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Un succès : deux ingénieurs lyonnais mettent au point un antivol connecté pour smartphone

En France, un téléphone portable est volé toutes les 45 secondes. Pour remédier à cette forme de délinquance grandissante, deux ingénieurs lyonnais, Brahim et Mehdi Hannaizi, un père et son fils, ont développé  un antivol dissuasif. Baptisé « Rakwin ». Il se présente sous la forme d’un porte-clefs connecté, à porter sur soi ou dans un sac à main. Via une liaison Bluetooth, il verrouille les fonctionnalités du téléphone si celui-ci s’éloigne à plus de 10 ou 15 mètres, le rendant inutilisable pour le voleur, mais pas seulement…

Compagnon au quotidien, un smartphone recèle aujourd’hui une dimension à la fois personnelle et professionnelle. D’où le traumatisme et les forts désagréments générés par le vol de son smartphone. Or, actuellement, il s’en produit en France, un toutes les…45 secondes.

Comment s’en prémunir ? Telle est la question que se sont posés deux ingénieurs lyonnais, tous deux diplômés de l’Insa de Lyon, Brahim, 61 ans et Mehdi Hannaizi, 30 ans,  : un père et son fils qui ont créé leur entreprise familiale : HB EMTEC, basée à Vénissieux.

Une entreprise de quatre personnes qui a vu le jour en 2005 et axée sur le développement Web et d’applications, la sécurité informatique… 

« L’antivol Rakwin est un peu la quintessence de ce que nous savons faire », explique Mehdi Hannaizi, le directeur général de la société.

L’antivol connecté Rakwin a la forme d’un porte-clés.

Il s’agit d’un équipement avant tout dissuasif, pour quiconque serait tenté de subtiliser un smartphone à son possesseur.

Connecté en Bluetooth, avec un protocole basse consommation d’énergie, il est facilement transportable : son utilisateur peut le prendre avec lui, le mettre dans un sac ou une poche par exemple.

Grâce à sa connectivité, l’antivol Rawkin peut détecter à quelle distance se situe le smartphone. Si celui-ci est à plus de dix ou quinze mètres de l’antivol,  ce dernier va verrouiller toutes les fonctionnalités de l’appareil.
La première étape se traduit d’abord par le blocage de l’accessibilité au smartphone.

Une alarme « terrifiante »

Deuxième étape : non seulement l’antivol Rawkin rend inutilisable l’appareil pour le voleur, mais il déclenche dans le même temps une alarme « terrifiante » sur le smartphone lui-même.

Cette alarme se traduit par une succession de cris d’effroi dignes d’un film d’horreur, accompagnés d’une musique aux accents diaboliques qu’il est absolument impossible de stopper.

L’objectif est que, instinctivement le voleur, repéré de la sorte, abandonne le smartphone qu’il a dérobé pour ne pas être interpellé.

Seul le vrai propriétaire du smartphone a le pouvoir de stopper l’alarme et de réactiver les fonctionnalités. Il lui faut ainsi entrer son code PIN pour réactiver l’accès à son appareil.

Après les particuliers, les deux ingénieurs visent la clientèle des entreprises. « Nous pensons aux assureurs, et notamment aux assureurs de smartphones ou les entreprises dotées d’une importante flotte de smartphone », précise le directeur général de HB EMTEC. Des contacts ont déjà été pris avec la Société Générale et avec l’assureur Allianz, intéressés.

La commercialisation de l’antivol connecté Rawkin a en tout cas démarré rapidement   à la mi-mars avec la production d’un premier lot de mille antivols pour commencer, tous vendus. Rakwin les commercialise au prix de 14,99 euros. « Il n’y a ni abonnement, ni exploitation des données du client », précise Mehdi Hannaizi.

Après Androïd, les deux ingénieurs travaillent sur une application  IOS pour les i-Phone.

Objectif  2019 : de 50 000 à 100 000 antivols connectés

Ils travaillent également sur de nouvelles fonctionnalités. « Nous n’avons déposé qu’un brevet au niveau français, mais nous comptons maintenir notre avance en développant de nouvelles fonctionnalités. » Et ils sont grandement aidés en ce ce sens par la communauté d’utilisateurs particulièrement active qu’ils ont suscitée.

Une deuxième production d’un millier d’antivols est arrivée cette semaine de Chine où ils sont fabriqués. Mehdi Hannaizi escompte en vendre entre 50 000 et 100 000 d’ici la fin de cette année…

Il n’en revient pas encore : « Lorsque j’ai eu cette idée d’antivol connecté, je me suis dit que quelqu’un d’autre dans le monde au moins, avait eu aussi eu cette idée toute simple : eh bien non, nous avons été les premiers ! »

Il leur faut désormais le rester…