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Après le limogeage de Jean-Michel Aulas : sa marge de manœuvre est étroite, quel avenir pour l’OL en mode Textor ?
Après avoir débarqué Jean-Michel Aulas de la direction de l’OL, après 36 ans de règne sans partage, l’Américain John Textor se trouve confronté à une situation complexe, tant sportive que financière. Il va lui falloir vite afficher des résultats dans ces deux compartiments du jeu !

Une page glorieuse de l’histoire de l’Olympique lyonnais est désormais tournée.

Après 36 ans de règne et le couronnement avec l’installation à Décines avec son propre stade, accompagné de l’OL Vallée, vient le temps de l’effacement pour Jean-Michel Aulas.

Quelques mois après être devenu actionnaire majoritaire de l’OL, John Textor a , comme on le sait, décidé de limoger Jean-Michel Aulas censé rester à la tête du Club encore pendant trois ans.

Les mauvais résultats du Club, encore battu ce dimanche à Clermont-Ferrand en championnat de Ligue 1 éloignant la perspective européenne et des dissenssions notamment concernant la vente de l’équipe féminine décidée par John Textor, ont fini par briser l’entente entre les deux hommes lors de la signature de vente de l’OL à la société de l’Américain, Eagle Football pour 800 millions d’euros…

Ce dernier veut des résultats rapides car il a déjà eu du mal à trouver l’argent nécessaire pour acheter le Club, vu les reports successifs, mais il se trouve déjà confronté à devoir à nouveau et rapidement ressortir le chéquier.

Des preuves d’amour sous forme de cash

Or, les financiers qui accompagnent John Textor ont besoin de preuves d’amour : l’OL  doit prouver en mode Textor qu’il peut redevenir la machine à cash qu’il a été.

Objectif premier : retrouver l’Europe, synonyme d’importantes rentrées d’argent.

Mardi, lors d’une conférence de presse, le nouveau patron de l’OL a dessiné les grandes lignes de son projet, à commencer par de forts investissements dans le recrutement.

« Nous voulons être plus efficaces dans la recherche de jeunes talents. On peut, grâce à la technologie et beaucoup d’outils, observer des dizaines de milliers de joueurs….Mais dans ce domaine on manque de ressources. Nous devons être prêts pour cet été », a-t il-assuré lors de sa première conférence de presse comme patron de l’OL et non seulement actionnaire majoritaire.

En attendant cette politique de recrutement qui se veut plusefficace, de rapides échéances se profilent.

Outre les 37 millions qu’il va devoir verser à titre de dédommagement au départ anticipé de JMA, l’Américain va également d’abord devoir trouver 130 millions d’euros pour répondre aux attentes de la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), le gendarme financier du football français.

De même, selon l’Equipe, John Textor va en sus devoir sortir 57 M€ supplémentaires.

L’Américain n’a en effet toujours pas lancé son OPA (offre publique d’acquisition) pour racheter les 12 % d’actions publiques qu’il ne possède pas encore. Ce qui aurait dû être réglé… en février dernier !

Concrètement, cette opération signifie le rachat des actions d’OL Groupe appartenant aux petits porteurs.

Chaque action avait été valorisée à hauteur de 3 €, ce qui fait monter la note finale à 57 M€ environ.

Au passage cela aurait dû  être beaucoup plus cher si l’action ne s’était pas effondré au fil du temps. Rappelons que l’action OL Groupe avait été introduite à…24 euros !

Face à ce retard, les actionnaires ont manifesté leur courroux et une mise en demeure a même été envoyée à l’OL par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), le gendarme de la Bourse.

La vente du joyau chouchou de JMA : l’équipe féminine

Où trouver du cash pour John Textor qui en a déjà beaucoup sorti pour s’ offrir son joyau OL ?

D’abord en vendant l’équipe féminine l’une des plus capée au niveau international , celle qui était la chouchoute de JMA.

Il devrait la vendre à la femme d’affaires américaine,  Michele Kang.

John Textor a ainsi déjà trouvé près de 50 M€ (et épongé le déficit structurel de l’OL féminin) en cédant 52 % des parts à Michele Kang.

La vente combinée de la franchise US OL Reign devrait rapporter la même somme d’argent : de quoi assurer une bonne part des besoins de trésorerie de Lyon en vue de cet été.

On pourrait ajouter à cette course au cash, de possibles transferts de joueurs à forte valeur marchande comme Rayan Cherki, Castello Lukeba, Bradley Barcola ; et pourquoi pas une introduction en bourse de la holding Eagle Foot (qui réunit Lyon, mais aussi Botafogo et Crystal Palace), pour renflouer les caisses.

Bref, l’homme d’affaires américain, l’as du foot business est sur le fil : sa marge de manœuvre existe, certes, mais elle est étroite.