7 000 créations nettes : l’emploi des cadres en apesanteur en 2019 en Auvergne-Rhône-Alpes

Il y a cinq ans, ce n’était pas évident d’être jeune cadre, tout frais émoulu de son Ecole ou de son Université. Trouver une entreprise s’avérait compliqué.

Fini ! Désormais les entreprises qui ont de plus en plus de mal à trouver les compétences dont elles ont besoin leur font les yeux doux. Et en général, sitôt sortis de la formation, ils trouvent du travail.

Un taux de chômage chez les cadres de 3,5 %

Rien d’étonnant par ailleurs. Si le chômage a baissé en France l’année dernière de manière importante, ramenant le aux de chômage à 8,1% ; chez les cadres, il s’affiche à… 3,5 %. En l’occurrence le plein emploi…

A l’heure du bilan de l’emploi des cadres en 2019, Eric Guillaumot, le délégué régional de l’APEC (Association pour l’Emploi des Cadres) coche toutes les cases en vert.

Ainsi, pour la première fois, les recrutements de cadres dans la région ont passé la barre des 30 000 : 30 440, très précisément, contre 29 380 en 2018, soit une hausse de 6 %. Un chiffre record, donc.

Mais lorsqu’on rentre plus avant dans les statistiques, les surprises continuent.

Les promotions internes en flèche

On a aussi constaté à l’APEC un autre nombre record : celui des promotions internes, faisant accéder des non cadres à la fonction de cadres : 6 520. « Les entreprises ayant du mal à recruter se tournent de plus en plus vers leur vivier interne », décrypte Eric Guillaumot.

Mais même cette évolution sensible n’est pas suffisante, face à un autre nombre record, celui des cadres qui quittent leur entreprise : pour partir à la retraite (+ 10 %), par licenciements ou aussi par démissions. L’APEC a ainsi comptabilisé 29 960 sorties l’année dernière. « Vu la bonne santé du marché du travail chez les cadres, le turn over augmente fortement, les cadres n’hésitent plus désormais à changer d’entreprise », détaille le délégué régional.

Au final, si l’on soustrait les recrutements et les promotions internes (36 960), des sorties (29 960), le solde s’affiche à 7 000 nouveaux postes de cadres créés l’année dernière en Auvergne-Rhône-Alpes, là encore un record.

« Les entreprises savent que leur avenir dépend de plus en plus de la transition numérique et de leur capacité à innover : elles ont besoin de cadres notamment dotés de ces compétences pour assurer leurs chantiers internes», explique Eric Guillaumot.

Ainsi, au palmarès des fonctions les plus recherchées figurent, sans surprise l’informatique (20 % des embauches) ; suivie du commercial et du marketing (19 %), puis ensuite des Etudes et de la Recherche&Développement (17 %).

Arrive en quatrième position la production industrielle. On trouve là l’une des spécificités du recrutements de cadres en Auvergne-Rhône-Alpes, l’importance de l’industrie : 22 % des embauches ; mais aussi l’un des secteurs où pour les entreprises, trouver les bonnes compétences s’avère de plus en plus difficile.

Ainsi, les fonctions évoluent beaucoup. On embauche de moins en moins de cadres pour des fonctions hiérarchiques, mais pour gérer des projets et des équipes, en matière numérique et d’innovation notamment. « Le profil évolue vers beaucoup plus de polyvalence », constate Eric Guillaumot.

Poursuite de l’embellie annoncée en 2020

Ce tableau peint en rose va-t-il se poursuivre avec la même teinte cette année ? Suivant l’enquête menée par l’APEC, la réponse est oui…

Ainsi, en cette année 2020, les entreprises de la Région prévoient de recruter 32 190 cadres, soit une nouvelle croissance des embauches de 6 %, annoncée. Des embauches qui non seulement concernent à 90 % la région Rhône-Alpes, mais pour une grande part les Métropoles de Lyon et de Grenoble qui trustent à elles deux les deux tiers des embauches de cadres…