A 45 : la rencontre des élus avec la ministre des transports n’a pas fait avancer le dossier d’un centimètre
Actuellement sur « pause », le projet de nouvel autoroute A 45 risque d’y rester encore quelque temps.
La semaine dernière étaient rassemblés dans le bureau de la ministre des transports à Paris, Gaël Perdriau, président de Saint-Étienne Métropole, Bernard Bonne, président du conseil départemental ; Dino Cinieri qui représentait le président du conseil régional Laurent Wauquiez, absent ; ainsi que Christophe Guilloteau le président du conseil départemental du Rhône et Jean-Luc Da Passano, vice-président de la Métropole de Lyon.
À la sortie de la réunion, Gaël Perdriau, le président de la Métropole stéphanoise affichait un certain soulagement. « Mme Borne nous a indiqué qu’elle voulait mettre les deux prochains mois à profit pour trouver des solutions techniques et financières à l’arrivée sur la Métropole de Lyon », se félicitait-il.
Telle est en effet la seule annonce à retirer de cette réunion où chacun des participants a rappelé son soutien pour les uns, son opposition plus ou moins prononcée pour les autres.
Sont en effet favorables, sans sourciller : tous les élus ligériens, ainsi que tous les représentants du monde de l’entreprise qu’ils soient stéphanois ou lyonnais.
« Un raccordement hasardeux… »
En face, on trouve un département du Rhône, plus que jamais opposé à ce projet. Son président, Christophe Guilloteau, évoque ainsi « son coût, son raccordement hasardeux à la Métropole de Lyon, son impact environnemental et son emprise sur les terres agricoles du Rhône qui suscitent de nombreuses inquiétudes sur les territoires… »
Et de lancer : « Alors que les Etats généraux de l’alimentation viennent de se tenir, serons-nous expliquer aux agriculteurs du Rhône que leurs exploitations ne sont que la variable d’ajustement du projet d’autoroute A 45 ? »
Et de proposer donc « à l’ensemble des acteurs territoriaux, de réfléchir ensemble au projet de requalification de l’A47 »
Du côté de la Métropole lyonnaise, on ne sent pas non plus un enthousiasme délirant pour ce projet…
Si son président, David Kimelfeld « réaffirme son intérêt à améliorer les relations routières et ferroviaires avec Saint-Etienne, notamment en raison de l’état très dégradé de l’A 47. »
Et s’ « il n’est pas opposé sur le principe au projet d’A 45 ». Il « émet les plus grandes réserves sur les conditions de son arrivée dans l’agglomération lyonnaise, sur une A 450 (ndlr : bout d’autoroute actuel, préfigurant l’arrivée à Lyon de l’A45), complètement saturée aux heures de pointe. »
On comprend donc que la question de cette arrivée à Lyon de l’A45 soit relancée par la ministre. Si la Métropole de Lyon avait suffisamment d’assurances sur cette question fort sensible, il est probable que son appui serait plus affiché.
La date butoir du 16 juillet
On l’aura compris : pour l’heure, le dossier reste obstinément scotché sur la case « pause ». Pour longtemps encore ? Il faut savoir que l’échéance est celle de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) qui prend fin le 16 juillet prochain. Elle est parue au Journal Officiel en 2008. Une date véritablement butoir…
Si d’ici là, aucune décision n’est prise du côté ministériel qui ne demande désormais qu’une simple signature, tous les protagonistes s’accordent pour dire qu’il sera trop tard…
Pour Emmanuel Imberton, qui en tant que président de la CCI Lyon Métropole/Saint-Etienne/Roanne s’agite beaucoup en faveur du projet, aucun doute, « il faut continuer à se mobiliser pour que le projet se fasse ».
Et d’ajouter : « Ceux qui prennent la responsabilité de ne pas faire l’A45 se retrouveront d’ici quinze vingt ans, entre Lyon et Saint-Etienne, face à une thrombose totale qui impactera de facto l’A7 ; et ça, c’est juste impossible ! »
Les chefs d’entreprise comptent bien rester l’arme au pied…