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Sanofi investit 2,5 millions d’euros dans Novadiscovery, la start-up lyonnaise qui peut faciliter les essais cliniques du SARS-CoV-2

En retard par rapport aux autres Big Pharmas pour la mise au point d’un vaccin contre le Covid-19, Sanofi observe toutes les aides dont elle pourrait bénéficier pour accélérer la cadence et lorgne notamment comme beaucoup de ses consœurs en direction des start-up.

La société pharmaceutique française a ainsi sorti du lot, parmi les nombreuses start-up travaillant sur les coronavirus et plus spécifiquement le SARS-CoV-2, une biotech lyonnaise : Novadiscovery.

Celle-ci est une des rares à travailler sur la recherche dite “in silico” : sachant qu’une molécule sur 10 000 sur lesquelles travaillent les chercheurs aboutit, elle développe une technologie unique qui consiste à “ prédire à l’avance l’efficacité des médicaments et à optimiser le développement d’essais cliniques.” Rien que cela !

Une plateforme de simulation baptisé Jinko

Dirigée par François-Henri Boissel, pour ce faire, la start-up lyonnaise s’appuie sur une plateforme de simulation baptisée Jinko.

Il s’agit d’une simulation numérique mise en œuvre lors du lancement d’essais cliniques conventionnels.

Ce qui permet aux industriels de la santé “ de prendre de meilleures décisions d’allocation de leurs ressources et d’établir la preuve de la pertinence d’un médicament en amont des étapes traditionnelles”, explique François-Henri Boissel.

Ce dernier s’est associé à son père pour lancer la start-up, un ancien professeur de pharmacologie clinique à l’Université Claude Bernard de Lyon et responsable scientique à l’Inserm.

“Grâce aux modèles mathématiques et à la simulation par ordinateur, nous sommes capables d’évaluer l’efficacité des traitements ou de prédire les résultats d’études cliniques”.

2,5 millions d’euros

Ce qui constitue une vraie petite révolution qui a amené Sanofi à investir 2,5 millions d’euros dans la biotech lyonnaise. Il y a un peu plus d’un an, en janvier 2020, celle-ci avait déjà levé 5 millions d’euros auprès de Debiopharm Innovation Fund, un fonds suisse.

A quoi vont servir les 2,5 millions d’euros injectés par Sanofi dans Novadiscovery ?

Faciliter l’expansion de Novadiscovery aux Etats-Unis

D’abord, explique l’entreprise, “il s’agit de faciliter l’expansion de Novadiscovery aux Etats-Unis”.

Mais encore et surtout, “de développer un modèle du virus SARS-CoV2” ; et ce, “afin de s’attaquer aux nouvelles souches et mutations du virus.”

Chez Sanofi, on est persuadé que Novadiscovery “a le potentiel de supprimer les retards dans l’apport de traitements indispensables aux patients Covid-19”. C’est ce que pense en tout cas Olivier Bogillot, le président de Sanofi France qui fait confiance à la technologie de Novadiscovery.

L’accord conclut entre les deux sociétés prévoit d’ailleurs qu’Isabelle Vitali, la responsable monde de l’innovation numérique chez Sanofi depuis novembre 2020, rejoindra le conseil d’administration de Novadiscovery.

Cet accord illustre de surcroît la numérisation grandissante de la sphère pharmaceutique, à l’instar des autres secteurs de l’économie.

Bref, tout laisse à penser qu’un pépite à mi-chemin entre la pharmacie et le numérique est née. On devrait encore entendre parler d’elle à l’avenir…