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ViaRhôna : un investissement de 60 millions d’euros pour de grosses retombées touristiques escomptées

La voie verte cycliste qui relie le lac Léman à la Méditerranée en longeant le Rhône est déjà construite à moitié en Rhône-Alpes. Il ne reste plus qu’à édifier 215 km dont le point noir…le couloir de la chimie au sud de Lyon. Pour la Région Rhône-Alpes et les professionnels du tourisme, une fois terminée (ce sera le cas en 2015) la ViaRhôna devrait jouer un rôle d’attraction touristique majeur, suscitant la création de nombreuses entreprises le long de son tracé.

Les voies vertes attirent les cyclistes et plus largement les touristes en nombre. Ayant coûté près de 50 millions d’euros, celle qui longe la Vallée de la Loire affiche déjà des retombées de 68 euros par jour pour les 800 000 cyclistes qui l’utilisent chaque année, soit 19 millions d’euros tous les ans.

Ceci explique que la région Rhône-Alpes et les professionnels rhônalpins du tourisme ont des étoiles dans les yeux à l’évocation de la ViaRhôna.

Il s’agit de cette véloroute qui, partant du Léman longe le Rhône jusqu’à la mer Méditerranée, sur une distance de près de 700 km. Un peu plus car elle sera à terme composée de deux tronçons, l’un aboutissant à Sète et l’autre bifurquant à Port-Louis du Rhône, en Camargue.

Encore 215 kilomètres

Plutôt en pointe, la région Rhône-Alpes a servi d’aiguillon et de financeur (pour partie du moins) aux dix-sept départements ou communautés d’agglomération chargés de la construction du ruban vert. Ce qui a déjà donné naissance à 226 km sur les 441 concernés par la traversée rhônalpine. Il reste donc encore 215 km à édifier.

Il est vrai que dans ce programme qui a débuté en 2005, la région Rhône-Alpes a été puissamment aidée par la Compagnie Nationale du Rhône, 65 % de l’itinéraire passant sur le domaine qui lui a été concédé.

Les points de comptages le montrent, la ViaRhôna n’est pas terminée, mais déjà sur les tronçons déjà réalisés, l’affluence est palpable. D’où la grande impatience de tous les acteurs de cette voie verte qui trépignent de voir la véloroute définitivement bouclée : ce devrait être le cas en 2015.

L’ouvrage aura alors coûté près de 60 millions d’euros dont 15 apportés par la Région et 12 millions par la CNR, le reste étant apporté par les collectivités.

Le point noir : la traversée du couloir de la chimie

Reste encore à régler le plus gros point noir : la traversée du couloir de la chimie, au sud de Lyon. Comment faire pour trouver un tracé qui reste agréable, touristique et sans danger, tout en ne s’éloignant pas trop du Rhône ? « Nous avons étudié une douzaine de tracés différents. Il faudra sans doute construire des ouvrages de franchissement du fleuve », reconnaît Jean-Jack Queyranne, le président de la Région Rhône-Alpes.

Autre problème, la Drôme et l’Ardèche qui se disputent le passage de la ViaRhôna et ses retombées : par la rive droite, par la rive gauche ? La Région qui n’est pas maître d’ouvrage, mais simple « ensemblier » ne peut rien imposer.

Reste que pour Claude Comet, conseillère régionale déléguée au tourisme, 2015 va vite arriver. Il faut d’ores et déjà se pencher sur les aménagements à opérer, les structures à mettre en place pour organiser au mieux les retombées touristiques espérées.

450 nouveaux prestataires dans la Vallée de la Loire

« ViaRhôna s’annonce comme un nouveau et important produit touristique. C’est un axe qui va générer de nombreuses activités économiques : transport fluvial, restauration, hôtellerie,  : il va falloir imaginer de nouveaux relais de poste ! Prés de 450 nouveaux prestataires sont nés autour de la véloroute de la Vallée de la Loire », décrit Claude Comet.

Pour la conseillère régionale chargée du tourisme, pas de doute : « La ViaRhôna s’annonce comme un facteur de développement économique. Et pour mieux ensemencer les régions traversées, il va falloir imaginer des boucles annexes, raccordées à la la véloroute , permettant de visiter de manière plus approfondie les teritoires concernés. »

Prochaine étape pour Claude Comet : assurer l’inscription de la ViaRhôna dans le schéma européen des voies vertes, le réseau « VéloEuroRoutes », un infrastructure européenne qui connaît chaque année une croissance à deux chiffres.

On estime que plusieurs millions de touristes devraient emprunter chaque année la ViaRhôna. D’aucuns évoquent le chiffre de deux millions, d’autres de quatre. Mais combien réellement ?