e.commerce contre commerce : l’avertissement Toys’R’Us
Les commerçants ne sont plus à la fête. Les belles années sont derrière eux. Le e.commerce impacte de plus en plus leur business et ce n’est pas fini !
Nous avons tous entendu des commerçants raconter comment les clients viennent désormais dans leur boutique pour regarder ou tester le produit qu’ils commanderont directement sur le Web. Repérer le produit en magasin, puis acheter en ligne est devenu une seconde nature chez nombre de consommateurs. Autant de chiffre d’affaires qui passe sous le nez du commerçant…
D’après une récente étude : 10 % des ventes alimentaires et 50 % des ventes non alimentaires se feront sur Internet dans cinq ans.
Pour autant, le commerce en dur est-il destiné à disparaître ? Pas du tout, car il correspond à un véritable besoin. En témoignent trois e.commerçants de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui sont en train de développer, parallèlement à leurs ventes en ligne, des boutiques en dur dans toute la France. Un succès à chaque fois.
Quand les e.commerçants font dans le dur…
C’est le e.commerçant lyonnais de produits électroniques, LDLC.com qui a donné le « la » avec son premier magasin en dur à Lyon-Vaise. Il possède désormais vingt-cinq magasins dans toute la France où sont vendus les produits LDLC.com, au prix du Net, bien évidemment, mais assortis de services, au premier duquel, on trouve le conseil, si absent sur le Web.
Deux autres sites lui ont emboîté le bas : le Grenoblois Spartoo qui ouvre désormais des boutiques en dur où il vend ses chaussures ; ainsi que Miliboo, qui distribuant du mobilier en ligne a ouvert sa première boutique à Paris et vient d’en ouvrir une second quartier Grôlée à Lyon. Une boutique 4.0 qu’il convient de visiter pour se faire une idée de la révolution en cours, le mélange de connections via des écrans et d’exposition de mobilier se révélant particulièrement efficace.
Le patron de Miliboo, Guillaume Lachenal assure qu’à peine ouverte sa nouvelle boutique lyonnaise est déjà rentable.. !
Cela signifie que s’il veut survivre, le commerce traditionnel doit évoluer en commençant par développer parallèlement ses ventes en lignes. Les librairies indépendantes de la région se sont mutualisées pour avoir leur site en ligne proposant à leur clients de leur envoyer le livre commandé en ligne ; mais mieux encore, d’aller le chercher à la caisse d’un de leur magasin. « Souvent, souligne un libraire, ils font un tour dans le magasin en récupérant leur colis et repartent avec un deuxième livre ».
Le phénomène « showrooming »
Le distributeur Boulanger de la galaxie Mulliez est lui, en train de déployer un nouveau concept de magasin. Il propose à ses clients de tester des articles dans une petite boutique de 300 m2, baptisée « Le Comptoir Boulanger ».
La plupart des grandes enseignes réfléchissent comme lui à de nouveaux concepts de centre-ville.
On devrait ainsi voir apparaître un nouveau type de magasin sorte de vitrine en dur de e.commerçants, amorçant un phénomène de « showrooming ». C’est-à-dire un magasin, comme celui de Boulanger, sans stock, plus petit, au personnel de vente restreint.
En fait, l’on constate que les commerçants ne peuvent pas être que virtuels ou qu’en dur : ils doivent impérativement être les deux, solution de leur survie.
Autre piste : en France nous ne sommes pas les rois de l’accueil, c’est le moins que l’on puisse dire.
Or, le magasin en dur constitue justement l’occasion de se différencier et de se mettre en quatre pour le client en sachant l’accueillir et en lui fournissant tous les conseils qu’il désire : ce que l’on ne trouve pas justement sur le Web.
Ce n’est pas pour rien que dans un récent sondage, trois français sur quatre assurent par exemple qu’ils « supportent de moins en moins faire la queue dans les magasins »…
Pour ceux qui ne prendraient pas le virage, cela va sans nul doute tanguer.
Il faut savoir qu’il existe 800 000 commerces en France et que face à une consommation qui ne croît que lentement, on constate une surcapacité des surfaces commerciales.
Le magasin en dur ne disparaîtra pas ; mais pour survivre, les commerçants devront évoluer fortement…