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Cadres : le « Tout Sauf Paris » bénéficie d’abord à Bordeaux qui distance largement Lyon…

Ils sont même prêts pour ce faire à des sacrifices : à une baisse de salaire (pour 54 % d’entre eux), voire même à prendre un niveau de poste moins élevé (pour 36 %) ; 48 % seraient même prêts à se reconvertir et 45 % à renoncer à travailler dans un siège social…

Au final, pour 80 % des sondés, la région parisienne n’est plus susceptible de leur proposer un bon cadre de vie et un vrai équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Sans appel.

C’est ce que constate une l’enquête annuelle réalisée par Cadremploi.fr (*) sur « Les villes préférées des cadres parisiens », pas vraiment favorable à la ville-capitale dirigée par Anne Hidalgo.

Cette enquête demande également aux cadres interrogés quelle serait l’autre ville ou métropole en France, où ils souhaiteraient vivre et travailler.

Et c’est là où dans ce sondage comme dans d’autres, similaires, on retrouve d’abord la ville d’Alain Juppé, Bordeaux et non Lyon.

Mieux même, la ville du Sud-Ouest se retrouve largement en tête des souhaits des candidats à l’exil, avec 56 % des suffrages.

Loin devant Lyon qui arrive derrière avec 42 % des souhaits, Nantes fermant la marche du trio des villes chouchoutes des cadres avec 41 %.

A cet égard, Lyon gagne un point par rapport à la même enquête, l’année dernière, Bordeaux conservant le même score et la même aura.

Comment expliquer ce beau score de Bordeaux qui faisait figure de belle endormie jusqu’à ce qu’Alain Juppé en reprenne les rênes, il y a vingt-et-un ans ?

Certes, la ville du Sud Ouest, proche de l’Atlantique a retrouvé son lustre économique, elle est devenue, comme Lyon une destination très appréciée des « city breakers » ; elle possède depuis peu une Cité internationale du vin à l’architecture avant-gardiste ; mais est-ce la seule explication ?

Pourquoi cette image à la traîne ?

Car dans le même temps, Lyon a suivi les même processus, se transformant, en embellissant, une mutation reconnue par l’Unesco. Dans le même temps, son économie s’est profondément développée tout en se transformant, basculant vers le numérique, tout en conservant cependant son fort socle industriel, accueillant même désormais le deuxième potentiel numérique de France.

Bref, pourquoi, malgré cette évolution, Lyon a-t-elle encore son image à la traîne ?

La raison se situe sans doute dans les deux hommes chargés, en tant que premiers magistrats, de concrétiser, de symboliser, l’évolution de leurs villes respectives.

Alain Juppé qui pourrait se retrouver l’année prochaine président de la République est un homme politique d’envergure nationale, ne cessant de vanter dès qu’il le peut dans les nombreux interviews qu’il donne, sa bonne ville de Bordeaux.

En revanche, personnalité politique majeure à l’échelon régional, Gérard Collomb n’a jamais pu, malgré ses efforts, véritablement percer médiatiquement au plan national.

Il a vu partir ses deux adjoints de la mairie de Lyon, Nadjat Vallaud-Belkacem et Thierry Braillard au gouvernement qui se sont retrouvés dans les projecteurs ; mais, lui, n’a jamais été sollicité à cet égard par François Hollande.

Distancée sondage après sondage

Il faut sans doute voir dans ce relatif fossé entre les deux hommes, hormis le fait que ses orientations politiques sont proches des siennes, le choix par dépit d’Emmanuel Macron par Gérard Collomb, comme héraut de la présidentielle.

Bref, voici, pourquoi, malgré ses importants atouts qu’on ne nous reprochera pas de trouver supérieurs à ceux de Bordeaux, Lyon, de loin, deuxième agglomération de France (2,3 millions d’habitants), se trouve désormais régulièrement distancée, sondage après sondage, par Bordeaux, 5ème agglomération hexagonale (1,2 million d’habitants).

Il y a la réalité du terrain, mais dans notre époque hyper-médiatisée, c’est l’image projetée qui prévaut. Bref, à Lyon, si on sait faire, on a toujours un peu de mal à faire savoir…

(*) 3 689 personnes interrogées par Cadremploi, du 7 au 12 juillet