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Après Notre-Dame-des-Landes, l’A45, voire même Lyon-Turin ?

Les décideurs politiques et économiques favorables à l’A45, Lyon/Saint-Etienne ont observé à la loupe et avec un certain effroi la décision prise par Edouard Philippe concernant Notre-Dame-des-Landes.

Va-t-on se retrouver avec un cas de figure quasiment identique ? C’est-à-dire une infrastructure bouclée sur le plan juridique, qui n’attend plus que le premier coup de pioche et dont, là encore, Vinci est l’opérateur principal.

Autre similitude : certes, il n’y a pas eu de référendum, il n’y a pas de ZAD, mais les oppositions au projet n’ont cessé de s’intensifier ces derniers mois. Et nul doute que la décision gouvernementale n’ait pour effet de doper encore plus ces oppositions.

On pourrait là encore imaginer un scénario similaire : une nouvelle étude du projet demandée à des experts qui remettent en selle l’une des deux options qui avait été en lice : l’élargissement et la reconfiguration de l’actuelle A 47. N’avait-on pas assuré ces dernières années que le maintien de l’actuel aéroport était impossible, vu le développement escompté, avant de retourner casaque…

« Cela fait vingt-cinq ans… »

Au cours de ses vœux au monde économique, Emmanuel Imberton, le président de la CCI de Lyon Métropole/St-Etienne/Roanne n’a pas manqué de faire part de son inquiétude à ce sujet.

«  Cela fait … vingt-cinq ans qu’une énergie et des investissements considérables ont été engloutis dans l’instruction de ce projet qui est devenu un chantier en 2016, puisque toutes les procédures, validations et déclarations d’intérêt public, tous les financements et l’appel d’offres ont été bouclés », a ainsi rappelé le président de la CCI.

Et d’ajouter : «  Je ne connais pas d’autre projet d’infrastructure en France qui ait bénéficié d’engagements formels de trois présidents de la République successifs … Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande…. »

Pour lui, « Si cette autoroute ne voit pas le jour, l’Etat portera la responsabilité de la désagrégation, de la paupérisation et de la destruction de valeur dans des pans entiers du tissu économique stéphanois ».

Et de lancer, solennel : « Là aussi, nous faisons simplement notre devoir de porte-parole de chefs d’entreprise qui pour certains sont à bout de nerfs et à bout de souffle… »

« Plusieurs activistes écologistes tentent de profiter de la confusion… »

Du côté du LGV Lyon-Turin, on a vu aussi passer le vent du boulet, avec cette décision gouvernementale.

« Au terme d’une ultime séquence de consultation, le gouvernement a annoncé hier sa décision d’abandonner la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes au profit d’un réaménagement de l’aéroport Nantes-Atlantique. En résonance avec cette annonce, plusieurs activistes écologistes et militants de la décroissance tentent de profiter de la confusion en établissant un improbable parallèle entre le projet d’aéroport et le chantier en cours de la liaison ferroviaire Lyon-Turin », se défend-t-on du côté de la Transalpine, la structure de lobbying mise en place pour porter le projet de tunnel sous les Alpes.

 Ainsi, le Comité pour la Transalpine « dénonce ces manœuvres et rappelle que ces dossiers n’ont strictement aucun point en commun… »

 Et de réaffirmer que là, contrairement à Notre-Dame-des-Landes, il n’existe pas de plan B : « En dépit des allégations jamais étayées des opposants, il n’existe pas d’alternative crédible et moderne au Lyon-Turin pour opérer un report modal massif de la route vers le rail, et lutter ainsi contre les effets négatifs d’un trafic poids lourds en croissance constante à la frontière franco-italienne : pollution atmosphérique, nuisances sonores, congestion des axes de circulation, insécurité routière… »

 Comme Notre-Dame-des-Landes, ces deux dossiers vont être tranchés au cours des mois à venir. D’ici là, il y a fort à parier que certains vont avoir du mal à trouver le sommeil…