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OL Land à Décines : Le dossier franchit un nouveau cap, mais le chemin vers le but, encore incertain

Le projet de Grand Stade de l’OL à Décines dans la banlieue Est de Lyon a franchi un nouveau cap en Conseil Communautaire, le lundi 29 novembre. Les élus du Grand Lyon ont donné acte à la concertation préalable de la révision du Plan Local d’Urbanisme qu’induit la construction de ce stade de 60 000 places. De nombreuses interrogations ont été levées, mais ce projet ne comporte pas moins de treize enquêtes publiques ! Gérard Collomb s’interroge sur la motivation de François Fillon qui n’a toujours pas paraphé la « déclaration d’intérêt public» sans laquelle le complexe sportif ne pourra voir le jour.

Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon a beau ironiser sur la centaine d’insectes « dont 48 protégés » situés sur le site du futur OL-Land, il ne néglige aucun détail risquant de faire capoter ce projet qui lui tient tant à cœur. Pour se mettre les organisations écologistes dans la poche, le Grand Lyon a ainsi successivement signé des chartes avec trois d’entre elles, concernant notamment les insectes et les oiseaux.

Il est vrai que le démarrage de ce projet de Grand Stade à Décines dans la banlieue Est de Lyon A été poussif. Les deux projets de révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU), condition sine qua non, se sont soldés par deux échecs juridiques.

La troisième tentative a été la bonne. La concertation préalable à la révision a été actée avec succès par les élus du Grand Lyon. Il est vrai que ce n’est pas un petit projet : il porte sur une superficie de cinquante hectares.

Trois réunions préalables ont eu lieu rassemblant un total de 1 150 personnes qui se sont affrontées : les positions étaient pour le moins contrastées entre partisans et opposants à ce dossier qui ne laisse personne tiède. Au total, sur l’ensemble de la procédure qui a permis au public de s’exprimer, le Grand Lyon a recensé avec les positions écrites, 2 537 avis favorables pour 1 108 défavorables. Ce qui ne devrait pas désarmer les opposants. Ils vont avoir encore du grain à moudre, sachant que treize enquêtes publiques vont être lancées (PLU, CNPN, loi sur l’eau, DUP…) !

Un autre frein pourrait également se situer à Matignon. François Fillon a depuis six mois sur son bureau le projet de « déclaration d’intérêt public » qu’il n’a toujours pas paraphé, ce qui a provoqué une petite pique de Gérard Collomb. Or, sans ce sésame, pas de Grand Stade.

Il est cependant peu probable que l’Etat qui, de son côté doit investir dans le projet 40 millions d’euros (*) joue la carte du pire, le Grand Stade de Lyon devant être un des maillons importants de l’Euro 2016 de Football.

La réussite de cette nouvelle phase tient aussi au fait qu’un certain nombre d’interrogations concernant ce Grand Stade ont pu être levées. En ce qui concerne l’un des points les plus épineux, l’accessibilité du site, « qui sera bien supérieure à celle de Gerland les soirs de match », assure Gérard Collomb. En effet, grâce à la multiplication des parkings relais (jusqu’à celui d’Eurexpo), les bureaux d’études ont réussi à acheminer (sur le papier) les 60 000 spectateurs en 2 heures. Le stade lui-même n’accueille qu’un parking de 7 000 places.

Quant aux impacts sur l’environnement, ils seront gérés en collaboration avec les associations de protection de la nature et un verdissement du secteur : « Nous supprimons 1 ha de verdure, mais nous en créons 1,20 ».

Enfin, pour finir, Gérard Collomb sort deux ultimes arguments. Les retombées économiques d’abord : « 50 millions d’euros générés par les emplois du projets OL Land, 69 millions sur vingt ans grâce aux différents taxes et 370 000 et 475 000 visiteurs à Lyon, grâce au stade et ses équipements annexes. »

Il tire enfin argument du beau parcours mené actuellement par le club de rugby lyonnais, le LOU, qui pourrait l’année prochaine monter dans le TOP 14. Une montée possible, lui aurait-on assuré à la Fédération de Rugby que si le Club bénéficiait d’un stade digne de l’élite, c’est-à-dire Gerland.

Bref, il escompte toujours inaugurer le stade le 8 décembre 2013…

(*) Avec les autres contributeurs que sont le Grand Lyon : 108 millions d’euros HT ; le Sytral : 34 millions d’euros et le Conseil Général : 4 millions d’euros.