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Après Paris et Lille, Lyon propose à son tour des logements à prix cassés. Suffisamment efficace pour faire baisser la pression sur les prix ?

Les Ecologistes à la tête de l’exécutif de la Métropole avaient promis de faire baisser les loyers et les prix de l’immobilier dans l’agglomération. Outre l’encadrement des loyers dont beaucoup doutent de son efficacité, Bruno Bernard, le président de la Métropole veut développer ce que l’on appelle le Bail Réel Solidaire (BRS) qui commence à se mettre en place. Il permet de proposer des logements à moitié prix, via un dispositif qui permet d’être propriétaire du bâti à moindre coût, mais pas du foncier. Objectif : 1 000 logements de ce type pendant la mandature…

On le sait, les prix de l’immobilier ont encore augmenté l’année dernière dans la métropole de Lyon ( + 3,9 % pour le neuf, l’année dernière dans la Métropole, + 18 % en quatre ans).

Comment lutter contre cette hausse tendancielle due notamment à la pénurie de nouveaux logements sur le marché, face à une demande qui ne faiblit pas.

Bail Réel Solidaire

Après avoir annoncé la mise en place l’encadrement des loyers qui n’a pas encore fait ses preuves et après Lille et Paris, la Métropole de Lyon a présenté un nouvel outil destiné à faire baisser les prix : le bail réel solidaire (BRS).

Il permet, explique Bruno Bernard “d’offrir des logements à un tarif moins cher de moitié que le marché, et de ce fait, de permettre à la classe moyenne d’accéder à la propriété.”

Et ce, exemple à l’appui, sur la commune de Villeurbanne.

A la manœuvre, le promoteur Nexity qui propose huit logements en BRS parmi les dix-sept qui doivent être livrés au deuxième trimestre 2023 à Villeurbanne.

Le dispositif du BRS «permet à des habitants de devenir propriétaires, alors qu’aujourd’hui trouver un logement accessible, notamment dans l’hypercentre est quasiment impossible pour la plupart des ménages», décrit le président EELV de la Métropole, Bruno Bernard, sur le site même où le programme de maisons et de petits immeubles d’un étage doit être construit, dans une rue pavillonnaire de Villeurbanne ; et ce sous le nom bucolique de “Résidence Le Verger” dans le quartier Cyprian.

59 000 euros de revenu fiscal

Le dispositif est ouvert aux foyers dont les ressources n’excèdent pas les plafonds du prêt social location-accession (PSLA), soit environ 59 000 euros de revenu fiscal de base.

“La plus-value à la revente étant encadrée dans le cadre du dispositif, cela permet aussi de maîtriser les prix dans une agglomération où ils ont flambé ces dernières années”, ajoute Bruno Bernard.

En effet, ce dispositif permet également d’éviter toute inflation des prix à la revente, la plus-value restant encadrée, la cession ne pouvant par ailleurs n’être faite qu’à un nouvel acquéreur sous condition de ressources PSLA.

“Premier acteur privé”

En tout cas Nexity se félicite “d’être le premier acteur privé à produire des logements avec la Foncière Solidaire du Grand Lyon. Le Bail Réel Solidaire, c’est rendre possible l’achat d’un toit par une famille qui n’y croyait plus”, assure Frédéric Marchal, directeur général adjoint Nexity Immobilier Résidentiel.

Au bilan, les huit logements tests en BRS ont été commercialisés au prix de 2 775 euros le mètre carré y compris le stationnement, selon Nexity), contre une moyenne de 4 574 euros sur le marché (selon l’Observatoire de l’immobilier du CECIM).

Par quel miracle ces prix ont-ils été divisés par un peu moins de deux ?

En fait, les acquéreurs seront propriétaires du bâti, mais simplement locataires du foncier auprès de l’OFS (Organismes Fonciers Solidaires, créés par la loi ALUR), qui en a acquis la charge auprès de Nexity.

La Métropole a ainsi investi 40 millions d’euros cette année dans une politique de réserves foncières.

La redevance foncière payée par les ménages sera ainsi de 1,5 euro par mètre carré et par mois.

En multipliant les accords avec les promoteurs immobiliers, la Foncière solidaire du Grand Lyon a pour objectif 1 000 logements en BRS d’ici 2026.

A ce jour, près du quart ont vu leurs travaux lancés, en particulier dans le quartier de La Part Dieu.

S’y ajoutent 5 000 logements purement sociaux qu’a prévu de construire la Métropole au cours de la mandature.

Ce BRS est-il apte à faire baisser la température sur les prix ? Cela va peut-être y contribuer pour partie. Mais le meilleur remède serait de construire plus de logements neufs de tous type pour répondre à une demande pour l’heure totalement insatisfaite… Il faut savoir que chaque année 15 000 nouveaux arrivants rallient la Métropole.

Or, on a construit un tiers d’appartements neufs en moins en 2020 dans cette même Métropole, par rapport à 2019. Certes, il y a eu la pandémie, mais ça n’explique pas tout…

Photo-Les futurs appartements Nexity en BRS à Villeurbanne