Ce que révèle l’engouement pour la formation « Google pro »

En organisant avec le soutien de la CCI de Lyon Métropole une journée de formation « Google pour les pros », la société de Montain View s’attendait sans doute à attirer du monde. Et pour cause : la formation, sur simple inscription, était gratuite. Mais à ce point, probablement pas…

 Un total de 1 200 personnes, tous des professionnels, commerçants, artisans, professions libérales, patrons de TPE ont ainsi subi parfois une longue attente pour pénétrer dans ce qui était pour une journée un temple dédié au dieu Google. En l’occurrence, une journée de formation aux compétences numériques, ouverte à tous les professionnels TPE-PME de la région.

 On retrouve là, la fracture numérique

 Moyenne d’âge ? Dans l’ensemble : de vingt à quarante ans, en moyenne, avec quelques exceptions cependant. On retrouve là, la fracture numérique qui touche le tissu des entreprises et qui est sensiblement plus marquée en France qu’ailleurs en Europe. Selon Ipsos, près de 46 % des entreprises françaises n’ont ainsi pas de sites Internet ! Et elles ne sont que 63 % à avoir un compte sur les réseaux sociaux.

 « Pour beaucoup de commerçants ou d’artisans que je rencontre, la transition numérique c’est pour les autres », constate ainsi Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon-Métropole lors de ses visites avec ses ressortissants sur le terrain.

 Un constat que chiffre Nick Leeder, directeur général France de Google, présent à Lyon pour l’occasion, en s’appuyant sur une étude McKinsey : « Si on n’accélère pas en France l’utilisation du Web par les entreprises, c’est près de cent milliards d’euros de PIB qui la France ne produira pas. » Il prêche évidemment pour sa paroisse. Mais ces chiffres se retrouvent dans toutes les études menées en France sur la transition numérique. Ne nous gargarisons pas : nous avons pris, nous prenons du retard.

 Le paradoxe de ce décrochage est que les particuliers sont en revanche en France, en avance sur les autres pays européens.

 Les Français sont en effet parmi ceux qui utilisent le plus le e.commerce en Europe : 59 % des Français achètent en ligne, alors que seulement…11 % des entreprises vendent sur le Web, selon une autre étude, issue du cabinet Roland Berger !

 On nage en plein paradoxe

 On nage d’ailleurs en la matière en plein paradoxe puisque, toujours selon Ipsos, 90 % des professionnels lyonnais disent avoir pleine conscience des enjeux du numérique, en reconnaissant qu’avoir une présence en ligne pour leur entreprise est utile, voire indispensable.

 Bref, à écouter le témoignage de cette commerçante lyonnaise de soixante ans, dans un secteur bien éloigné des nouvelles technologies, en l’occurrence l’encadrement, dans le quartier Saint-Jean à Lyon, la présence sur le Web peut permettre d’attraper une nouvelle clientèle, de la renouveler.

 Toujours selon Ipsos, 26 % des commerçants ou artisans utilisant des outils numériques ont pu constater une augmentation du nombre de leurs clients ; et 24 %, une croissance de leurs ventes. Et ce parfois, pour un investissement minimal.

 Et vu la concurrence qui va se faire de plus en plus active du commerce en ligne, ne pas être connecté s’apparentera bientôt pour un commerçant ou une TPE, à un suicide professionnel.

 C’est sans doute ce que voulaient éviter les 1 200 personnes qui ont consacré lundi 30 mai leur journée à se frotter aux nouvelles technologies pour leur permettre de mieux communiquer en ligne. Le signe indubitable d’une inquiétude montante…