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Une « Alliance » positive pour les entreprises : les seize Ecoles d’ingénieurs de Lyon et de Saint-Etienne font enfin équipe commune

Si elle n’a pas pas encore le feu vert du ministère, l’Initiative d’excellence (Idex) à laquelle l’Université de Lyon a posé sa candidature a déjà une retombée positive. Elle a provoqué le regroupement au sein d’une « Alliance » des seize Ecoles d’ingénieurs publiques et privées de Lyon et de St-Etienne. Avec de probables retombées positives à la clef pour les entreprises.

Surprenant. Il était plus facile jusqu’à présent pour les futurs ingénieurs d’effectuer un stage au bout du monde qu’avec l’Ecole d’ingénieurs située juste à côté de la leur !

Une bonne raison à cela : les seize Ecoles d’ingénieurs de Lyon et de Saint-Etienne privées et publiques, habilitées par la commission des titres d’ingénieurs, ont toutes passées des accords avec leurs homologues dans le monde entier, mais n’avaient pas encore effectué cette démarche sur leur propre sol métropolitain et stéphanois ! Parfois même, pour certaines, elles se regardaient plutôt en chiens de faïence.

Une lacune surprenante, d’un autre âge, qui vient heureusement de disparaître, à l’initiative notamment de Franck Debrouck, directeur de l’Ecole Centrale de Lyon, pierre angulaire de la nouvelle « Alliance ». Nécessité faisant loi, l’Idex auquel concourt l’Université de Lyon-Saint Etienne implique une mutualisation et un travail en commun entre tous les acteurs , Universités ou Grandes Ecoles.

D’où le franchissement, mardi 2 février d’un pas qui aurait dû l’être depuis longtemps avec la création de « l’Alliance des Ecoles d’Ingénieurs de Lyon-Saint-Etienne » (AelyS).

Quinze mille élèves ingénieurs

Les signataires : les seize écoles (*) qui collectivement pèsent bon poids : 15 000 élèves ingénieurs dont près de 2 200 alternants, 1 500 étudiants chercheurs.

Ces seize Ecoles délivrent chaque année près de 4 000 masters et affichent près de 70 millions d’euros d’investissements en recherche à travers les labos dont elles disposent.

La première retombée reconnaissent les directeurs et présidents de ces Ecoles d’ingénieurs sera de leur permettre un lobbying plus efficace en direction de la Région Rhône-Alpes, notamment. Une région qui jusqu’à présent refusait d’habiliter chaque année un certain nombre de formations en l’alternance.

Le mode de fonctionnement de la nouvelle entité sera collaboratif : les projets d’action proposés par les directions des Ecoles portés par au minimum cinq membres seront ensuite validés par l’Alliance, avant d’être mis en œuvre.

L’un des objectifs fixés sera de mutualiser des équipements scientifiques et/ou des plateformes pédagogiques.

Mais ce sont peut-être les entreprises grosses « consommatrices » d’ingénieurs qui devraient être les grandes bénéficiaires de ce travail en équipe.

Il va d’abord rendre plus visible la formation d’ingénieurs, mais aussi sans doute plus attractive, notamment en matière scientifique. Il faut savoir que 90 % des jeunes ingénieurs trouvent un emploi à la sortie de l’Ecole.

L’Alliance veut soutenir l’innovation dans les PME

Ce regroupement va permettre aussi de soutenir l’innovation dans les entreprises et notamment dans les PME/PMI. « Nous allons proposer aux PME/PMI des élèves ingénieurs en stage pour développer des projets innovants qui étaient sur leurs étagères, en partenariat, par exemple avec un coach d’une autre Ecole. Cette fois, la réponse sera collective », se félicite ainsi un des directeurs d’Ecole d’ingénieurs.

L’idée est également de créer des chaires et des laboratoires communs avec les industriels.

Voire encore, de promouvoir l’esprit entrepreneurial auprès des étudiants.

Bref, l’avenir de cette Alliance peut se révéler fécond. Reste désormais à la faire vivre et prospérer… Mais il était temps qu’elle voie le jour.

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(*) Les seize Ecoles signataires de la nouvelle « Alliance » : Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (INSA Lyon), École nationale supérieure des Mines de Saint-Etienne, École Centrale de Lyon, Télécom Saint-Etienne, École Catholique d’Arts et Métiers (ECAM Lyon), École nationale des travaux publics de l’Etat (ENTPE), École supérieure de chimie physique électronique de Lyon (CPE Lyon), Institut supérieur d’agriculture et d’agroalimentaire Rhône-Alpes (ISARA Lyon), Vetagro Sup, École nationale d’ingénieurs de Saint-Etienne (ENISE), Itech Lyon, Institut d’Optique, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM Rhône-Alpes), ESME Sudria, École d’ingénieurs CESI et Polytech Lyon.