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Standard&Poor’s porte un regard « positif » sur les finances de la municipalité lyonnaise

Lors de la discussion, lundi 15 novembre, sur les orientations budgétaires 2011 de la Ville de Lyon, Gérard Collomb a pu arborer une amélioration de la note portée par l’agence de notation Standard&Poor’s sur les finances municipales dont les deux A passent de « stable » à « positif ». Le budget 2011 verra la dette diminuer et les investissements progresser. L’explication tient à une gestion serrée, mais aussi au dynamisme économique, démographique et immobilier de la capitale des Gaules.

Depuis la crise des subprimes, les agences de notation sont regardées avec plus de méfiance qu’auparavant. Il n’empêche : Gérard Collomb s’est ostensiblement félicité de l’amélioration de la note attribuée à ses finances par l’agence de notation Standard&Poor’s. Rien de spectaculaire, mais tout de même un satisfecit. La célèbre agence américaine a en effet révisé de « stable » à « positive » la perspective associée à la note « AA » possédée par la ville de Lyon. Sachant qu’il y a encore du chemin à parcourir, en l’occurrence deux échelons supplémentaires, pour parvenir au nirvana de la notation financière, le fameux triple A.

Ce qui a sonné agréablement aux oreilles de Gérard Collomb, ce sont les commentaires de l’agence qui évoque « les bonnes performances financières de la Ville de Lyon, ses marges de manœuvre budgétaires significatives, ainsi que la qualité de sa gestion financière et de son pilotage budgétaire… » De quoi boire du petit lait.

Même si « la note tient également compte de la réduction tendancielle de la capacité d’autofinancement de la Ville, essentiellement due à l’atonie de ses recettes et à la montée en puissance de son programme d’investissement, ce qui devrait se traduire par un recours modéré à l’endettement d’ici à la fin du mandat… »

Un trophée que le premier magistrat lyonnais a arboré ostensiblement à l’occasion de la discussion sur les orientations budgétaires 2011 lors du conseil municipal du lundi 15 novembre, en espérant atténuer les critiques de son opposition.

Les orientations du budget 2011 illustrent point par point l’analyse de Standard&Poor’s.

Certes, ce n’est pas une surprise, la Ville de Lyon va perdre sur son budget 5 à 6 millions d’euros sur la dotation budgétaire de l’Etat gelée pendant trois ans. De quoi écorner les 15 millions d’euros de recettes nouvelles obtenues par les augmentations d’impôts de 2010.

Malgré tout, les marges de manœuvres devraient être préservées. Grâce à une gestion prudente et des dépenses de personnel maîtrisées, l’épargne brute générée par le budget devrait être supérieure à celle de 2009. La dette va en outre diminuer, passant de 434 à 410 millions d’euros, permettant à la capacité de désendettement de la Ville de s’améliorer car elle passera de 9,4 ans en 2008 à 4,8 ans en 2011. Elle devrait cependant remonter ensuite.

Les recettes propres à la Ville vont en effet continuer à augmenter. Lyon bénéficie d’un important dynamisme immobilier qui va permettre d’engranger 7 millions d’euros de droits de mutation en sus. La taxe d’habitation et la taxe foncière rapporteront respectivement 3 % et 3,5 % de plus.

Ces ressources supplémentaires permettront à la municipalité qui a promis tout au long de son mandat d’investir 600 millions d’euros, de respecter son plan de marche. La Ville a prévu en 2011 un budget d’investissement un peu plus important qu’en 2010, avec 110 millions d’euros. Parmi les investissements les plus lourds : la superbe Halle d’athlétisme de la Duchère qui permettra aux sportifs de haut niveau et aux autres de s’entraîner dans toutes les conditions climatiques (23 millions d’euros). La première tranche de la piscine du Rhône coûtera, elle, 15 millions d’euros. S’ajouteront en 2011 les nouveaux aménagements de la place Bellecour, le parc Sergent Blandan, l’opération Mermoz Nord…

Contrairement à d’autres municipalités moins bien loties, le dynamisme économique, démographique et immobilier de la capitale des Gaules lui permet cette année encore de supporter le cap de la rigueur budgétaire.

Illustration : La Halle d’athlétisme de la Duchère qui permettra aux sportifs de haut niveau de s’entraîner la mauvaise saison, ouvrira ses portes en 2012. Un investissement de 23 millions d’euros.