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Trente emplois créés : Solvay inaugure à Lyon une unité de récupération des terres rares

Leurs cours avait flambé. Ils restent encore élevés, même s’ils se sont quelque peu assagis : le monde est en manque de terres rares, indispensables à l’industrie high tech. C’est la raison pour laquelle Rhodia ouvre une unité de récupération et de séparation des cinq terres rares présentes dans les lampes basse consommation. Des terres rares qui seront réinjectée dans cette même industrie des lampes basse consommation. Trente emplois à la clef et une expertise…rare.

En cette période riche en plans sociaux ou en tentatives de reconversion douloureuses de sites, la création de nouvelles unités de fabrication est suffisamment rare pour être remarquée. Ainsi, Rhodia, désormais intégrée au Belge Solvay inaugurera le 27 septembre prochain à Saint-Fons, près de Lyon, une unité de récupération et de séparation de terres rares qui sera installée au sein du site chimique déjà possédé par Solvay dans l’est lyonnais.

 Derrière l’enjeu économique et social, se situe également un enjeu stratégique. Plus grand producteur au monde de terres rares, la Chine est accusée de ne pas jouer le jeu du marché et de conserver celles-ci pour sa propre industrie.

 Or, il faut savoir que ces terres rares, du fait de leurs propriétés très spécifiques sont utilisées dans de nombreux produits hig tech : téléviseurs, ordinateurs, smartphone, mais aussi lampes à basse consommation.

 Ce sont ces dernières que traitera la future unité Rhodia de Saint-Fons. Un accord a été passé par le groupe avec la société « Recylum » qui collecte dans toute la France les lampes basses consommations usagées. Celles-ci étaient jusqu’à présent collectées et triées. Elles étaient valorisées pour leur verre, les métaux, le plastique et le mercure qu’elles contenaient, mais pas pour leurs terres rares qui partaient à la décharge. Et ce, alors que l’industrie européenne en manque cruellement.

 A partir du 27 septembre, ces lampes basse consommation pourront enfin connaître une revalorisation complète : les poudres luminophores contiennent cinq types de terres rares dont le lanthane.

 Grâce à un procédé mis au point par Rhodia, elles seront recyclées, et ce en deux temps. En subissant à Lyon un premier traitement dont la phase finale se déroulera dans une autre unité du groupe, plus petite, à la Rochelle. Cette dernière possède un savoir-faire unique en matière de séparation des terres rares.

 Cette nouvelle unité, ainsi que que celle de la Rochelle créeront à terme une trentaine de nouveaux emplois.

 Ces terres rares extraites des lampes ne seront pas utilisées pour d’autres usages, mais seront réinjectées à nouveau dans l’industrie des lampes à basse consommation, créant un cycle à la fois complet et vertueux.

 Le lancement de cette unité constitue un nouveau débouché pour Rhodia qui est devenu l’un des plus importants acteurs au monde en matière de terres rares avec 500 millions de chiffre d’affaires et près de mille salariés dispersés dans six sites (en Europe, au Japon, en Chine et aux USA) dans ce seul domaine, en incluant la dernière en date à Lyon.

 Rhodia produit ainsi 30 % des terres rares destinées aux pots catalytiques des voitures : leur présence est indispensable pour permettre aux filtres à particules de réduire de plus de 90 % les particules fines tant décriées actuellement.

 On les trouve également dans le polissage de haut précision permettant la fabrication d’écrans tactiles, tel l’iPad ou de smartphones, etc..

 On retrouve enfin ces mêmes terres rares dans les systèmes d’éclairage, telles les lampes basse consommation, donc, mais aussi les téléviseurs de nouvelle génération.

 Un créneau stratégique donc, à haute valeur ajoutée et offrant de belles marges pour Rhodia qui entend bien continuer à se développer sur ce marché qui croît actuellement au rythme de 6 % l’an.