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Onze millions de passagers à fin décembre à Lyon-Saint-Exupéry : décryptage du moteur du développement de l’aéroport

Après avoir franchi la barre des dix millions de passagers en 2017, la direction de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry a, à nouveau, débouché le champagne en cette fin d’année en atteignant un nouveau cap, celui des 11 millions. Explication de cette vive croissance : la conjoncture, bien sûr très favorable au transport aérien, mais aussi l’arrivée de Vinci aux commandes, suite à la privatisation. La filiale aéroportuaire du géant du BTP a le bras long…

Lorsque l’on commence à atteindre une taille respectable, les taux de croissance prennent très vite de l’altitude. Après avoir franchi en 2017 pour la première fois depuis sa création la barre des dix millions de passagers, l’aéroport lyonnais vient de franchir un nouveau cap, illustrant le dynamisme des compagnies qui y sont- installées, notamment les low cost, easy Jet en tête.

 Le transport aérien se porte bien, merci ! Il a connu l’année dernière en Europe une croissance de 6,1 %. Eh bien, l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry a fait encore mieux, ce qui lui a permis, in extremis avant le passage à l’année 2019, de franchir une nouvelle barre, celle des 11 millions.

Ce qui représente une croissance de plus de 25 % sur ces trois dernières années !

Premier long-courrier low-cost

 Le passage de ce nouveau cap s’explique par la croissance très rapide de nouvelles lignes l’année dernière : 27 nouvelles lignes au total ont lancées, avec 12 toutes nouvelles destinations reliées, à l’instar par exemple d’un long courrier avec XL Airways sur Pointe-à-Pitre.  Le premier long courrier low cost de Saint-Ex qui espère voir arriver cette année d’autres opérateurs de la même veine.

Au total, l’aéroport a pris une dimension européenne avec 128 lignes desservies en direct de Lyon, dont 7 long- courriers.

 Ainsi, six lignes vers des hubs majeurs bénéficient d’un accroissement important des fréquences hebdomadaires : Amsterdam (+ 5 fréquences), Dubaï (+ 2), Moscou (+ 7), Francfort (+ 7), Istanbul qui vient de se doter d’un méga-aéroport (+ 4). Ce qui, évidemment renforce fortement l’ouverture au monde au départ de Lyon, avec des connexions facilitées vers les autres continents ; ce qui constitue un gage d’arrivée de nouveaux touristes à Lyon ville classée au Patrimoine mondial de l’Unesco ou sur les pistes des stations alpines.

De plus gros avions

 Conséquence de cette croissance rapide, la flotte d’appareils évolue vers des capacités plus importantes. Ainsi, par exemple, easyJet a vu arriver deux A320 qui ont remplacé deux A 319, soit un gain de trente sièges supplémentaires ;  Air France sur ses dessertes régionales passe de modules de 50 sièges à 70/100 sièges ; la portugaise TAP opère désormais des Airbus contre des Embraer de moindre capacité…

 L’arrivée de Vinci a-t-elle dopé l’aéroport ?

 Faut-il voir dans cette vive croissance la conséquence de la privatisation de l’aéroport fin 2016, et l’arrivée de Vinci aux commandes ?

Ce n’est bien sûr pas la seule explication. Mais l’arrivée d’un expert du transport aérien qui gère déjà 46 aéroports dans le monde et entretient des relations avec pas moins de 250 compagnies aériennes a permis d’accentuer la croissance naturelle de l’aéroport. C’est plus facile d’attirer de nouvelles compagnies en période de vaches grasses que de vaches maigres.

 Depuis son rattachement au groupe Vinci fin 2016, Lyon profite d’une écoute plus attentive de ces compagnies aériennes, ce qui permet plus de développements.

 L’un des exemples les plus frappants l’année dernière a été l’implantation de la compagnie ibérique Volotea à Lyon-Saint Exupéry, compagnie déjà très présente à Nantes notamment, un aéroport du réseau Vinci Airports, par ailleurs lui aussi en fort développement. 

Mais cette croissance est aussi le fruit d’un travail collectif.

 On le sait, à Lyon, on sait jouer collectif, ce que souligne Tanguy Bertolus, le président du directoire d’Aéroports de Lyon, installé par Vinci : «  Ce résultat est la concrétisation du travail collaboratif réalisé avec les compagnies aériennes et l’ensemble des opérateurs de la plateforme de Lyon autour d’un objectif commun centré sur le passager. Mais c’est aussi dû à l’implication de nos partenaires institutionnels qui sont à nos côtés pour faire rayonner Lyon, le Département du Rhône et Auvergne-Rhône-Alpes à l’international ; ce qui nous aide à attirer de nouvelles lignes pour répondre au besoin d’accessibilité de notre territoire et développer son attractivité. »

 Question, désormais, à l’aube de cette année 2019 : combien de nouvelles destinations affichera l’aéroport d’ici la fin de l’année. ? En espérant qu’il s’agira aussi de long-courriers qui manquent encore cruellement, notamment vers New-York ou la Chine pour lesquels la plateforme aéroportuaire a désormais la taille critique…