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Election à la Métropole lyonnaise : la campagne se focalise sur l’Anneau des Sciences hissé au rang de symbole

A deux mois de l’élection à la Métropole lyonnaise, la campagne semble pour une bonne part se focaliser sur l’Anneau des sciences, chaque candidat se positionnant pour ou contre. Un Anneau des sciences indispensable pour boucler enfin le périphérique lyonnais, mais qui pose problème dans une campagne où le mot d’ordre est au verdissement de tous les programmes. Et qui s’avère donc contradictoire avec ce mot d’ordre pour les candidats qui prônent sa construction.

Dans toute campagne électorale, surgit la plupart du temps un sujet phare qui focalise l’attention et qui joue ce rôle.

A deux mois du 1er tour programmé le 15 mars, d’ici deux mois, donc, c’est manifestement l’Anneau des Sciences qui focalise l’attention des candidats.

Pour une double raison.

D’abord, ce véritable serpent de mer qui aurait dû être construit depuis longtemps a pour but de permettre l’indispensable bouclage du périphérique lyonnais.

On ne connaît pas de grandes métropoles européennes sans « ring », c’est-à-dire sans grand périphérique ceinturant la ville.

Baptisé Anneau des Sciences pour faire moins peur-il était appelé auparavant TOP-, il doit donc boucler le périphérique entre la porte de Valvert au nord et le pont de Pierre-Bénite au sud.

Pour le rendre plus présentable et écologiquement acceptable, le projet conçu dans les années 90, tel qu’il existe à ce jour est prévu en souterrain sur près de 90 % de son tracé soit 12,9 km de tunnels ! Un total de sept portes d’accès et de sortie devront être aménagées s’il est construit : Valvert, Trois renards, Alaï, Beaunant, Hôpitaux sud, La Saulaie, Saint-Fons.

D’où son coût très élevé, estimé entre 3 et 4 milliards d’euros.

C’est sûr, il faut le faire ; sinon, à terme, la thrombose routière guette, mais il arrive là en pleine campagne comme un chien dans un jeu de quille ; d’où son succès dans les réunions électorales.

Les « pour »

Au bilan Gérard Collomb (LREM) en fait l’un de ses grands arguments électoraux.

François-Noël Buffet (LR) y croit aussi, mais avec des aménagements, notamment au niveau de Saint-Genis-Laval (« il faut remanier le projet », explique-t-il).

Le Rassemblement National est pour le projet rhodanien, mais sans vraiment exposer de position claire sur ce dossier depuis le début de la campagne. Cela évoluera peut-être…

Voilà pour les candidats qui lui sont favorables.

Les « contre »

Sans surprise, le Vert, Bruno Bernard (EELV) est contre, estimant qu’il attirerait encore plus de voitures dans l’agglomération.

De son côté, David Kimelfeld est lui aussi contre, le rejetant aux Calendes grecques, estimant d’abord qu’il coûte trop cher et qu’il serait très difficile de le financer : « Ce serait tripler la dette de la Métropole », a-t-il expliqué lors de son grand oral devant les patrons du Medef Lyon-Rhône.

Soutenue par la France Insoumise, Nathalie Perrin-Gilbert est elle aussi opposée à ce projet.

Est-ce un projet obsolète d’une autre époque comme le pensent David Kimelfeld ou Bruno Bernard et assurément anti-écolo ?

Pas si sûr, en réalité.

Car on peut repenser le projet qui sera, s’il se fait pour une grande part en souterrain ; mais il peut être aussi inclus dans toute une chaîne de mobilité. C’est en tout cas ce que propose Gérard Collomb dont le projet est de faire un  « Anneau des sciences nouvelle génération qui portera la multimodalité avec des bus et des interconnections avec les lignes de transports en commun à Alaï sur la future possible ligne E du métro ; où on construira un parking-relais aux hôpitaux Sud de Pierre-Bénite, future terminus de la ligne B du métro ».

Il résout une partie du financement du projet en instaurant d’autre part un péage, comme pour Teo qui a 22 années d’existence.

Au final, donc, on comprend bien les raisons de cette focalisation sur le choix ou non de cette lourde infrastructure qui se révèle un enjeu d’importance, voire crucial, pour l’avenir de la Métropole…

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