Toute l’actualité Lyon Entreprises

Coronavirus : accentuées par la psychose, les conséquences économiques s’annoncent sévères

Turbulences économiques annoncées pour les deux à trois mois à venir. .. Depuis le lundi 9 mars, avec la chute de 22 % du prix du pétrole, du jamais vu depuis la Guerre du Golfe, avec des Bourses qui dévissent aussitôt, la spirale négative due à l’épidémie de coronavirus s’accélère, accentuée par une psychose qui est en train de s’installer. Restauration, traiteurs, événementiel, publicité, spectacle vivant, transport aérien et par autocar, tourisme : la liste des secteurs impactés ne cesse de s’allonger. Plus d’une centaine d’entreprises dans la région Auvergne-Rhône-Alpes représentant plus de 1 500 emplois ont déjà demandé des mesures de chômage partiel…

Il y a actuellement dans les entreprises un seul sujet entre salariés à la pause café ou cigarettes : le coronavirus.

Il est vrai que le sujet se rapproche de jour en jour, à l’instar de la découverte d’un salarié contaminé par le virus, au sein des bureaux de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes (CERA) qui travaillait dans la Tour Incity de la Part-Dieu, la plus haute de Lyon.

« A titre préventif et par mesure de précaution et dans le respect des consignes gouvernementales, la direction de la CERA a fait le choix de demander aux collaborateurs de son proche entourage professionnel de regagner leur domicile et de ne pas revenir, pour l’instant, à leur poste de travail » situé au 29e étage de la tour, précisait le courriel de la direction.

Une opération de nettoyage a été menée sur son espace de travail, ainsi que dans les halls et les ascenseurs.

Chômage partiel

Près d’une centaine d’entreprises économiquement concernées par la propagation du coronavirus ont déjà demandé à bénéficier de mesures de chômage partiel dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, selon les services du ministère du travail : ce qui représente près de 1 500 emplois. Et ce n’est sans doute qu’un début.

Contre-feux gouvernementaux

Pour pallier cette situation qui commence à devenir inquiétante, le gouvernement a allumé les contre-feux, proposant des reports de charges fiscales ou sociales par simples mails aux entreprises qui souffriraient.
Il est vrai que le coronavirus impacte un nombre grandissant de secteurs, à commencer par le tourisme, déjà sinistré, de l’événementiel, de la restauration, des traiteurs, de l’hôtellerie, du spectacle vivant désormais, du transport aérien et de celui par autocar, les déplacements se raréfiants ; de la publicité, le premier budget que l’on coupe en cas de crise…

Les exemples se multiplient. Chez le spécialiste petit électroménager, SEB (siège à Ecully) qui possède, via sa filiale Supor, sept usines en Chine (seule celle de Wuhan reste pour l’heure fermée), on estime les conséquences de la crise du Covid-19 pourrait entraîner la perte de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires au premier trimestre. La visibilité sera assurément réduite par la suite.

Idem pour l’un des leaders mondiaux de événementiel, GL events qui a son siège à Lyon et qui vient de reporter la Foire de Lyon qu’il organise à Lyon-Eurexpo. D’autres manifestations risquent de suivre le même chemin. Là encore, la visibilité est réduite après d’excellents résultats et une belle croissance en 2019.
Côté transport aérien, certains vols à destination de l’Italie ont dû être fortement réduits pour Milan Malpensa et Bologne par Easy Jet, mais aussi Air France. Une situation qui ne va pas s’arranger avec la mise en quarantaine de la Lombardie et de la Vénétie.

Les belles croissances de Lyon-Saint Exupéry (de 7 à 10 % l’an) ces dernières années, sont assurément derrière nous.

Et ne parlons pas du transport par autocar, lui aussi en berne.

La crise du coronavirus peut aussi constituer pour certaines entreprises du secteur de la Santé, une opportunité. C’est le cas de bioMérieux qui a connu une très belle année 2019 avec une hausse de 10,5 % de son chiffre d’affaires et de 7 % de son résulta net.

Le spécialiste des tests médicaux compte enregistrer deux tests Covid-19 développés en partenariat avec le ministre de la Défense américain au 2ème trimestre 2020. Il a accéléré sur ces deux tests en mettant dessus des équipes qui travaillaient sur d’autres projets.

Une crise à mettre en perspective

Mais il faut mettre aussi en perspective tout cet afflux d’informations négatives. Même si elle s’annonce sévère sur le plan économique, cette crise ne durera pas plus de quelques mois.

D’ores et déjà l’on apprend que la Chine où tout a débuté l’année dernière, hormis la région du Hubei, est en train de retrouver peu à peu une situation normale. Cela signifie qu’on peut sortir relativement rapidement de cette crise si l’on a su la gérer le plus efficacement possible.

Le danger est la psychose qui peut se révéler auto-réalisatrice et qu’il s’agit de combattre. Il ne faudrait pas qu’à l’été de nombreuses TPE et PME d’Auvergne-Rhône-Alpes se retrouvent en liquidation pour une crise que l’on sait, certes inquiétante, mais heureusement de nature éphémère…