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Son cours de Bourse s’envole : succès de la biotech lyonnaise Theranexus  dans la lutte contre la maladie de Parkinson

Actuellement dans le cadre du la crise sanitaire, malgré la Bourse en berne, les actions des sociétés biotech ont tendance à réaliser de belles performances.

C’est le cas de la biotech lyonnaise Theranexus qui a vu son cours bondir pour s’afficher en hausse de 167 % depuis le 1er janvier à 7,7 euros.

Le mercredi 1er avril, son cours a bondi de près de…477 % !

La raison ? L’annonce que, pour la première fois, un traitement expérimental se révèlait efficace pour réduire la somnolence diurne excessive, un symptôme fréquent et particulièrement invalidant de la maladie de Parkinson.

Et ce, grâce à traitement mis au point par la société de biotechnologie lyonnaise, qui a conçu le THN102 en combinant deux molécules existantes.

Dans le domaine de la recherche pharmaceutique, il faut bien en avoir conscience, l’échec est la norme : près de 9 projets sur 10 ne parviennent pas au terme des essais ! Mais en cas de réussite, le jackpot n’est pas loin.
La société affiche désormais 50 millions d’euros de capitalisation boursière.

Au moins un tiers des personnes atteintes de la maladie de Parkinson sont sujets à des épisodes de somnolence diurne excessive (SDE), soit 2 millions de personnes rien que sur les principaux marchés, Etats-Unis et Europe.

C’est un symptôme distinct, moins connu du grand public que les problèmes moteurs associés à la maladie, mais très handicapant.

La somnolence apparaît en général durant des moments d’inactivité (ou d’activité réduite), tels que des moments de lecture ou devant la télévision, mais peut aussi apparaître au volant, lors de la conduite dans des moments d’immobilisation dans un embouteillage, et témoigne de « l’incapacité à rester dans un état de veille et d’alerte durant les heures d’éveil », décrit l’association de patients France Parkinson.

De plus, les épisodes de somnolence peuvent être aggravés par les médicaments dopaminergiques justement utilisés pour les effets kinesthésiques de la maladie – obligeant les praticiens à privilégier une manifestation de la maladie au risque d’en aggraver une autre.

La fréquence des SDE s’accroît à mesure que la maladie progresse, et devient une cause de placement de certains patients en institution spécialisée.

« Une avancée majeure »

L’annonce de Theranexus constitue donc « une avancée majeure pour prendre en charge ce symptôme invalidant : il touche 40 % des patients », indique le professeur Jean-Christophe Corvol de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière et de l’Institut du Cerveau, investigateur principal de l’étude.

Le spécialiste redoute en effet qu’avec le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de personnes âgées, le nombre de patients touchés par la maladie de Parkinson ne cesse d’augmenter.

Or le symptôme de somnolence diurne excessive « est particulièrement invalidant et constitue un des premiers facteurs de risque accidentogène avec des fortes conséquences médico-économiques » , souligne-t-il.

Or, selon, le professeur Corvol, il n’existait jusqu’à présent «  aucun traitement approuvé ».

Pour lutter contre la SDE, Theranexus a conçu un nouveau traitement à partir de deux molécules connues, le modafinil (un psychostimulant) et le flécaïnide (habituellement employée pour supprimer certains troubles du rythme cardiaque mais repositionnée ici pour son action sur les cellules du cerveau appelées cellules gliales, qui favorisent la transmission des influx nerveux entre les neurones).

Une combinaison due deux molécules connues

Une combinaison de deux molécules connues qui a l’avantage d’être brevetable, tout en réduisant le coût et les risques du développement initial puisque l’innocuité a déjà été établie.

« THN102 est à notre connaissance le seul traitement ayant démontré son efficacité dans le cadre d’un développement pharmaceutique dans cette indication, qui affecte environ 2 millions de patients sur les principaux marchés. L’objectif pour Theranexus est maintenant de s’associer à un partenaire industriel pour la poursuite du développement de THN102. Enfin, au-delà de la valeur apportée par ce succès de phase 2 pour le THN102, cette nouvelle étape représente également une validation majeure de l’approche thérapeutique de Theranexus et de son potentiel d’efficacité chez les patients », se félicite Franck Mouthon, le Pdg de Theranexus.

La firme cherche également à démontrer l’efficacité de ce même traitement dans la narcolepsie.

Fondée en 2013, Theranexus est issue du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) : elle est spécialisée dans la lutte contre les maladies neurologiques.