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Six villes desservies à partir de la gare de Lyon-Saint Exupéry : imitant l’aérien, la SNCF lance son offre low-cost

La SNCF a bien besoin de redorer son image en matière de tarifs, particulièrement ceux du TGV. Son offre low-cost arrive à cet égard à point nommé. La Dame du fer a lancé le 2 avril sa nouvelle offre low-cost à partir de la gare ferroviaire de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, à raison de trois aller-et-retour/jour, en semaine ; et de huit le week-end. Le public suivra-t-il ? Partir de gares situées hors des centres-villes nécessite des frais supplémentaires qui peuvent contrebalancer les tarifs bas.

Très belle cathédrale des temps modernes signée de l’architecte espagnol Santiago Calatrava, la gare ferroviaire de Lyon-Saint Exupéry ne connaît pas la cohue de celle de Part-Dieu à Lyon, loin s’en faut ! Il arrive souvent, au cours de la journée, que les quais soient déserts.

 La SNCF pouvait donc dans cette gare surdimensionnée pour son actuel trafic, rajouter sans difficulté de nouveaux trains. Ce qu’elle vient de faire en lançant, depuis le 2 avril, sa nouvelle offre low-cost, baptisée « Ouigo ».

 Depuis cette date, les trains Ouigo, desservent la gare de l’aéroport Lyon-Saint Exupéry à raison de trois allers-retours, chaque jour, en semaine et de huit allers-retours le week-end.

 Ce nouveau service ferroviaire à grande vitesse et à bas coût permet ainsi, au départ de la plateforme aéroportuaire rhônalpine, d’accéder, au sud, à la gare TGV d’Avignon, à celle d’Aix en Provence et à Marseille (deux allers-retours quotidiens en semaine et trois allers-retours le week-end), à Nîmes et Montpellier (un aller-retour quotidien) ; ainsi, au nord, à Marne-la-Vallée- Chessy qui chacun le sait, dessert EuroDisney (via trois allers-retours quotidiens, sept jours sur sept).

 Vingt-quatre destinations désormais

 Ces nouvelles destinations desservies à partir de Lyon-Saint Exupéry portent désormais à vingt-quatre par jour, les arrêts de train dans cette gare, permettant aux passagers de se rendre dans trente-quatre villes dont Marseille, Valence, Avignon, Macon, Turin et enfin Paris desservie par douze allers-retours quotidiens, aéroport Roissy-CDG inclus.

 Evidemment, cette offre ferroviaire lowcost satisfait Phlippe Bernand, président du directoire de Lyon-Saint Exupéry pour qui « cette nouvelle offre renforce l’attractivité de la plateforme multimodale pour le Grand Est lyonnais et contribuera à la croissance des connexions Air/Fer sur l’aéroport Lyon-Saint Exupéry. »

 Reste que l’on peut se poser une question : cette nouvelle offre qu’il faut prendre loin des centre-villes et qui suppose donc des coûts supplémentaires d’acheminement séduira-t-elle la clientèle ciblée ?

 Pas de voiture-bar, un seul bagage…

 D’autant qu’il s’agit véritablement d’une offre low-cost. A cet égard on ne peut reprocher à la Dame du fer de ne pas jouer carte sur table sur son site Internet : « Pour que cela soit moins cher, il faut plus de monde à bord. Alors il n’y a pas de voiture-bar, et vous n’avez le droit qu’à un seul bagage. Il faut aussi arriver plus tôt à l’embarquement, parce que plus de gens qui montent dans un train, ça prend plus de temps. Pour que cela soit moins cher, mais aussi, parce que tout le monde n’habite pas le centre de Paris ou de Lyon, nous utilisons des gares périphériques, comme Marne-la-Vallée ou Lyon-Saint Exupéry. »

 Des billets de 10 à 85 euros

Un seul bagage, pas de voiture bar, une présentation sur le quai trente minutes avant le départ du train, une partie de la clientèle est sans doute apte à passer outre… Mais côté surcoût ? L’aller et retour avec le tramtrain RhôneExpress revient à 24,50 euros (sur Internet), le taxi, nettement plus et garer sa voiture plusieurs jours ou une semaine revient facilement aussi cher que le trajet en train : de 10 euros pour le tarif de base (400 000 places seulement chaque année)…à 85 euros, le tarif maximum plafonné.

 Reste que l’on peut se faire déposer par des amis ou des proches, sans doute la solution qui sera le plus souvent choisie. Bref, payer moins cher, à la SNCF implique quelques solides contraintes.

 Pour la SNCF c’est en en revanche tout bénéfice. Avec cette offre low-cost, elle peut espérer atténuer quelque peu son image ternie epuis quelques années, en termes de prix des billets et notamment ceux des TGV. A condition, bien sûr, que ce nouveau service lancé à partir de l’aéroport rhônalpin réussisse son décollage…

 Photo (DR)-Le wagon du TGV Ouigo : plus proche du TER que du TGV classique.