euros..
«Nous voulons changer régulièrement de lieu parce que nous souhaitons aller au plus près des professionnels, des entreprises et des décideurs européens. Nous voulons nous rapprocher de tous les acteurs majeurs de la filière. Une démarche qui nous a semblé nécessaire pour nous permettre de maintenir notre position de référent européen de la robotique », assure Catherine Simon.
« Je suis consciente que nous faisons des déçus »
Et d’ajouter : « nous avons la volonté d’enrichir les relations entre acteurs de l’écosystème mondial, de provoquer des discussions tant visionnaires que pragmatiques pour traduire le potentiel exceptionnel d’innovations des technologies robotiques. D’où notre nouveau slogan : « Innorobo, a Human Robotics Event »...
Et de lancer : « Je suis consciente que nous faisons des déçus. Mais ce que nous avons fait à Lyon a été génial et je suis très reconnaissante aux collectivités qui nous ont accompagnées. Mais si vous voulez rester numéro un, il est primordial d’être présent dans d’autres pays où les filières de la robotique industrielle et de service sont dynamiques. »
Si le salon avait réussi, en nombre d’exposants, à être véritablement international, ce n’était pas le cas en termes de visitorat. Le public international d’Innorobo n’a jamais dépassé les 10 %. En faisant tourner le salon dans de grandes capitales européennes, Catherine Simon espère booster ce dernier chiffre.
Les regrets exprimés à propos de ce départ proviennent aussi du fait que ce salon a été puissamment aidé à ses débuts par les collectivités : la Métropole et le Grand Lyon, notamment.
Le premier salon à bénéficier d’ « Expobooster »
Il faut savoir que ce salon a été le premier à bénéficier du dispositif « Expobooster » qui lui a permis pendant trois ans d’obtenir des tarifs de location extrêmement doux pour bénéficier de l’espace de congrès de la Cité internationale de Lyon. Un dispositif qui a joué son rôle de pépinière de salons pendant trois ans.
Le salon qui signera sa sixième édition à Paris n’avait pas d’engagements pour rester à Lyon au-delà.
D’ailleurs Catherine Simon n’exclut pas que le tour d’Europe qui démarrera l’année prochaine s’arrête aussi à Lyon. « Ce ne sera pas en 2016, ni en 2017, mais peut-être après… »
Reste que la directrice du salon a déjà contacté les plus grandes capitales d’Europe, comme Amsterdam ou Londres qui ont répondu favorablement et sont prêtes à dérouler le tapis rouge.
Seule certitude pour l’instant : le siège d’Innoecho, la société organisatrice restera à Lyon. Bien insuffisant pour mettre du baume au cœur de tous ceux qui ont accompagné ce salon pendant cinq ans….