Toute l’actualité Lyon Entreprises

Si l’économie repartait plus vite que prévu ?

On est très doué en France pour le pessimisme et l’auto-flagellation. Et on entend beaucoup ici et là des prévisions catastrophistes sur l’avenir de notre économie suite au méga choc de l’épidémie du Covid-19.

Il ne s’agit pas bien sûr de nier que ce choc est extrêmement rude et qu’il va provoquer des dégâts. Mais seront-ils aussi imposants que certains le disent ? Pas si sûr. Qui plus est si l’économie repartait plus vite qu’on ne le pensait il y a encore quelques semaines.

Ce choc est inédit et nous n’avons aucun recul.

Or, la semaine dernière, un certain nombre d’éléments ont été convergents et peuvent laisser entendre que l’économie pourrait repartir plus vite que prévu.

Un premier signal passé sous les radars donne des indications intéressantes.

Alors que la Bourse devrait être en berne, après avoir très fortement chuté, jusqu’à – 25 % depuis le 1er janvier, voire – 35 % par rapport à son plus haut niveau d’avant la pandémie, elle ne cesse à la surprise générale de caracoler. Pour la seule journée de vendredi 5 juin, elle a gagné un peu plus de 3 % ; + 7,70 % au cours de la semaine, le bond le plus important depuis 2011…

Or, la Bourse est toujours aux avants-postes et entend souvent les signaux avant tout le monde. Parmi les signaux auxquel elle a réagi, la création de 2,5 millions d’emplois en mai aux Etats-Unis qui certes a vu détruire suite à la crise 19,6 millions d’emplois.

C’est ce signal d’un redémarrage plus rapide qu’annoncé qu’elle a voulu saluer de la sorte.

Un facteur de 1 à 80

Autre indication intéressante, certes les ventes de voitures ont reculé de 50 % en France au cours du mois de mai. Mais si l’on se souvient que le déconfinement s’est déroulé un 11 mai et qu’il a fallu plusieurs jours pour que les concessions automobiles ouvrent à nouveau, celà signifie qu’en juin, on devrait déjà retrouver des chiffres plus proches de la normale.

L’autre signal fort est celui émis par Jean-François Delfraissy, le président du comité scientifique Covid-19 mis en place par Emmanuel Macron.

D’ordinaire très prudent celui-ci a fait preuve d’optimisme en expliquant qu’il n’y avait actuellement que 1 000 cas par jour de Covid-19, contre 80 000 au plus fort de la pandémie. Un facteur de 1 à 80 !

Retour de la croissance en 2021 ?

Une certitude donc aujourd’hui, il n’y aura pas cet été de 2ème vague. Et il n’est pas certain aussi que ce soit le cas à l’automne.

Cela ne signifie pas qu’il faut revenir à revivre comme avant, dans l’insouciance : c’est justement parce qu’il y a encore un respect des gestes barrièes que l’on est arrivé à ce résultat. Et il s’agit bien sûr de continuer à se protéger les uns les autres. Personne ne peut pronostiquer l’avenir de cette épidémie dans un sens ou un autre. Avec elle, on apprend au jour le jour.

Mais cela signifie aussi que si l’épidémie est effectivement en passe d’être éradiquée, pour l’heure du moins, l’on va pouvoir revenir à une vie plus normale, accélérant un retour rapide de la croissance économique.

C’est d’ailleurs ce qu’a annoncé Christine Lagarde, la présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), tablant sur le retour à la croissance dès 2021. Et sa parole a d’ordinaire du poids.

Ce qui quelque part serait logique vu les milliards injectés à tous les niveaux pour accélérer la reprise : de la part de ladite BCE, de l’Union Européenne, de la France, des Régions avec le plan de relance d’1 milliard d’euros de Laurent Wauquiez, par exemple ; mais encore des métropoles et des villes.

Ne cédons pas au pessimisme à tout crin, sans oublier pour autant de rester lucide, l’avenir est sans doute moins noir que d’aucuns ne le prédisent ; sans vouloir pour autant oublier ce drame vécu dans de nombreuses familles avec ce cortège de près de 30 000 morts provoqués par un virus que personne n’a vu venir, illustrant la fragilité de nos sociétés. Mais aussi sa capacité de résilience.