Toute l’actualité Lyon Entreprises

Deux ans après la scission du groupe Smoby-Majorette en faillite, le fabricant de jouets jurassien, rebaptisé Smoby Toys, reprend pour 700 000 euros son ancienne filiale Majorette à la barre du Tribunal de Commerce de Paris. Il a été préféré par les juges à son concurrent lyonnais Norev.

La reprise sera lourde de conséquences sociales : seuls 27 des 72 salariés du fabricant de voitures miniatures sur son dernier site de Dagneux dans l’Ain, sont repris, les autres seront licenciés. Le repreneur conserve les activités de création, de marketing et de logistique.

Smoby-Toys se sépare des effectifs administratifs, de l’encadrement et du commercial, dont les tâches seront mutualisées avec les siennes. «Nous préférons sauver 27 emplois que de mettre en péril à nouveau la totalité de la société», assure Thomas Le Paul, directeur général de la société jurassienne qui, elle, est repartie de l’avant, passant de 329 à 435 salariés depuis deux ans.

Créée en 1961 à Lyon par Émile Véron, la marque Majorette avait réalisé un très joli parcours boursier, s’était imposée dans toute l’Europe, avant de ­déposer son bilan face à la concurrence asiatique en 1992. Plusieurs repreneurs s’étaient succédé, l’usine historique de Rillieux-la-Pape (Rhône) ayant été in fine fermée et la production délocalisée en Thaïlande.

En 203, Jean-Christophe Breuil, petit-fils du fondateur de Smoby, rachète Majorette pour près de 30 millions d’euros. Mais malheureusement, un nombre excessif d’acquisitions mènera son groupe en redressement judiciaire en octobre 2007. Alors que Smoby est repris par l’allemand Simba-Dickie Toys en mars 2008, Majorette sera confiée à un fonds d’investissement français, MI 29.

Ce dernier n’a, selon les syndicats, pas répondu à ses promesses, aboutissant à un nouveau placement en redressement judiciaire le 3 novembre dernier. Le chiffre d’affaires s’était effondré à environ 20 millions d’euros, contre trois fois plus en 2002 !

Smoby Toys, qui rachète Majorette table sur un chiffre d’affaires de 15 millions en 2010, mais le retour à la rentabilité sera difficile dès cette année, reconnaît la direction.

Une certitude : Majorette ne constituera plus désormais qu’une des nombreuses marques de Smoby. Un échelon de plus dans la descente aux enfers d’une marque lyonnaise qui fut prestigieuse, mais au moins, la marque subsistera.