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A travers Carbone Savoie, l’Airbus des batteries pourrait concerner Auvergne-Rhône-Alpes

L’Airbus des batteries, plus que jamais nécessaire pour lutter contre l’hégémonie asiatique en la matière, avance. Carbone Savoie qui possède une usine à Vénissieux dans la banlieue lyonnaise et une autre en Savoie pourrait notamment en bénéficier.

La fabrication des batteries nécessite cinq matériaux clefs : nickel, lithium, manganèse, cobalt et graphite.

Or, la fabrication du graphite, c’est le métier du Français Carbone Savoie, une des seules entreprises européennes, avec l’Allemand SGL Carbon, jugées en mesure de se lancer sur ce marché : elles ont été conviées à rejoindre le grand projet lancé par Bruxelles pour retrouver sa souveraineté sur le marché clef de l’électromobilité, en l’occurrence l’Airbus des batteries.

Acteur historique des métiers du carbone et du graphite, fondé il 120 ans, Carbone Savoie qui possède une usine à Lyon, ne produit pas à ce jour les qualités de graphite nécessaires aux véhicules électriques.

L’enjeu est de taille : « un véhicule de type Tesla embarque 70 kg de poudre de graphite », souligne le président de l’entreprise Sébastien Gauthier, interrogé par l’AFP.

Or, Carbone Savoie a mis au point dans ses laboratoires un nouveau procédé qui consommerait, affirme la société, 50 % d’énergie en moins que ceux existants et produirait deux fois moins de déchets. Ce qui rendrait possible une vraie concurrence avec la Chine.

 Reste donc désormais au groupe à investir pour occuper ce nouveau marché.

Les graphites de spécialité sont déjà passés de 0 à 15 % des ventes chez Carbone Savoie.

Aujourd’hui, la société emploie 400 salariés sur ses deux sites de Vénissieux et de Notre-Dame de Briançon en Savoie.

L’entreprise qui se porte bien a dégagé l’an dernier un bénéfice net de 17 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 127 millions d’euros.

Le carbone qui y est produit à partir de coke de pétrole est ensuite transféré à Notre-Dame de Briançon où il devient du graphite en étant soumis à un courant électrique intense, fourni par les barrages hydroélectriques voisins.

Technologie au point, électricité pas chère : la société à les cartes en mains pour jouer son rôle au sein de l’Airbus des batteries, permettant de développer plus avant ses deux sites régionaux.