Toute l’actualité Lyon Entreprises

Porcher, Ruget, Chep : l’industrie toujours à la peine

La reprise ne concerne assurément pas encore l’industrie. De nouveaux plans sociaux ont été annoncés depuis le début de la semaine dans des PME de le région Rhône-Alpes.

Entreprise emblématique du Nord-Isère, spécialisée pourtant dans un secteur en vogue, le textile technique, Porcher Industries a  présenté mardi 8 septembre un plan social qui prévoit la suppression de près de 200 postes, dont une centaine concernant la production ; et ce principalement dans les trois sites du groupe, tous basés dans le Nord-Isère : Badinières (tissage), Chavanoz (bâtiments et industrie) et La Tour-du-Pin (sous le nom de NCV Industries). Une réunion s’est tenue à la maison des entreprises de Villefontaine, entre Robert Porcher, sa direction et les représentants des employés des différents sites pour annoncer la mauvaise nouvelle.
A la suite de la reprise de l’entreprise par Robert Porcher, 81 ans, à la place de son fils Philippe, les syndicats espéraient que le plan social ne serait pas aussi lourd que prévu par la précédente équipe qui avait alors envisagé 268 suppressions d’emplois. Ce qui est le cas, mais le plan social reste très lourd.
Les suppressions de postes seraient de plus de 60 à Badinières, d’environ 90 à Chavanoz et de près de 40 à La Tour-du-Pin.
Dans le département voisin du Rhône, la direction de l’important groupe de sous-traitance industrielle Ruget  (850 emplois) dont le siège est basé  à Chaponost et qui possède un site à Montagny a annoncé dans le même temps un projet de suppression d’une centaine d’emplois au sein de plusieurs  de ses filiales.
Le site de Chaponost, spécialisé dans la découpe de pièces mécaniques et la peinture et placé en procédure de sauvegarde pour six mois depuis le mois de mai 2009, pourrait perdre jusqu’à 75 postes. Le solde des suppressions envisagées concernerait  la filiale Tigre dont le siège est basé à Dagneux dans l’Ain, œuvrant dans les domaines de la tôlerie, de la découpe de pièces et de la peinture.
Enfin, dans le Rhône toujours, c’est une fermeture pure et simple qui se profile pour une société de Loire-sur-Rhône : Chep.  L’annonce est désormais officielle,  comme deux autres sites Chep en France, celui de Loire-sur-Rhône fermera fin septembre, début octobre. Les 35 employés partiront avec 2 000 euros bruts par année d’ancienneté. L’annonce du plan social, en mai, avait été accueillie par quinze jours de grève avant les négociations. L’entreprise Chep France, spécialisée dans la location et la gestion de palettes, prévoit de supprimer un total de 122 postes avec la fermeture de trois sites (Villeneuve-le-Comte en Seine-et-Marne, Loire-sur-Rhône et Neuville-aux-Bois dans le Loiret. Leur charge va être confiée à des sous-traitants. Seul le site de Templemars (Nord) restera géré en propre par Chep France.
« Les sites concernés, gérés en propre, ont des coûts trop élevés et sont mal situés géographiquement par rapport à nos clients », explique la direction de Chep pour motiver cette décision.
Ces trois plans sociaux annoncés ne doivent pas cacher le flot constant de petites suppressions d’emplois constatées dans l’industrie depuis le début de la crise, mais n’apparaissant pas au grand jour. Selon Euler Hermes SFAC, les hausses de défaillances d’entreprises devraient s’établir en hausse de 35 % cette année en France, « avec une accélération significative dans l’industrie ». Rappelons qu’à fin juin, le recul de la production industrielle s’affichait dans l’Hexagone  en retrait de 12,8 % sur un an. Un recul historique depuis 1945. Et ce n’est pas la hausse de 0,1 % en juillet que vient d’annoncer l’Insee qui va grandement améliorer la situation. Celle-ci est simplement stabilisée.