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Siparex a su surfer en 2011 sur la sortie de crise et voit 2012 se profiler sans angoisse

L’argent est le nerf de l’économie, d’autant plus s’il concerne les PME non cotées qui ne sont pas les mieux armées pour se doter de ressources financières. D’où l’importance d’une société de capital-investissement comme le groupe lyonnais Siparex qui joue un rôle non négligeable dans le capital de 225 PME de Rhône-Alpes et de l’ensemble du territoire.

Si avec la crise de la dette, le deuxième semestre 2011 a été compliqué à gérer, la première partie de l’année 2011 a permis à Siparex d’entrer dans le capital de nombreuses PME. Surfant sur la tendance générale du moment, Siparex a ainsi pu procéder l’année dernière à 85 millions d’euros d’investissement, soit une hausse de 25 %.

Mais aussi, précise Bertrand Rambaud, le président de Siparex, « cet épisode s’est également révélé très favorable pour les désengagements ». Le niveau des cessions, en l’occurrence a été très élevé. Siparex a cédé tout ou partie du capital d’un certain nombre de PME qu’il avait accompagnées, et ce pour une somme, là aussi record de 160 millions d’euros, en hausse de 44 %. Et ce, pour le plus grand bonheur des actionnaires de Siparex qui vont bénéficier d’une partie des fruits d’une plus-value de 79 millions d’euros, en hausse significative, de 43 %.

Le multiple moyen de cession a été de 2 : cela signifie que les actions acquises par Siparex ont été revendues le double de leur prix d’achat. En moyenne, bien sûr, chaque entreprise étant un cas spécifique.

Société privée, Siparex ne peut se développer qu’avec l’aide de souscripteurs privés, eux aussi. L’année 2011 à cet égard était cruciale pour la société de capital-investissement. Son très important fonds Siparex Midcap 1, dédié aux PME de moins de 40 millions d’euros était épuisé. La société lyonnaise était donc contrainte de lancer un nouveau fonds-Siparex Midcap II-avec un objectif ambitieux de collecte : 120 millions d’euros.

Sans être extra-lucide, Bertrand Rambaud avait choisi le bon timing, le premier closing (la première clôture de l’opération, fixée à 100 millions d’euros) avait été programmée le 27 juillet, juste au moment où la crise de la dette commençait à faire ses ravages. Il est donc passé entre les gouttes.

Les souscripteurs ont été divers et variés. « Nous avons été à nouveau accompagnés par Des compagnies d’assurances, nous en sommes ravis », se félicite d’abord Bertrand Rambaud.

Le fonds Midcap 2 a aussi bénéficié d’un sérieux coup de pouce de Predica , filiale du Crédit Agricole, mais aussi de la Banque verte elle-même, partenaire de longue date de Siparex. Grâce à la caisse Centre-Est comme chef de file, cette dernière a mis, avec différentes autres caisses, près de 40 millions d’euros au pot. «Nous prouvons que même dans la conjoncture actuelle, des sociétés financières peuvent fort bien collaborer étroitement», se félicite le président de Siparex.

A noter enfin la présence dans ce fonds des « family offices », ces structures qui gérent les fortunes de chefs d’entreprise ou de grandes familles qui représentent 25 % de la souscription.

En cette période où les ressources financières tendent à se raréfier, l’investissement des PME non cotées va constituer un des thèmes majeurs de cette année. C’est la raison pour laquelle la Région Rhône-Alpes a décidé de lancer un « Fonds Régional d’Investissement » (FRI) à destination des plus fragiles : après appel d’offres, c’est Siparex qui a été choisie pour le piloter.  

Selon Bertrand Rambaud, ce nouveau fonds semble bien parti : « Doté d’une équipe de deux personnes, il est opérationnel depuis le 1er janvier. La deuxième tranche de 15 millions a été entièrement souscrite et il est désormais doté de 30 millions d’euros : sans attendre, nous avons déjà quatre dossiers de PME dans les tuyaux. »

Même si 2012 ne s’annonce pas aussi flamboyant que 2011 pour Siparex, son président reste optimiste : « C’est vrai, nous naviguons pour l’instant à vue, mais les très nombreux chefs d’entreprises que nous accompagnons n’envisagent pas un instant de fermer le robinet. Ils ont pour la plupart des projets d’investissement ou de développement à l’international. Et apparaissent très déconnectés du climat anxiogène que l’on ressent au niveau politique… »

Reste qu’il est peu probable que la société lyonnaise renouvelle ses records de cessions de 2011.

Photo (DR) : Bertrand Rambaud, le président de la société de capitalinvestissement lyonnaise, Siparex.