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Une start-up lyonnaise invente la publicité…biodégradable sur les trottoirs

Jusqu’à présent la société Biodégr’AD travaillait en accord avec les municipalités, mais hors de tout cadre légal. Un décret qui est paru le 24 décembre au Journal Officiel va lui permettre de développer son activité, c’est-à-dire la publicité, l’événementiel ou de la simple signalétique à même le sol, sur les trottoirs…

Trois métropoles françaises vont pouvoir expérimenter un concept mis en avant par la start-up lyonnaise Biodégr’AD : la publicité à même le sol, sur le trottoir et biodégradable.

Pour la société, créée il y a cinq ans, mais qui n’a véritablement décollé qu’il y a trois ans, cela s’apparente à un vrai cadeau de Noël : un décret, paru au Journal officiel dimanche 24 décembre, permet à Lyon, Bordeaux et Nantes de déroger « à plusieurs règles du code de la route et du code de l’environnement ».

Cette pratique sera, pour autant, encadrée. Par exemple, les publicités sur les trottoirs ne pourront pas rester plus de dix jours au même emplacement, ni excéder 2,50 m², indique le décret.

Elles devront par ailleurs être éloignées les unes des autres d’au moins 80 mètres, afin de pas trop perturber l’attention des usagers.

Les créateurs de Biodegr’AD qui ont mené un intense lobbying pour obtenir ce décret ont dix-huit mois pour faire leurs preuves. Avec une évaluation tous les six mois.

 Un premier bilan sera donc dressé dans les six mois pour analyser le lien entre cette nouvelle forme de publicité et les éventuels risques d’accident.

Cette nouvelle donne devrait donc permettre à la société Biodégr’AD, spécialiste des marquages publicitaires écologiques et éphémères de développer ses activités.

Rapide et simple

 Il y a cinq ans, trois jeunes entrepreneurs lyonnais présentaient leur « clean tag », en réalité une technique de pochoir qui permet de marquer les trottoirs des villes et révéler des messages publicitaires ou signalétiques de manière assez rapide et assez simple. Ils ne sont désormais plus que deux : Tanguy Bard de Coutance et Guillaume Pâris de Bollardière.

Mais, depuis sa création, ce concept pose de nombreuses questions : s’agit-il de publicité ? Ou alors d’une pollution visuelle, ce qui a amené d’ailleurs certaines ONG environnementales à réagir défavorablement à la parution de ce décret ?

Pas seulement la pub

 En fait, ce concept a déjà été largement développé à Lyon, en plein accord avec la Ville de Lyon et la Métropole. La start-up a ainsi créé des marquages éphémères au sol pour Only Lyon, lors du Tour de France ; voire encore pour le Festival du cinéma organisé par l’Institut Lumière.

 « L’utilisation de notre concept est beaucoup plus large que la simple publicité », explique l’un des deux co-dirigeants, Guillaume Pâris de Bollardière.

Et d’expliquer : « Cela peut aller de la simple signalétique à un arrêt de bus en travaux pour quelques semaines par exemple et qu’il faut bien indiquer au sol, à l’événémentiel ou à l’associatif : c’est à nous de faire en sorte que notre concept n’apparaisse pas comme intrusif, mais se révèle vraiment utile s’inscrivant dans le reste des équipements urbains… »

Ce décret paru dans le JO permet de dissiper le flou juridique autour de ce concept, mais l’expérience peut s’arrêter net.

« En fonction des circonstances, le ministre chargé de l’Économie, le ministre chargé de l’Environnement et le ministre chargé de la sécurité routière peuvent à tout moment, par arrêté conjoint, suspendre l’expérimentation, ou y mettre un terme », spécifie ce décret.

Un simple sursis ou une base de lancement pour une start-up qui ne demande qu’à croître et prospérer..?