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De bonnes nouvelles sur le front de l’économie, mais personne ne les entend…

Nous vivons désormais dans un monde où la peur domine. Notamment avivée par les lancinantes informations reprises en boucle par les chaînes d’infos en continu et les réseaux sociaux qui en rajoutent. Coronavirus et bouleversement climatique aujourd’hui ; d’autres demain, trouvent un écho dans notre pays où le pessimisme est un sport national. Pourtant les derniers chiffres de la conjoncture dans l’Hexagone constituent de bonnes nouvelles… que personne n’écoute

Mieux vaut, pour faire du buzz, jouer les Cassandre ou être prophète de malheur. Comme l’a reconnu François Turcas le big boss de la CPME au micro lors de la Fête de l’entreprise devant 2 500 décideurs réunis à la Halle Tony Garnier à Lyon, sur le front de l’économie, les nouvelles sont plutôt bonnes, ce qui nous change d’un passé encore récent.

L’indice le plus scruté, le taux de chômage a reculé de 3,3 % en 2019 (- 2,1 % en Auvergne-Rhône-Alpes). Avec 121 000 chômeurs de moins, le millésime 2019 aura été l’un des meilleurs de la décennie écoulée. Il est désormais de 8,4 % contre 9,5 % à l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée.

Autre indicateur, celui des créations nettes d’emplois, s’est établi à 263 000, l’année dernière. « Une performance exceptionnelle » pour Patrick Arthus, chef économiste chez Natixis.

Le chômage recule de 0,1 % en moyenne par trimestre, ce qui est certes trop lent, mais à le mérite d’être régulier.

Mieux encore : ces emplois sont plus riches, avec une hausse des CDI, tandis que les fins de CDD et de missions d’intérim diminuent.

Et ce, malgré un taux de croissance 2019 qui a été révisé à la baisse, suite à un mauvais dernier trimestre : 1,2 % contre 1,3 %, ce qui explique-bonne nouvelle, là encore, voire divine surprise !- que même les faibles croissances sont pourvoyeuses d’emplois en nombre. En témoigne aussi le grand nombre de postes vacants dans les bureaux, dans les entreprises qui ne trouvent pas preneur.

Créations d’entreprises en forte hausse

Ajoutons à cette liste des bonnes nouvelles celle des créations d’entreprises qui ont atteint un record l’an dernier en France : + 18 %, soit 813 000 créations. Et il ne s’agit pas que de micro-entreprises puisque les créations de société dites « normales » réalisent un bond de 9 %.

Après le coup de mou du dernier trimestre 2019 (-0,1 %) que faut-il désormais pronostiquer pour 2020 ?

Bon signe, les indicateurs industriels ont depuis légèrement rebondi en janvier.

Les conjoncturistes tablent sur la hausse du pouvoir d’achat (hausse du salaire de base de 1,7 % dans les entreprises privées) et les baisses d’impôts, soit 300 euros en moyenne par foyer fiscal pour que cette bonne tendance perdure.

Pour preuve, l’Insee qui mesure le moral financier des ménages le trouve actuellement nettement au-dessus de sa moyenne de long terme.

En 2020, les Français devraient desserrer les cordons de la bourse et consommer davantage.

De l’orange ou du rouge au vert

Bien sûr au final, avec 8,4 %, le taux de chômage est encore bien trop élevé ; certes, le prix des logements grimpe trop vite au détriment des primo-accédants ; beaucoup de problèmes subsistent dans notre pays, mais n’occultons pas qu’en quelques années, un certain nombre de clignotants sont passés du rouge ou de l’orange au vert ; et ce, malgré deux grosses bourrasques sociales, celle des gilets jaunes et de la réforme des retraites, ce qui illustre une bonne tenue de route économique.

Il ne s’agit pas de chausser des lunettes roses, mais de constater la situation telle qu’elle se présente une fois dissipée la nébulosité du pessimisme et des conflits sociaux. Mais peut-être si les bonnes nouvelles perdurent, finiront-elles par être entendues…