Toute l’actualité Lyon Entreprises

Comment l’arrivée de l’Intercontinental a dopé l’internationalisation de Lyon

On le sait, depuis le classement de Lyon à l’Unesco, le tourisme ne cesse de se développer dans la capitale des Gaules. Lyon a ainsi été classée l’année dernière, destination city break (week-end) préférée des Européens. Mais pour devenir vraiment international, fallait-il encore franchir une nouvelle étape. Il semble bien que l’arrivée de l’hôtel Intercontinental cinq étoiles y concourt fortement. Un palier est en passe d’être franchi.

Appartenant à l’élite des touristes mondiaux, les clients de la chaîne Intercontinental 5 étoiles sont particulièrement curieux. Le simple fait qu’un nouvel établissement ouvre ses portes leur donne envie de s’y rendre, c’est si simple que cela.

« Nos clients sont très fidèles. Il suffit que nous ouvrions un nouvel hôtel pour qu’ils décident d’en faire leur destination », constate Marion Sardou, directrice du marketing et de la communication de l’Intercontinental-Lyon.

L’hôtel Intercontinental du Grand Hôtel Dieu qui affiche 144 chambres et suites a été inauguré le 6 juin dernier. Six mois après, le bilan dressé par sa direction est même meilleur qu’attendu avec un taux de clientèle étrangère qui s’affiche à 55 %, ce qui pour Lyon est très important.

A fin septembre, suite à un taux de remplissage élevé pour six premiers mois d’ouverture (50 %), 8 361 touristes avaient ainsi franchi les portes de l’hôtel.

Un clientèle familiale pour une grande part grâce à la présence d’un grand nombre de suites familiales et de Duplex dans l’offre hôtelière, puisque l’on comptabilise depuis l’ouverture 782 enfants.

Et surtout, il draine à Lyon un public nouveau et de provenance lointaine.

Le ton était donné deux jours après l’ouverture avec l’arrivée de 260 touristes australiens en groupe qui avaient réservé leur chambre ou leur suite…deux ans auparavant !

Ils ont été suivis par une centaine d’Américains qui ne sont pas restés deux ou trois jours, mais carrément huit jours à Lyon !

Une clientèle à 60 % individuelle

Autre signal fort : pendant la Coupe du Monde féminine de Foot, du mois de juillet, la Fifa avait carrément privatisé l’hôtel cinq étoiles avec ses représentants venus du monde entier.

Ceci pour la clientèle de groupe qui représente 40 % de la clientèle du nouvel établissement.

A 60 %, la clientèle est donc individuelle et là aussi, l’origine est lointaine : en individuelle, la première clientèle est…chinoise.

Tout confondu, la première clientèle est, elle, américaine (13,3 % des clients)

Sur les six derniers mois, les Moyen-Orientaux représentent 3,4 % de la clientèle avec une forte représentation d’Emiratis et de Quataris.

En vitesse de croisière, le taux de remplissage escompté par le groupe devrait être à l’année de l’ordre de 75 à 80 %, ce qui représenterait à l’année plus de 20 000 visiteurs supplémentaires à Lyon, à haut pouvoir d’achat.

55 000 personnes ont transité par le Grand Dôme

L’hôtel n’est pas le seul centre d’attraction, le Dôme et son bar/restaurant avec son plafond signé Soufflot à 32 mètres de hauteur a déjà drainé, lui 55 000 personnes… en six mois ! Bref, l’ensemble recèle un pouvoir d’attraction indéniable.

Si l’on ajoute à cela l’ouverture non loin de là dans le même temps d’un autre 5 étoiles, le Boscolo Grand Hôtel, doté lui de 133 chambres, c’est un quasi doublement des chambres haut-de-gamme, avec désormais près de 700 chambres, dont le tourisme lyonnais a bénéficié, avec donc des retombées immédiates.

Car la clientèle argentée qui dort dans ces palaces a aussi le portefeuille généreux lorsqu’elle visite le Grand-Hôtel Dieu et ses boutiques ou les magasins de la Presqu’île lyonnaise.

Reste que ce nouveau palier en matière de tourisme est tout de même freiné par un paradoxe : après l’être au plan européen, Lyon devient enfin visible sur la carte mondiale du tourisme, mais son aéroport peine encore à se hisser à ce niveau, restant très européen.

Un frein aéroportuaire

Au risque de se répéter : le nombre de liaisons grands-courriers est très-trop-faible à Lyon Saint-Exupéry : hormis le Canada, l’Amérique du Nord n’est pas desservie, encore moins la Chine ou l’Asie, des liaisons qui faciliteraient pourtant encore plus l’arrivée de ces touristes haut-de-gamme.

Seule la compagnie du Golfe Emirates permet de drainer la clientèle Moyen-Orientale et australienne, grâce à un partenariat avec la compagnie Quantas et son hub de Dubaï.

A comparer avec l’aéroport de Nice de taille presque similaire (14 millions de passagers contre 11 millions à Saint-Ex) qui affiche, lui, plusieurs liaisons avec New York et une autre, depuis août dernier, avec la Chine, via Air China. Cherchez l’erreur !